Bohemian Flats

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Bohemian Flats Page 28

by Mary Relindes Ellis


  Deux jours après leur visite au presbytère, Hilda est conduite au bureau de la mère supérieure. Les mains jointes en prière, elle s’agenouille devant sœur Augusta. Celle-ci lui dit qu’on ne lui demande pas de génuflexion et lui ordonne de s’asseoir dans le fauteuil. Puis elle rajuste ses lunettes à monture métallique et se penche au-dessus de la table. D’une voix sévère, elle fait savoir à Hilda que c’est l’humilité, et non le pharisaïsme ou l’arrogance, qui est au cœur de la vie religieuse. Son ton se radoucit et elle propose ensuite à Hilda de servir le Christ en se concentrant sur son travail à l’école pour pouvoir aller à l’université un jour – ce qui est une grande réussite pour les femmes. Après avoir rappelé à Hilda que le Christ était en faveur de l’éducation des femmes, elle lui suggère de lire le récit de sa visite à Marthe et Marie.

  Sans pour autant anéantir la suffisance de Hilda, elle la réduit à un degré enfin supportable.

  *

  * *

  Cette année-là, Henry Two Knives a prédit un hiver rigoureux et, de mémoire d’homme, il ne s’est jamais trompé. La maison est silencieuse. On entend seulement Hilda remuer de temps à autre sous les couvertures ; elle dort en attendant que passe son vilain rhume. Pendant qu’Albert et les garçons font les corvées matinales dans la grange, Magdalena va de fenêtre en fenêtre, touche les vitres que même le gel n’a pu parer de sa dentelle car la neige s’est accumulée sur leurs bords. Elle ouvre la porte d’entrée donnant sur le blanc tunnel qui mène à la grange. Hier soir, elle a lu à Hilda le premier chapitre d’Alice au pays des merveilles et, aujourd’hui, en regardant la neige entassée sur quelques mètres, elle se demande si, tout comme Alice, ils n’ont pas été plongés dans un autre monde. Elle referme la porte et s’appuie contre le chambranle, soulagée de n’être plus dans leur bâtisse provisoire et de pouvoir monter l’escalier pour contempler le paysage dans toute sa blancheur.

  La neige s’est mise à tomber dès la mi-novembre et n’a pas cessé depuis. Vers le mois de janvier, la partie inférieure de la maison en était complètement prisonnière. Albert et les garçons ont creusé tout un réseau de tranchées depuis la porte de la maison jusqu’à la grange, le poulailler, la cabane des toilettes, la glacière et le fumoir. Magdalena a fait fondre des marmites de neige sur le poêle et déversé de l’eau tiède de chaque côté des tranchées, créant des parois de glace qui, espéraient-ils, ne s’effondreraient pas à chaque nouvelle chute de neige. Albert a ensuite installé un système de poulies et de cordes reliant le toit de la galerie à chacun des bâtiments indispensables de la ferme. Personne n’est autorisé à sortir seul et ils doivent s’agripper à la corde au-dessus de leur tête – précaution supplémentaire, au cas où l’une des parois de la tranchée viendrait à s’écrouler. Comme les enfants ne peuvent pas aller à l’école, et plutôt que de payer pour les envoyer en pension, Magdalena les instruit à domicile. Cet automne, ils ont acheté de grandes quantités de farine, de sucre et de sel, ainsi que d’autres denrées indispensables que l’on trouve à l’épicerie. Ils ont tué un cochon après les premiers gels et en ont fumé une partie pendant que le reste était mis à congeler dans la glacière. Ils ont procédé de même avec trois cerfs qu’Eberhard et Frank avaient abattus : ils ont fumé des morceaux de viande, congelé quelques steaks et fait des conserves. Jusqu’à la fin du mois de janvier, la neige est restée tolérable. Mais un jour, Frank et Eberhard ont commencé à se disputer au sujet d’une partie de dames. Eberhard a plaqué Frank contre la table, si bien qu’Albert a été obligé d’intervenir.

