Les refuges de pierre
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Une fois que tout eut été débarrassé et que Jondalar se fut assuré de la présence de chacun, il se leva pour signifier que la réunion reprenait.
— Pendant le repas, commença-t-il, Kareja a soulevé une question. Jondalar dit qu’il peut communiquer avec les Têtes Plates – le Clan, comme tu les appelles, Ayla – mais pas comme toi. Connais-tu leur langue aussi bien qu’il le prétend ?
— Oui, je la connais. J’ai été élevée par eux. Je ne parlais aucune autre langue avant de rencontrer Jondalar. J’avais dû en connaître une autre quand j’étais très jeune, avant de perdre mon peuple, mais je n’en gardais aucun souvenir.
— L’endroit où tu as grandi était loin d’ici : un an de voyage, n’est-ce pas ? reprit Joharran. La langue de peuples semblables à nous mais qui vivent loin d’ici n’est pas la même que la nôtre. Je ne comprenais pas quand toi et Jondalar parliez mamutoï. Même les Losadunaï, qui vivent beaucoup plus près, ont une langue différente. Certains mots se ressemblent, et j’arrive à saisir une partie de ce qu’ils disent, mais je ne peux pas communiquer au-delà de notions simples. Alors comment pourrais-tu, toi qui viens de si loin, comprendre la langue de membres du Clan qui vivent près d’ici ?
— Quand nous avons rencontré Guban et Yorga, je n’étais pas sûre d’arriver à converser avec eux, répondit Ayla. Mais c’est différent, non seulement parce qu’ils utilisent des signes à la place des mots, mais aussi parce qu’ils possèdent deux langues.
— Comment cela, deux langues ? s’étonna Zelandoni, Première parmi Ceux Qui Servent.
— Ils ont une langue ordinaire que chaque clan utilise dans la vie de tous les jours. Elle se compose pour l’essentiel de signes, de gestes, de postures et d’expressions, mais elle comporte aussi quelques mots, même si les membres du Clan ne peuvent pas prononcer autant de sons que les Autres. Certains clans utilisent plus de mots que d’autres. La langue ordinaire et les mots de Guban et Yorga étaient différents de ceux de mon clan et je ne les comprenais pas. Mais le Clan possède aussi une langue ancestrale qu’il utilise pour communiquer avec le Monde des Esprits et avec ceux dont la langue quotidienne est différente. Cette langue est très ancienne et ne comporte aucun mot, excepté quelques noms de personnes. C’est celle dont je me suis servie.
— Attends, dit Zelandoni. Ce Clan – nous parlons des Têtes Plates – a non seulement une langue mais deux, et l’une d’elles permet de communiquer avec n’importe quel autre Tête Plate, même s’il vit à un an de distance ?
— C’est difficile à croire, fit Jondalar avec un grand sourire. Mais c’est vrai.
Zelandoni secoua la tête ; les autres avaient l’air tout aussi sceptiques.
— Cette langue est très ancienne, et les membres du Clan ont une très bonne mémoire, tenta d’expliquer Ayla. Ils n’oublient rien.
— De toute façon, j’ai peine à croire qu’ils puissent communiquer uniquement avec des gestes et des signes, déclara Brameval.
— Moi aussi, dit Kareja. Comme Joharran l’a souligné à propos des Losadunaï et des Zelandonii, il ne s’agit peut-être que de notions simples.
— Tu nous as fait une petite démonstration hier chez moi. Tu pourrais recommencer ? suggéra Marthona à Ayla.
— Si, comme tu le dis, Jondalar connaît un peu cette langue, il traduira pour nous, ajouta Manvelar.
Tous approuvèrent de la tête. Ayla se leva, se concentra puis, avec les signes de la langue ancestrale, elle déclara :
— Cette femme voudrait saluer l’homme, Manvelar. Elle avait prononcé le nom à voix haute, mais avec un accent particulier, beaucoup plus fort que d’habitude.
— Je te salue. Manvelar traduisit Jondalar.
— Cette femme voudrait saluer l’homme, Joharran, poursuivit Ayla.
— Et toi aussi, Joharran, dit Jondalar.
Ils continuèrent par quelques phrases simples mais Jondalar se rendait compte qu’ils n’arrivaient pas à transmettre aux autres toute l’étendue de cette langue complexe quoique silencieuse.
— J’ai l’impression que tu fais juste les signes de base, dit-il.
— Je ne crois pas que tu pourrais traduire autre chose, répondit-elle. C’est tout ce que je vous ai appris, à toi et aux membres du Camp du Lion. Juste assez pour pouvoir communiquer avec Rydag. Des phrases plus compliquées n’auraient pas beaucoup de sens pour toi.
— Quand tu nous as fait ta démonstration, tu te traduisais toi-même, objecta Marthona. Je pense que ce serait plus clair.
