Les refuges de pierre
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— Bien sûr.
— Et toi aussi, Willamar ?
— Oui. Il faut de la pratique, mais c’est facile.
— Alors, je ne peux pas être la seule de la famille qui ne sache pas !
Pendant qu’Ayla lui expliquait les points essentiels, assortis des conseils de Jondalar et du nouvel expert, Willamar, Marthona utilisa les feux déjà allumés pour chauffer des pierres à cuire. Elle remplit d’eau son panier à tisane, commença à couper des tranches de viande de bison cuite et froide. Quand les pierres furent brûlantes, elle en mit plusieurs dans le panier, ce qui fit s’élever un nuage de vapeur, puis ajouta de l’eau et deux pierres dans un récipient en branches de saule tressées et fixées à un socle de bois. Il contenait des légumes cuits le matin : boutons de lis, morceaux de tiges d’épinard, pousses de sureau, tiges de chardon et de bardane, jeunes fougères et bulbes de lis, le tout relevé de basilic, de fleurs de baies de sureau et de racines d’arachide.
Le temps que Marthona prépare un souper léger, Folara avait ajouté son petit feu à ceux qui brûlaient déjà dans le foyer. Chacun prit son plat à manger et sa coupe, avant de s’asseoir sur un coussin autour de la table basse. Après le repas, Ayla porta à Loup une écuelle de restes enrichis d’un morceau de viande, se servit une autre tisane et retourna auprès des autres.
— Je veux en apprendre davantage sur ces pierres à feu, dit Willamar. Jamais je n’ai entendu parler d’un peuple qui fait du feu de cette façon.
— Oui, Jondé, où as-tu appris à faire ça ? demanda Folara.
— Ayla me l’a montré.
— Alors, toi, Ayla, où l’as-tu appris ?
— Ce n’est pas une chose que j’ai apprise ou que j’ai inventée. C’est arrivé, simplement.
— Mais comment une chose pareille peut-elle « arriver simplement » ? insista Folara.
— Oui, dis-nous, fit Willamar.
Ayla but une gorgée d’infusion, ferma les yeux pour se rappeler les circonstances.
— C’était un de ces jours où tout semble aller de travers, commença-t-elle. J’avais à peine entamé mon premier hiver dans la vallée ; la rivière se changeait en glace, mon feu s’était éteint pendant la nuit. Whinney était encore toute petite et les hyènes rôdaient dans le noir autour de ma caverne, mais je n’arrivais pas à trouver ma fronde. J’ai dû les chasser en leur jetant des pierres à cuire. Au matin, je m’apprêtais à sortir couper du bois quand j’ai cassé ma hache en la laissant tomber. Comme c’était la seule que j’avais, il fallait que j’en fabrique une autre. Par chance, j’avais remarqué qu’il y avait des silex dans le tas de pierres et d’os d’animaux qui s’élevait devant la grotte.
« Je suis descendue vers la berge caillouteuse de la rivière pour tailler une nouvelle hache et quelques outils. Pendant mon travail, j’ai posé mon retouchoir à côté de moi, et quand j’ai voulu le récupérer, absorbée que j’étais par le morceau de silex, je me suis trompée de pierre. Lorsque j’ai frappé le silex, une étincelle a jailli. Cela m’a fait penser au feu, et comme je devais en allumer un, j’ai essayé avec une étincelle. Après quelques essais, j’ai réussi.
— A la façon dont tu le racontes, tout paraît simple, dit Marthona, mais je ne suis pas sûre que j’aurais pensé à essayer d’allumer un feu de cette façon, même après avoir vu une étincelle.
— J’étais seule dans cette vallée, sans personne pour me montrer comment faire les choses ou me les interdire. J’avais déjà chassé et tué une jument, ce qui était contre les traditions du Clan ; j’avais ensuite adopté son poulain, ce que le Clan n’aurait jamais permis. J’avais déjà osé tant de choses défendues que j’étais prête à essayer toutes les idées qui me passeraient par la tête.