  — Regarde ce que tu as fait ! Regarde la vaisselle cassée ! Tu crois que l’argent, ça pousse dans les arbres ?

  Il les a attrapés tous les deux par le col de leur chemise et les a jetés dehors.

  — Vous voulez vous battre ? Alors restez dehors et battez-vous comme il faut. Je repasserai dans une demi-heure voir lequel de vous deux est encore en vie.

  Quelques minutes plus tard, les garçons s’excusaient. Albert les laissait entrer ; Eberhard saignait du nez et Frank avait la lèvre fendue.

  Plongée dans ses réflexions, Magdalena s’éloigne de la porte. Henry Two Knives leur a aussi prédit que le printemps viendrait très tôt. En temps normal, elle s’en réjouirait d’avance, surtout cette année où l’hiver est tellement rigoureux. Mais Eberhard part en mai habiter chez Raymond et étudier à l’université du Minnesota. Il aura quinze ans dans une semaine ; c’est déjà un adulte, il a connu une croissance précoce – trait hérité du côté Kaufmann. Son visage ressemble à celui de Magdalena : les mêmes yeux sombres, d’épais cheveux noirs bouclés et des lèvres sensuelles. Il a un teint d’une nuance olivâtre plus pâle, mais il bronze en été et devient d’un brun si foncé qu’un jour on l’a pris pour un parent d’Ilmarinen.

  L’heure du changement a sonné, Magdalena le sait. Eberhard a épuisé les ressources que lui fournissait l’école. Grâce au père Boland, il a acquis une excellente compréhension du latin. Par ailleurs, il maîtrise les sciences de base, à l’exception de la chimie, et sa connaissance de l’histoire du monde est elle aussi remarquable. Son grand-père Richter n’y est pas pour rien : il a souvent envoyé à Eberhard divers ouvrages en précisant les passages qu’il devait lire.

  — Il est prêt à poursuivre des études, leur a récemment dit le prêtre. Il va se sentir frustré si on le retient davantage.

  Le prêtre a raison, Eberhard est impatient de retourner sur les Flats pour revoir ses anciens amis et aller à l’université, mais aussi de passer un peu de temps avec Raymond. La carrière de professeur d’Histoire de ce dernier est florissante mais, en rentrant chez lui d’une conférence l’automne dernier, il a découvert que l’épouse qu’ils n’ont jamais rencontrée était partie. La lettre qu’il leur a écrite alors était brève et ne leur fournissait pas les explications du divorce.

  Ce n’est pas le départ d’Eberhard pour les Flats qui la bouleverse, mais la vie de son fils par la suite. Contrairement à sa mère, Magdalena n’a pas de visions de l’avenir de ses enfants. Elle a suivi les conseils d’Alžběta dans une certaine mesure seulement : elle n’a pas ignoré cette intuition qu’elle avait en elle, qui lui parlait, qui lui donnait à voir des images. Mais elle n’a pas aiguisé ce don non plus. Elle ne voulait rien connaître de l’avenir de ses enfants, parce qu’elle craignait de souffrir, mais surtout parce que cela aurait signifié qu’elle le leur volerait. Leur avenir est leur bien en propre. Elle les écoute parler de leurs rêves, de leurs objectifs, qui changent souvent au gré de leur âge mais aussi au rythme des saisons. Et les rêves d’Eberhard la rendent nerveuse.

  — Après l’université, je veux aller en Allemagne. Visiter Berlin, Augsbourg, Munich. Je veux revoir grand-mère Kaufmann, grand-mère et grand-père Richter. Et mes tantes. Je me souviens encore d’eux, a-t-elle dit.

  — Tes grands-parents espèrent toujours venir ici, a-t-elle répondu d’un ton désinvolte. Une fois qu’ils auront émigré, ce ne sera plus la peine d’aller en Allemagne.