— Oui, fais la même chose, approuva Jondalar. En te servant des deux langues.
— D’accord, mais qu’est-ce que je dois dire ?
— Parle-nous de ta vie avec les membres du Clan, proposa Zelandoni. Tu te souviens de l’époque où ils t’ont recueillie ?
Jondalar sourit à la femme obèse. L’idée était bonne : non seulement Ayla leur montrerait ce qu’était cette langue mais elle leur ferait sentir la compassion d’un peuple prêt à recueillir une orpheline, même une orpheline étrangère. Cela leur montrera que le Clan a traité l’une des nôtres mieux que nous ne le traitons, pensa-t-il.
Ayla réfléchit un instant puis, utilisant en même temps les signes de la langue ancestrale du Clan et les mots des Zelandonii, elle commença :
— Je ne me souviens pas bien des premiers jours, mais Iza m’a souvent raconté comment elle m’avait trouvée. Ils cherchaient une nouvelle grotte. Un tremblement de terre – probablement celui dont je rêve encore – avait détruit leur abri ; des pierres tombant à l’intérieur de la caverne avaient tué plusieurs membres du Clan de Brun et causé beaucoup de dégâts. Ils avaient enterré leurs morts et étaient partis. Même si la grotte était encore utilisable, rester aurait porté malheur. Les Esprits de leurs totems étaient mécontents dans ce lieu et voulaient qu’ils partent. Ils se déplaçaient rapidement car ils devaient trouver très vite un nouvel abri, non seulement pour eux mais pour fournir aux Esprits protecteurs un endroit où ils seraient heureux.
Bien qu’Ayla s’efforçât de garder une voix neutre et de se concentrer sur les signes, tous étaient déjà captivés par son récit. Pour les Zelandonii, les totems étaient un aspect de Doni, et ils connaissaient les désastres que la Grande Terre Mère pouvait provoquer quand elle n’était pas satisfaite.
— Iza m’a raconté qu’ils longeaient une rivière lorsqu’ils ont aperçu des oiseaux charognards tournoyant dans le ciel. Brun et Grod ont été les premiers à me voir mais ils ont passé leur chemin. Ils cherchaient de la nourriture, or ils ne mangent pas la chair d’êtres humains, pas même celle des Autres.
Ayla enchaînait signes et mouvements avec grâce et aisance.
— Quand elle m’a découverte gisant sur le sol près de l’eau, Iza s’est arrêtée pour me regarder. Un grand félin m’avait griffé la jambe, probablement un lion des cavernes, et la plaie s’était infectée. Comme elle était guérisseuse, cela l’a intéressée. Elle a d’abord cru elle aussi que j’étais morte mais elle m’a entendue gémir ; elle m’a examinée de plus près et s’est rendu compte que je respirais. Elle a demandé à Brun, le chef, qui était aussi son frère, si elle pouvait m’emmener. Il ne le lui a pas interdit.
« Oui ! », « Bien ! » approuva l’auditoire, et Jondalar ne put retenir un sourire.
— Iza était enceinte à l’époque mais elle m’a chargée sur ses épaules et elle m’a portée jusqu’à ce que le Clan de Brun fasse halte pour la nuit. Elle n’était pas certaine que ses remèdes soient efficaces sur les Autres, mais elle connaissait un cas où ils l’avaient été et elle a décidé d’essayer. Elle a préparé un emplâtre pour chasser l’infection ; elle m’a portée toute la journée suivante. Je me rappelle le moment où j’ai repris connaissance et où j’ai vu son visage pour la première fois. Je crois que j’ai crié, mais elle m’a serrée contre elle et m’a réconfortée. Le troisième jour, j’arrivais à marcher un peu, et Iza avait alors résolu que je serais son enfant.
Ayla se tut. Il y eut un profond silence tant son histoire était émouva
nte. Proleva finit par demander :
— Quel âge avais-tu ?
— Iza m’a dit plus tard que je devais compter cinq ans environ, répondit Ayla. L’âge de Jaradal ou de Robenan, ajouta-t-elle en regardant Solaban.
— Tu as raconté tout cela avec les signes ? demanda-t-il. Les membres du Clan peuvent-ils dire autant de choses sans mots ?
— Il n’y a pas un signe pour chaque mot que j’ai prononcé, mais ils auraient compris à peu près la même histoire. Leur langue ne se réduit pas aux mouvements des mains. Tout, un battement de cil ou un hochement de tête, peut avoir un sens.
— Mais avec ce genre de langue, ils ne peuvent pas mentir, ajouta Jondalar. S’ils essayaient, ils seraient trahis par une expression ou une posture. Quand je l’ai rencontrée, Ayla ne connaissait pas de signe correspondant à « dire quelque chose qui n’est pas vrai ». Elle avait même du mal à comprendre cette notion. Et, bien qu’elle la comprenne maintenant, elle en est toujours incapable. Ayla ne sait pas mentir. Elle n’a jamais appris, elle a été élevée comme ça.