— Tu as beaucoup de ces pierres à feu ? demanda Willamar.
— Il y en avait un grand nombre sur cette berge rocailleuse, répondit Jondalar. Avant de quitter la vallée d’Ayla, nous avons ramassé toutes celles que nous avons pu trouver. Nous en avons distribué quelques-unes pendant notre Voyage, mais j’en ai gardé le plus que j’ai pu pour notre Caverne. Nous n’en avons plus jamais découvert en chemin.
— Dommage ! soupira Willamar. Nous aurions pu en donner une à chacun, peut-être même les troquer.
— Nous le pouvons ! s’exclama Jondalar. Ayla en a trouvé ce matin dans la vallée de la Rivière des Bois, juste avant la réunion. C’est la première fois depuis que nous avons quitté sa vallée.
— Vous en avez trouvé d’autres ? Ici ? Où ?
— Au pied d’une petite cascade... commença Ayla.
— Je sais où c’est, la coupa Folara, tout excitée.
— Il en existe beaucoup ? voulut savoir le Maître du Troc.
— Pas mal, semble-t-il, répondit Ayla.
— S’il y en a à cet endroit, il y en a peut-être d’autres à proximité, supputa Jondalar.
— Tu as raison, approuva Willamar. A combien de personnes avez-vous parlé de ces pierres à feu ?
— Je n’ai pas eu le temps d’en parler à qui que ce soit, mais Zelandoni est au courant. Folara lui a dit, expliqua Jondalar.
— Par qui le savais-tu ? demanda Marthona à sa fille.
— Ayla m’en a parlé, ou plutôt je l’ai vue s’en servir. Hier, à ton retour, Willamar, Zelandoni m’a demandé de faire chauffer de l’eau pour te préparer quelque chose qui t’aiderait à te remettre. Le feu était éteint, Ayla est venue m’aider. Elle l’a rallumé si vite que j’en étais éberluée. Je ne savais que penser, et j’en ai parlé à Zelandoni.
— Mais elle ne l’a pas vue faire ? demanda Willamar avec une ébauche de sourire.
— Je ne crois pas.
— Ça va être drôle ! s’exclama le compagnon de Marthona. Je suis impatient de lui faire une petite démonstration. Elle sera stupéfaite, bien sûr, mais elle refusera de le montrer.
— Oui, ce sera drôle, acquiesça Jondalar, souriant lui aussi. Il n’est pas facile de surprendre cette femme.
— Parce qu’elle sait beaucoup de choses, dit Marthona. Mais tu l’as déjà impressionnée plus que tu ne le penses, Ayla.
— C’est vrai, confirma Willamar. Vous l’avez impressionnée tous les deux. Avez-vous d’autres surprises en réserve ?
— Je crois que vous serez étonnés par le lance-sagaie que nous allons vous montrer demain, et vous n’imaginez pas non plus comme Ayla peut être adroite avec une fronde, dit Jondalar. J’ai aussi appris quelques nouvelles techniques pour tailler le silex, quoique cela n’ait sans doute pas beaucoup de sens pour vous. Même Dalanar était surpris.
— Si Dalanar était surpris, je le serai, prédit Willamar.
— Et puis, il y a le tire-fil, ajouta Ayla.
— Le tire-fil ? répéta Marthona.
— Oui, pour coudre. Je n’arrivais pas à apprendre à passer une corde fine ou un filament de tendon dans un trou percé avec un poinçon. Alors, j’ai eu une idée, et tout le Camp du Lion m’a aidée à fabriquer le premier tire-fil. Si vous voulez, je vais chercher mon sac à coudre pour vous montrer.
— Tu penses que ce serait utile à quelqu’un dont les yeux ne voient plus les trous aussi bien qu’autrefois ? s’enquit Marthona.
— Je crois que oui. Je vais le chercher.