  — Maman, ça fait dix ans que tu dis ça. Pourquoi mettent-ils si longtemps ?

  — Ton grand-oncle Bernhardt ne veut pas que ton grand-père s’en aille. Et ton grand-père est obligé de siéger aux conseils d’administration des différentes usines. Il tente encore de trouver un moyen de s’en sortir sans rompre les liens familiaux.

  — C’est seulement qu’il meurt d’envie de laisser son empreinte dans le monde, lui confie Albert plus tard. Moi, je ne m’inquiéterais pas. Eberhard mettra des années à économiser l’argent nécessaire pour visiter l’Allemagne. Et même s’ils ont grande envie de le voir, lui et les autres enfants, je ne crois pas que ton père et ta mère l’encourageront beaucoup à retourner en Allemagne. Raymond non plus.

  Elle se rend dans la cuisine pour regarder la pâte à pain qui lève dans une terrine posée sur le plan de travail. C’est peut-être leur faute si Eberhard est fasciné par l’Allemagne. Albert insistait toujours pour qu’ils ne parlent pas trop souvent de l’histoire de sa famille
et n’évoquent d’autres parents que sa mère à lui ; il ne voulait pas idéaliser leur passé. Mais s’ils ne parlaient pas de la famille Kaufmann, c’était aussi par crainte qu’Otto ne soit encore à leur recherche. À présent, Magdalena se rend compte qu’il est tout naturel de se demander d’où l’on vient. Elle-même est d’ailleurs encore obsédée par le fait de ne rien savoir des ancêtres de sa mère.

  Elle se rappelle une question qu’elle avait posée un jour à Alžběta.

  — Dites-moi quelque chose : à quoi bon voir ou savoir quoi que ce soit à l’avance quand on ne peut pas en modifier l’issue ?

  — C’est là que le bât blesse, avait répondu Alžběta. C’est la partie la plus difficile à supporter.

  * * *

  1. « Ils condamnent ce qu’ils ne comprennent pas. »

  2. De 1845 à 1851, la famine sévit en raison de mauvaises récoltes, dues notamment à un parasite ayant anéanti toutes les cultures de pommes de terre. Plus d’un million d’Irlandais périrent ; environ deux millions émigrèrent.

  3. La Midewiwin, ou Grand Medicine Society, est une société extrêmement fermée regroupant les principaux hommes-médecine ou guérisseurs des diverses communautés d’Indiens d’une région.

  Renaissance

  * * *

  1914-1919

  « Tout ce que je voyais depuis l’endroit où je me trouvais

  C’étaient trois longues montagnes ainsi qu’une forêt. »

  Edna ST. VINCENT MILLAY

  L’HIVER A ÉTÉ BANNI HIER.

  Eberhard ouvre les yeux, puis regarde en direction de la fenêtre : la nuit s’éloigne et le jour apparaît. Il se lève, s’habille et sort de sa chambre. La porte de celle de son oncle est entrebâillée. Raymond était tellement ivre hier soir, après la Morena, qu’il s’est écroulé au beau milieu du matelas. Il ronfle profondément. Eberhard parie qu’il va dormir la majeure partie de la matinée et se réveiller à midi avec une affreuse gueule de bois. Lui-même s’est tout autant laissé aller que son oncle, mais il n’en subit pas les effets de la même façon.

  — Je pouvais faire ça, avant. L’apanage de la jeunesse.

  Voilà ce qu’a dit Raymond, hier, dans un mélange d’admiration, d’envie et de regret – avant de déboucher une autre bière.