— Il y a peut-être plus de mérite qu’il n’y paraît à parler sans mots, énonça Marthona d’un ton calme.
— A l’observer, il saute aux yeux que cette sorte de langue faite de signes est pour elle une façon naturelle de communiquer, dit Zelandoni.
Elle pensait que les mouvements d’Ayla n’auraient pas été aussi gracieux et faciles si elle avait fait semblant. Et quelle raison aurait-elle eue de mentir ? Se pouvait-il qu’elle fût incapable de mentir ?
Zelandoni n’y croyait pas entièrement, mais les arguments de Jondalar étaient convaincants.
— Parle-nous un peu plus de ta vie là-bas, dit Zelandoni de la Onzième Caverne. Inutile que tu continues avec les signes, à moins que tu n’y tiennes. C’est beau à regarder mais je pense que la preuve est faite, maintenant. Tu dis qu’ils enterrent leurs morts, j’aimerais en savoir plus.
— Oui, ils les enterrent. J’étais là quand Iza est morte.
La discussion se poursuivit tout l’après-midi. Ayla relata de façon émouvante la cérémonie et les rites funéraires puis évoqua de nouveau son enfance. Les Zelandonii lui posèrent de nombreuses questions, l’interrompirent souvent pour réclamer des précisions. Joharran finit par remarquer que le jour commençait à baisser.
— Ayla doit être fatiguée, et nous avons tous faim, dit-il. Avant de nous séparer, nous devrions envisager une grande chasse en vue de la Réunion d’Été.
— Jondalar m’a parlé d’une nouvelle arme qu’ils veulent nous montrer, dit Manvelar. Demain serait peut-être un bon jour. Cela laisserait à la Troisième Caverne le temps de discuter de l’endroit où nous pourrions aller.
— Bien, acquiesça Joharran. Nous chasserons donc demain. Pour le moment, Proleva a fait préparer un repas, si tout le monde a faim.
La réunion avait été captivante mais les participants furent heureux de se lever et de marcher un peu. En retournant aux habitations, Ayla repensa à la discussion et aux questions qu’on lui avait posées. Elle avait répondu sincèrement à toutes, mais n’était pas allée d’elle-même au-delà de ce qu’on lui demandait. En particulier, elle avait évité toute référence à son fils. Les Zelandonii auraient vu en lui une abomination, et, même si elle était incapable de mentir, elle savait garder le silence.
9
La nuit était tombée quand ils arrivèrent chez Marthona. Folara était allée chez son amie Ramila plutôt que d’attendre seule le retour de sa mère, de Willamar, d’Ayla et de Jondalar. Ils l’avaient aperçue pendant le repas du soir, mais la discussion s’était poursuivie et la jeune fille se doutait qu’ils ne rentreraient pas de bonne heure.
Pas même une faible lueur de braises mourantes ne luisait dans le foyer quand ils écartèrent le rideau de l’entrée.
— Je vais prendre une lampe ou une torche pour aller demander du feu chez Joharran, proposa Willamar.
— Je ne vois pas de lumière chez lui, dit Marthona. Il était à la réunion et Proleva aussi. Ils ont dû passer chercher Jaradal chez la mère de Proleva.
— Et chez Solaban ?
— Pas de lumière non plus. Ramara doit être sortie.
— C’est sans importance, intervint Ayla. J’ai les pierres à feu que j’ai trouvées aujourd’hui.
— Une pierre à feu ? demandèrent Marthona et Willamar à l’unisson.
— Nous allons vous montrer, dit Jondalar.
Bien qu’elle ne pût voir son visage, Ayla sut qu’il souriait.
— J’aurais besoin d’amadou, ou de quelque chose pour recevoir l’étincelle, réclama-t-elle.
— Il y a ce qu’il faut près du foyer mais je ne suis pas sûre de le trouver sans me cogner dans le noir, répondit Marthona. Non, nous ferions mieux d’aller chercher du feu chez quelqu’un.
— De toute façon, tu devras quand même entrer chez toi pour prendre une lampe ou une torche, fit remarquer Jondalar.
— Je peux emprunter une lampe.
— Je devrais produire assez de lumière avec mes étincelles pour trouver le foyer, estima Ayla, qui dégaina son couteau de silex et prit dans son sac les pierres qu’elle avait ramassées.
Elle pénétra la première, tenant le nodule de pyrite de fer devant elle dans la main gauche, le couteau dans la droite. Un moment, elle eut l’impression de s’avancer dans les profondeurs d’une grotte. Il faisait si noir que l’obscurité semblait la repousser. Parcourue d’un frisson, Ayla frappa la pierre à feu avec le dos de la lame de silex et entendit Marthona pousser un « Ooooh » quand une étincelle éclaira un instant l’intérieur puis mourut.