— Pourquoi ne pas attendre demain ? suggéra Marthona. Ce sera plus facile à la lumière du jour. Mais je suis impatiente de voir ton tire-fil.
— Jondalar, on peut dire tu as mis cette Caverne en émoi, observa Willamar. Ton retour aurait suffi, mais tu as rapporté bien plus que toi-même. J’ai toujours pensé que les voyages ouvrent de nouvelles possibilités, font avancer de nouvelles idées.
— Tu as raison, mais, en toute franchise, je suis las de voyager. Pendant un long moment, je me contenterai de rester ici.
— Tu iras quand même à la Réunion d’Été ? demanda Folara.
— Bien sûr, petite sœur. Nous y célébrerons notre union, dit Jondalar en passant un bras autour des épaules d’Ayla. Aller à la Réunion d’Été, ce n’est pas voyage
r, après le périple que nous avons accompli. Aller à la Réunion d’Été, cela fait partie de mon retour ici. A ce propos, Willamar, puisque Joharran envisage une autre grande chasse avant le départ, sais-tu comment nous pourrions nous camoufler ? Ayla veut chasser, elle aussi.
— Nous trouverons quelque chose, j’en suis sûr. J’ai une paire de bois en trop, si nous chassons le cerf. Beaucoup ont des peaux.
— Qu’est-ce que c’est, se camoufler ? demanda Ayla.
— Nous nous couvrons de peaux, et quelquefois nous portons des bois ou des cornes pour nous approcher d’un troupeau. Les animaux se méfient des hommes, alors nous essayons de leur faire croire que nous sommes des animaux, expliqua Willamar.
— Nous pourrons emmener les chevaux, comme la fois où Whinney et moi avons aidé les Mamutoï à chasser le bison, proposa Ayla, qui se tourna ensuite vers le Maître du Troc. Quand nous sommes sur les chevaux, les animaux ne nous voient pas, ils ne voient que les chevaux.
— Utiliser vos animaux pour nous aider à chasser des animaux ? Vous ne m’avez pas parlé de cela quand j’ai demandé si vous aviez des surprises en réserve. Vous pensiez que ça ne nous étonnerait pas ? dit Willamar avec un sourire.
— J’ai l’impression qu’ils ne connaissent pas eux-mêmes toutes les surprises qu’ils ont en réserve pour nous, commenta Marthona. (Elle marqua une pause.) Quelqu’un veut-il encore un peu de camomille avant de se coucher ? (Elle porta son regard sur Ayla.) Cela aide à se détendre et tu as été soumise à un véritable interrogatoire, aujourd’hui. Ce Clan est bien plus compliqué que je ne l’imaginais.
Folara dressa l’oreille. La longue réunion avait intrigué tout le monde, et ses amies, convaincues qu’elle savait des choses, l’avaient harcelée pour lui soutirer des informations. Elle leur avait répondu qu’elle n’en savait pas plus qu’elles mais en s’arrangeant pour laisser croire qu’elle ne pouvait pas révéler ce qu’elle savait. Au moins, maintenant, elle avait une idée du sujet de la réunion. Elle écouta attentivement la suite.
— ... semblent avoir de nombreuses qualités, disait sa mère. Ils prennent soin de leurs malades, et leur chef – Brun, je crois – paraît songer avant tout à l’intérêt de son peuple. Les connaissances de leur guérisseuse doivent être très étendues, si l’on en juge par la réaction de Zelandoni, et j’ai le sentiment qu’elle voudra en apprendre plus. Je crois qu’elle aurait aimé te poser beaucoup d’autres questions, Ayla, mais qu’elle s’est retenue. Joharran, lui, s’intéressait davantage au mode de vie du Clan.
Il y eut un silence. Parcourant des yeux l’habitation de Marthona à la lumière douce du feu et des lampes à graisse, Ayla nota des détails subtils, élégants. Le lieu était assorti à la femme et lui rappela le raffinement avec lequel Ranec avait arrangé son espace personnel dans la longue hutte du Camp du Lion. C’était un artiste, un excellent graveur ; il avait pris le temps de lui expliquer ses sentiments et ses idées sur la création de la beauté, à la fois pour lui-même et pour honorer la Grande Terre Mère. Elle devinait que Marthona partageait son point de vue.