  Eberhard beurre deux tranches de pain de seigle, les enveloppe dans du papier paraffiné et glisse le tout à l’intérieur de sa chemise. Une bouteille de bière vide est posée sur la table ; il s’en empare avant de sortir. Il s’assied ensuite sur les marches pour enfiler ses chaussures. De l’autre côté de la clôture se trouve la maison dans laquelle ils habitaient jadis ; elle est désormais occupée par un professeur de lettres classiques et son épouse, qui ont emménagé deux mois après son retour. Au printemps 1912, Raymond les avait conviés à participer à la Morena. Le couple était alors tombé amoureux de la communauté installée au bord du fleuve et avait acheté la maison. Eberhard regarde les murs revêtus de bardeaux, la galerie couverte et les fenêtres, bien plus grandes. Le taudis qu’il avait tout d’abord connu, dans lequel sa famille et lui avaient habité pendant un an, est quasiment méconnaissable.

  Chemin faisant, il s’arrête pour remplir la bouteille à la pompe commune dans le jardin de Carrie Finström. Le village est plongé dans le silence et seuls ses habitants les plus pieux se lèvent pour aller à l’église. Voilà comment il aime que cela se passe : il ne veut pas que quiconque sache ni voie où il se rend. Il marche jusqu’au sommet des Flats et poursuit au-delà, vers le côté le plus abrupt de la falaise, où se trouve la piste de cerfs. Il se penche : peut-être y a-t-il d’autres traces de pas que les siennes, mais il ne voit que les marques laissées par les sabots pointus des cerfs à queue blanche, que les habitants des Flats aperçoivent rarement mais dont ils connaissent l’existence. Un mois plus tôt, il a surpris un groupe de biches. Au moins trois d’entre elles attendaient des petits pour bientôt. Les biches et lui se sont regardés un court instant. Puis elles se sont dispersées en s’éloignant d’un bond vers la pente presque verticale sous le rebord de la falaise. Eberhard applique un doigt sur une minuscule empreinte de sabot. Les biches ont mis bas leurs faons. Seul Honza a vu qui était leur père : un énorme mâle qui, d’après lui, rôde sur les falaises bordant le fleuve, entre Saint Paul et Minneapolis. Eberhard se remet en route et suit la piste qui s’étend au-delà de la limite ouest du village. Ensuite, il pénètre dans le massif de bouleaux et s’assied tout près de la grande dalle de pierre calcaire, qui n’a pas été endommagée par le mauvais temps ni les animaux, si l’on excepte des rainures à l’endroit où les cerfs la lèchent parfois.

  Il est venu ici le lendemain matin de son arrivée, trois ans plus tôt. Les larmes aux yeux, tant il était heureux de revenir, il a baisé la dalle comme si c’était un autel. Il ne saurait dire pourquoi ce massif lui plaît tant ; seulement qu’il exerce sur lui un attrait inexplicable. Les fois où son oncle le surprend en ce lieu, il ne s’attarde jamais pour s’asseoir et bavarder. Au contraire, Raymond lui rappelle sèchement qu’il doit rentrer à la maison. Eberhard a d’abord pensé que cette réaction était liée au souvenir de l’ancienne épouse de Raymond, que ce massif de bouleaux était l’endroit de leurs rendez-vous galants. Elle a quitté Raymond en octobre 1911. Raymond n’a jamais parlé d’elle sinon pour dire, il y a quelques mois, qu’elle détestait vivre sur les Flats et que lui refusait de déménager. En apprenant cela, Eberhard a été secrètement ravi que le massif de bouleaux n’ait rien eu à voir avec le mariage de son oncle. Il ne sait donc toujours pas ce que représente cet endroit et l’attitude de son oncle le rend perplexe, mais pas au point qu’il veuille absolument le découvrir.

  Il déroule le papier paraffiné et prend une tranche de pain beurré. Le soleil qui filtre à travers les feuilles de bouleaux est tiède, d’ici midi il fera chaud. Il tend une main et regarde danser la lumière, sur laquelle se découpe l’ombre des feuilles. C’est l’image même de sa vie : elle reflète en permanence la lumière et l’ombre. La lumière, c’est la joie qu’il éprouve à être sur les Flats. L’ombre, c’est la nostalgie de Chippewa Crossing, le fait de ne plus être à la ferme. À la gare, sa mère l’avait pris dans ses bras en disant :

  — Je sais bien que c’est ce que tu dois faire et nous voulons que tu acquières de l’instruction. Mais je crains de ne jamais te revoir.