— Comment as-tu réussi ? voulut savoir Willamar. Tu peux recommencer ?
— J’utilise une pierre à feu et mon couteau en silex.
Ayla frappa de nouveau l’une contre l’autre pour montrer qu’en effet elle pouvait recommencer. L’étincelle lui permit de progresser de quelques pas en direction du foyer. Elle frappa de nouveau, avança encore. Quand elle parvint près du foyer à cuire, elle constata que Marthona avait pu la suivre.
— Je range mon herbe à feu de ce côté, dit-elle. Où veux-tu que je la mette ?
— Près du bord, ce sera très bien, répondit Ayla.
Elle sentit la main de Marthona dans le noir, puis les morceaux doux et secs de la substance fibreuse qu’elle tenait. Ayla posa les fibres par terre, se pencha, frappa de nouveau le nodule. Cette fois l’étincelle tomba sur le petit tas de matériau inflammable, qui émit une faible lueur rougeâtre. Ayla souffla doucement dessus, fut récompensée par une maigre flamme. Elle ajouta un peu de fibres. Marthona se tenait prête avec des brindilles, du petit bois, et en l’espace d’un battement de cour, sembla-t-il, un feu éclaira l’intérieur de l’habitation.
— Ah ! je veux voir cette pierre, dit Willamar après avoir allumé quelques lampes.
Ayla lui tendit le nodule de pyrite. Willamar examina la pierre gris et or, la fit tourner pour en examiner tous les côtés.
— On dirait une pierre ordinaire, conclut-il. Comment allumes-tu du feu avec ça ? Tout le monde le peut ?
— Tout le monde, assura Jondalar. Je vais te montrer. Tu me donnes encore un peu d’herbe à feu, mère ?
Il alla prendre dans son sac de voyageur son nécessaire à feu, en tira le percuteur de silex et la pyrite. Puis il disposa un petit tas avec ce que lui avait donné sa mère – probablement des fibres de lin des marais mélangées à de la poix et à du bois pourri séché, supposa-t-il. C’était ce que sa mère préférait pour allumer le feu. Se penchant au-dessus du petit tas, il frappa le silex et la pyrite l’un contre l’autre. L’étincelle, moins facile à distinguer près du feu qui brûlait dans le foyer, n’en tomba pas moins sur les fibres, qui brunirent en dégageant un filet de fumée. En soufflant, Jondalar provoqua une mince flamme, ajouta du combustible. Bientôt, un deuxième feu brûla dans le cercle de pierres noircies qui constituait le foyer de l’habitation.
— Je peux essayer ? demanda Marthona.
— Il faut un peu de pratique pou
r obtenir l’étincelle et la faire tomber là où tu veux, prévint son fils, mais ce n’est pas si difficile, ajouta-t-il en lui donnant la pyrite et le silex.
— J’aimerais essayer moi aussi, quand tu auras fini, demanda Willamar.
— Pas besoin d’attendre, dit Ayla. Je prends mon sac à feu et je te montre. En utilisant le dos de mon couteau, je l’ai ébréché ; je ne veux pas risquer de briser la lame.
Les premières tentatives furent hésitantes, maladroites, mais, avec Ayla et Jondalar pour leur expliquer la technique, Marthona et Willamar surent bientôt comment procéder. Willamar fut le premier à réussir à allumer un feu mais il eut du mal à recommencer. Une fois que Marthona eut allumé le sien, elle avait acquis le tour de main, et avec les conseils – mêlés de rire – des deux experts, les débutants ne tardèrent pas à savoir tous deux arracher des étincelles à la pierre.
Folara rentra pour les trouver tous les quatre à genoux, ravis, autour du foyer où brûlaient plusieurs petits feux. Loup entra à sa suite. Las de rester au même endroit avec Ayla, il n’avait pu résister quand Jaradal et Folara l’avaient invité à se joindre à eux. La jeune fille et l’enfant furent heureux de faire étalage de leurs relations avec le prédateur, curieusement amical, et leur amitié le rendit moins menaçant aux yeux des autres habitants de la Caverne.
Lorsque Loup eut salué tout le monde avec effusion et bu un peu d’eau, il alla se coucher dans le coin de l’entrée qu’il avait adopté et se reposa après une journée délicieusement fatigante en compagnie de Jaradal et d’autres enfants.
— Que se passe-t-il ? demanda Folara. Pourquoi tant de feux dans le foyer ?
— Nous apprenons à allumer un feu avec des pierres, répondit Willamar.
— Avec la pierre à feu d’Ayla ?
— Oui. C’est facile, déclara Marthona.
— J’ai promis de te montrer, Folara, dit Ayla. Tu veux essayer maintenant ?
— Tu as vraiment réussi, mère ?