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Les refuges de pierre

Page 50

by Jean M. Auel

— Qu’est-ce qu’elle veut, elle ? demanda une femme. Tous se tournèrent vers Ayla. Elle avala sa salive et, s’efforçant de prononcer les mots de son mieux, répondit :

  — Plus que tout au monde, je veux devenir une Zelandonii et être unie à Jondalar.

  Malgré sa concentration, elle ne parvint pas à se débarrasser de ses intonations bizarres, et aucun de ceux qui l’écoutaient n’aurait pu se méprendre sur ses origines étrangères, mais sa déclaration simple, prononcée avec une conviction sincère, gagna à sa cause la plupart des Zelandonii.

  — Elle a parcouru un long voyage pour venir ici. Elle sera quasiment une Zelandonii, de toute façon.

  — Et son rang ? demanda Laramar.

  — Elle aura le même rang que Jondalar, répondit Marthona. Elle s’attendait qu’il crée des problèmes. Cette fois, elle était prête.

  — Jondalar occupe une haute position dans la Neuvième Caverne parce que tu es sa mère, mais nous, on ne sait rien de cette étrangère, sauf qu’elle a été élevée par des Têtes Plates, riposta Laramar.

  — Elle a aussi été adoptée par le plus éminent des Mamut : c’est le nom qu’ils donnent là-bas à leur Zelandoni.

  — Pourquoi y en a-t-il toujours un qui n’est pas d’accord ? glissa Ayla à Jondalar en mamutoï. Faudra-t-il allumer du feu avec une pierre et la lui donner pour le persuader, comme Frébec au Camp du Lion ?

  — Frébec était un homme bien, au fond, rappela-t-il. Je doute que Laramar nous réserve cette bonne surprise. L’ivrogne continuait à soulever des objections :

  — C’est ce qu’elle raconte. Qu’est-ce qu’on en sait ?

  — Mon fils était présent et il dit la même chose, repartit Marthona. Joharran, l’Homme Qui Ordonne, ne met pas leur parole en doute.

  — Joharran est de la famille. Bien sûr que le frère de Jondalar va la croire ! Elle fera partie de votre famille, vous voulez tous qu’elle ait un rang élevé.

  — Je ne comprends pas pourquoi tu t’opposes à son acceptation, Laramar, fit une voix dans une autre partie de la foule.

  Des Zelandonii se retournèrent et découvrirent avec surprise que c’était Stelona.

  — Sans Ayla, la plus jeune fille de ta compagne serait probablement morte de faim, poursuivit-elle. Tu ne nous avais pas dit que Tremeda était tombée malade et avait perdu son lait, ni que Lanoga essayait de nourrir le bébé avec des racines bouillies. Ayla, si. Je me demande même si tu étais au courant. Les Zelandonii ne laissent pas d’autres Zelandonii mourir de faim. Plusieurs d’entre nous ont accepté de donner le sein à Lorala, qui reprend déjà des forces. Je serai plus que prête à soutenir Ayla si elle a besoin de soutien. C’est une femme que les Zelandonii pourront être fiers d’accueillir.

  Plusieurs autres mères portant un nouveau-né dans leurs bras prirent la parole pour défendre Ayla. Si l’histoire du bébé de Tremeda avait commencé à se répandre, tout le monde ne la connaissait pas ou n’en connaissait pas tous les détails. La majeure partie de la communauté comprenait la nature de la « maladie » de Tremeda, mais il n’en restait pas moins que son sein s’était tari ; c’était une bonne chose que le bébé soit nourri.

  — Tu as d’autres objections, Laramar ? demanda Joharran. (Le pourvoyeur de barma secoua la tête et s’éloigna à reculons.) Quelqu’un d’autre voit-il une objection à accepter Ayla comme membre de la Neuvième Caverne des Zelandonii ?

  Un murmure s’éleva mais personne ne prit la parole. Joharran tendit la main pour aider Ayla à monter sur la plate-forme puis ils se tournèrent tous deux vers la foule.

  — Puisque plusieurs personnes ont parlé en sa faveur et qu’il n’y a pas d’objections, laissez-moi vous présenter Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii, naguère membre du Camp du Lion des Mamutoï, Fille du Foyer du Mammouth, Choisie par l’Esprit du Lion des Cavernes, Protégée par l’Ours des Cavernes, Amie des chevaux Whinney et Rapide, ainsi que de Loup, le chasseur à quatre pattes... Et qui sera bientôt unie à Jondalar, ajouta-t-il. Maintenant, mangeons !

  Ils descendirent tous deux de la pierre surélevée et, comme ils se dirigeaient vers l’endroit où l’on servait la nourriture, ils furent arrêtés par des Zelandonii qui se présentaient de nouveau à Ayla, commentaient sa réaction devant le sort du bébé de Tremeda et, d’une manière générale, lui souhaitaient la bienvenue.

  Un homme cependant n’avait aucune envie de les imiter : Laramar ne se laissait pas facilement mettre dans l’embarras, mais il avait reçu une bonne leçon et n’en était pas ravi. Avant de quitter la foule, il lança à Ayla un regard chargé d’une telle colère qu’elle en fut glacée. Il ignorait que Zelandoni l’avait remarqué, elle aussi. En arrivant près des plats, ils constatèrent qu’on servait du barma mais que c’était Bologan, le fils aîné de la compagne de Laramar, qui remplissait les coupes.