  — Tu me reverras toujours.

  Il avait beau tenter de la rassurer, il était trahi par son corps tout tremblant.

  Il était monté dans le train et, comme on approchait de Minneapolis, son chagrin avait fait place à la peur que personne ne se souvienne de lui sur les Flats. Raymond l’avait accueilli à la gare dans un véhicule motorisé. Tandis qu’ils traversaient le pont, Eberhard avait nerveusement rongé ses ongles. Ils étaient descendus du véhicule et s’étaient rendus à pied jusqu’à l’escalier menant aux Flats.

  — Toi d’abord, avait dit Raymond.

  Et il l’avait poussé d’un petit coup de coude vers la première marche. Comme ils achevaient de descendre l’escalier, Eberhard avait perçu un mouvement : de sombres silhouettes se profilaient. Une voix avait retenti :

  — Petit chenapan !

  Honza l’avait soulevé, l’avait embrassé sur les deux joues et l’avait fait tournoyer. Entre les bras du Tchèque bourru, Eberhard s’était senti aussi léger qu’un enfant de cinq ans ; il avait respiré son haleine de bière et d’ail, et senti le chatouillement de son épaisse moustache tombante.

  — Oncle Honza ! s’était-il exclamé en embrassant l’homme à son tour.

  Puis Honza l’avait reposé à terre et une vieille femme avait émergé de la trentaine de personnes rassemblées au bas de l’escalier ; elle arborait un pendentif qu’Eberhard connaissait bien.

  — Oh, là, là !

  Moira O’Flaherty avait pris son visage entre ses mains.

  — Tu es le portrait craché de ta mère.

  Puis tous s’étaient rassemblés autour de lui ; les femmes l’avaient embrassé et étreint
; les hommes l’avaient bombardé de questions.

  — Suis-moi ! lui avait alors ordonné Raymond.

  Le groupe avait longé le trottoir tel un essaim d’abeilles derrière sa reine. Lorsqu’ils étaient parvenus à son ancienne demeure, Eberhard avait découvert des tables installées dans la cour et jusque dans la rue, sur lesquelles étaient posés des plats attendant d’être remplis de nourriture. Il y avait aussi un tonneau de bière soutenu par deux tréteaux en bois. Raymond, qui marchait devant, avait prié les convives de s’installer. Depuis la fenêtre de la cuisine, dont la vitre était embuée par la vapeur de mets en train de cuire sur le fourneau, trois femmes avaient salué Eberhard. Il leur avait rendu leur salut mais n’était pas entré dans la maison. Il ne savait pas très bien ce qui le retenait. C’est alors qu’une main s’était posée sur son bras.

  — Les morts ne sont jamais bien loin, avait déclaré Mary O’Flaherty. Viens t’asseoir à côté de moi.

  Il sort la seconde tranche de pain et n’en fait que trois bouchées ; il vide sa bouteille d’eau d’un trait, puis s’allonge face au ciel dans l’herbe éparse et ferme les yeux.

  Le dimanche suivant son arrivée, à sa grande surprise, son oncle l’avait emmené à l’église Sainte-Élisabeth. Après la messe, ils avaient eu droit à un déjeuner préparé par la femme de Honza – hormis le dessert, car Raymond avait appris l’art de confectionner les koláče d’Alžběta. Chacun en avait mangé un, énorme, fourré aux prunes et saupoudré de sucre. Puis, après avoir débarrassé la table, Raymond avait sorti deux petits verres et une bouteille de slivovice.

  — Je vais te dire ce qu’Alžběta m’a enseigné, commença-t-il. Règle numéro un : ne couche avec aucune femme d’ici…

 

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