En buvant le breuvage chaud, Ayla observa la famille de Jondalar autour de la table et éprouva un sentiment de paix et de contentement qu’elle n’avait jamais connu. C’étaient des gens qu’elle pouvait comprendre, des gens comme elle, et l’idée la frappa à cet instant qu’elle faisait vraiment partie des Autres. Elle revit tout à coup la grotte du Clan de Brun où elle avait grandi et le contraste la sidéra.
Chez les Zelandonii, chaque famille avait une habitation individuelle séparée des autres par des cloisons et des panneaux. On entendait les voix et les bruits extérieurs, auxquels la coutume voulait qu’on ne prête pas attention, mais chaque famille demeurait à l’abri des regards. Les Mamutoï délimitaient eux aussi un espace par famille dans la longue hutte du Camp du Lion, avec des rideaux assurant une certaine intimité si on le souhaitait.
Dans la grotte du Clan d’Ayla, les limites de l’espace de chaque famille étaient connues, même si elles n’étaient définies que par des pierres disposées à des points stratégiques. L’intimité était affaire de comportement social : on ne regardait pas dans le foyer du voisin, on ne « voyait » rien au-delà d’une frontière invisible. Les membres du Clan savaient fort bien ne pas voir ce qu’ils n’étaient pas censés voir. Ayla se rappela avec un serrement de cœur la façon dont même ceux qui l’aimaient avaient tout bonnement cessé de la voir une fois qu’elle eut été maudite.
Les Zelandonii partageaient l’espace à l’intérieur et à l’extérieur des habitations, avec des pièces à dormir, cuire et manger, ainsi que divers lieux de travail. Dans le Clan, les aires d’activités n’étaient pas aussi clairement définies. Il y avait des endroits où dormir, et un foyer, mais quand au reste la division de l’espace relevait des habitudes, des coutumes et du comportement. Les divisions étaient de nature mentale et sociale, et non pas physique. Les femmes évitaient les endroits où les hommes travaillaient, les hommes restaient à l’écart des activités des femmes, et les travaux communs étaient souvent effectués là où il était commode de le faire à un moment particulier.
Les Zelandonii semblent disposer de plus de temps que le Clan, pensait Ayla. Ils font tous beaucoup de choses, et pas seulement des choses nécessaires. Peut-être est-ce à cause de leur façon de chasser...
Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas la question qu’on lui avait posée.
— Ayla ? Ayla ! l’appela Jondalar.
— Oh ! Qu’est-ce que tu disais ?
— A quoi pensais-tu si fort ?
— Je songeais aux différences entre les Autres et le Clan, et je me demandais pourquoi les Zelandonii font plus de choses.
— Tu as trouvé une réponse ? demanda Marthona.
— Non, mais la différence dans la façon de chasser y est peut-être pour quelque chose. Lorsque Brun et ses chasseurs rentraient, ils rapportaient en général un animal entier, parfois deux. Le Camp du Lion comptait à peu près autant de membres que le Clan de Brun, mais, lorsque les Mamutoï chassaient, tous ceux qui le pouvaient participaient : les hommes, les femmes, et même des enfants, ne serait-ce que pour la promenade. Ils tuaient beaucoup d’animaux, ne rapportaient que les meilleurs morceaux et gardaient une grande partie de la viande pour l’hiver. Je ne me rappelle pas en avoir vu un souffrir de la faim, alors qu’à la fin de l’hiver il ne restait au Clan que des nourritures légères, qui ne tenaient pas au corps, et il fallait quelquefois chasser au printemps, quand les animaux sont maigres. Le Camp du Lion manquait de certaines nourritures et ses membres avaient envie de légumes verts, mais ils mangeaient à leur faim même au début du printemps.
— Cela mérite peut-être qu’on en touche un mot à Joharran, dit Willamar en se levant avec un bâillement. Pour le moment, je vais me coucher. Nous aurons sûrement une journée chargée demain.
Marthona l’imita et porta les plats dans la pièce à cuire. Folara s’étira et bâilla d’une façon qui ressemblait tellement à celle de Jondalar qu’Ayla sourit.
— Moi aussi, je vais me coucher, annonça la jeune fille. Je t’aiderai à laver les plats demain matin, mère, promit-elle en essuyant son bol à manger avec un morceau de peau de daim avant de la ranger. Je suis trop fatiguée, ce soir.
— Tu iras chasser ? lui demanda Jondalar.
— Je n’ai pas encore décidé. Cela dépendra de l’état dans lequel je me sentirai demain, dit-elle en se dirigeant vers sa pièce à dormir.
Une fois que Marthona et Willamar se furent retirés, Jondalar poussa la table de pierre sur le côté et étendit les fourrures. Alors qu’Ayla et lui se glissaient en dessous, Loup vint se coucher contre Ayla. Cela ne le dérangeait pas de demeurer à l’écart quand il y avait des gens mais, lorsque Ayla dormait, sa place était auprès d’elle.
— J’aime beaucoup ta famille, Jondalar, déclara-t-elle. Je repensais à ce que tu as dit hier soir, et tu as raison. Je ne devrais pas juger tout le monde à partir de quelques personnes déplaisantes.
— Ne juge p
as tout le monde non plus en prenant les meilleurs pour référence. On ne sait jamais comment les gens vont réagir. Il faut les prendre un par un.
— Je crois que chacun a du bon et du mauvais en lui. Certains ont un peu plus de l’un que de l’autre. J’espère toujours que les gens auront plus de bon que de mauvais, et j’aime penser que c’est le cas pour la plupart. Tu te rappelles Frébec ? C’était vraiment un sale bonhomme, au début, mais il a fini par se révéler gentil.
— Je dois reconnaître qu’il m’a surpris, dit Jondalar en se blottissant contre sa compagne.
— Toi, tu ne me surprends pas, en revanche, répondit Ayla, qui sourit en le sentant glisser une main entre ses cuisses. Je sais à quoi tu penses.
— J’espère que tu penses à la même chose, dit-il. (Elle se pencha pour l’embrasser, imita son geste.) J’ai l’impression que oui.
Le baiser se prolongea. Ils sentaient tous deux croître leur désir mais ils n’éprouvaient aucune hâte. Ils étaient enfin arrivés, pensa-t-il. Malgré toutes les difficultés du long et dangereux Voyage, il avait ramené Ayla chez lui. Elle était maintenant en sûreté, les dangers avaient disparu. Il baissa les yeux vers elle et ressentit tant d’amour qu’il se demanda s’il n’allait pas exploser.
Même à la lumière douce des feux mourants, Ayla vit cet amour dans les yeux bleus qui devenaient d’un violet profond à la lueur des flammes, et se sentit submergée par la même émotion. En grandissant, elle n’avait jamais imaginé qu’elle trouverait un homme comme lui, elle n’avait jamais rêvé qu’elle aurait autant de chance.
La gorge nouée, il se pencha pour l’embrasser de nouveau et sut qu’il fallait à tout prix qu’il l’ait à lui, qu’il l’aime, qu’il s’unisse à elle. Il était heureux de savoir qu’elle était là pour lui. Elle semblait toujours prête, elle semblait toujours avoir envie de lui quand il avait envie d’elle. Elle ne jouait jamais l’effarouchée comme certaines femmes.
Il songea à Marona, qui aimait jouer ce jeu, non pas tant avec lui qu’avec d’autres, et tout à coup il fut heureux d’être parti avec son frère pour une aventure inconnue au lieu d’être resté et d’avoir pris Marona pour compagne. Si seulement Thonolan avait vécu...