  Comme les Zelandonii commençaient à manger, il se remit à pleuvoir. Ils se réfugièrent sous le surplomb, certains s’asseyant par terre, d’autres sur des rondins ou des blocs de pierre. Zelandoni rattrapa Ayla au moment où elle se dirigeait vers la famille de Jondalar.

  — Je crains que tu ne te sois fait un ennemi, dit la doniate.

  — J’en suis désolée. Je ne voulais pas causer d’ennuis à Laramar.

  — C’est lui au contraire qui cherchait à t’en créer, ou plutôt à humilier Marthona et sa famille.

  — Pourquoi leur en veut-il ?

  — Parce qu’il occupe le rang le plus bas de la Caverne, et eux le plus haut. Parce qu’il a réussi à prendre Marthona en faute l’autre jour. Comme tu t’en es sans doute aperçue, ce n’est pas facile. Ce succès lui est monté à la tête, il a cru pouvoir recommencer. Ayla plissa le front.

  — Ce n’est peut-être pas seulement de Marthona qu’il veut se venger. Je crois que j’ai commis une erreur, l’autre jour.

  — Comment cela ?

  — Quand je suis allée chez Tremeda pour montrer à Lanoga comment préparer à manger pour un bébé, comment le baigner, Laramar est rentré. Je suis sûre qu’il ne savait pas que Tremeda n’avait plus de lait, il ne savait même pas que Bologan était blessé. Cela m’a mise en colère. Loup m’accompagnait, et, en le voyant, Laramar a eu peur. Il a essayé de dissimuler sa frayeur et je me suis comportée en chef de meute qui cherche à remettre à sa place un animal de rang inférieur. Je n’aurais pas dû. Maintenant, Laramar m’en veut.

  — Les chefs de meute remettent vraiment les loups de rang inférieur à leur place ? s’étonna Zelandoni. Comment le sais-tu ?

  — J’ai appris à chasser les carnassiers avant de chasser leurs proies. J’ai passé des journées entières à les observer. C’est peut-être la raison pour laquelle Loup est capable de vivre avec des êtres humains : le comportement des loups n’est pas si différent du nôtre.

  — Stupéfiant ! s’exclama la doniate. Et tu as raison, je le crains. Maintenant, il t’en veut, mais ce n’est pas entièrement ta faute. A l’enterrement, tu marchais avec les membres les plus élevés de la Neuvième Caverne, ce qui était ta place. Marthona et moi étions d’accord sur ce point. Laramar, lui, aurait voulu que tu marches derrière lui. Selon la tradition, il avait raison.

  « A une cérémonie funèbre, les membres d’une Caverne passent avant toute personne en visite. Mais tu n’étais pas en visite. D’abord, tu étais avec les Zelandonia, parce que tu es guérisseuse, et ils ouvrent toujours le cortège. Ensuite, tu étais avec Jondalar et sa famille, place qui te revient aussi, comme tout le monde en a convenu aujourd’hui. A l’enterrement, Laramar a pris Marthona au dépourvu en lui signalant que c’était contraire aux usages. Il en a tiré un sentiment de triomphe. Toi, sans même le savoir, tu l’as remis à sa place. Il a cru pouvoir se venger de vous deux à travers Marthona, mais il l’avait sous-estimée.

  — Ah ! vous voilà, fit Jondalar. Nous parlions de Laramar.

  — Nous aussi, répondit Ayla.

  Elle doutait cependant que la famille de son compagnon fût parvenue aux mêmes conclusions. En partie par sa faute, en partie en raison de
circonstances qu’elle ignorait, Ayla s’était fait un ennemi. Un de plus, pensa-t-elle. Elle n’avait pas voulu provoquer de sentiments hostiles parmi le peuple de Jondalar mais, durant le peu de temps qu’elle avait passé avec eux, elle s’était attirée l’inimitié de deux personnes. Marona la détestait, elle aussi. Ayla se rendit compte qu’elle n’avait pas vu la jeune femme depuis quelque temps et se demanda où elle se trouvait.

  21

  Les membres de la Neuvième Caverne préparaient leur marche annuelle pour la Réunion d’Été des Zelandonii depuis qu’ils étaient rentrés de la précédente, mais, à mesure que le jour du départ approchait, l’attente et le rythme d’activité devenaient plus intenses. Il fallait décider de ce qu’on emporterait, de ce qu’on laisserait, mais c’était la fermeture des habitations qui leur faisait toujours prendre conscience qu’ils seraient absents tout l’été et ne rentreraient pas avant les vents froids.

  Quelques-uns ne seraient pas du voyage pour une raison ou pour une autre : une maladie passagère ou grave, un objet à terminer, quelqu’un à attendre. D’autres rentreraient de temps à autre à l’abri, mais la plupart resteraient partis tout l’été. Certains ne s’éloigneraient pas de l’endroit choisi pour la Réunion, les autres se rendraient en des lieux divers pour diverses raisons pendant toute la saison chaude.

  Il y aurait des expéditions de chasse ou de cueillette, des visites à des parents, des séjours chez d’autres Zelandonii ou chez des peuples voisins. Des jeunes entreprendraient leur long Voyage. Le retour de Jondalar avec des inventions et des découvertes, une femme d’une beauté exotique aux talents rares, et des histoires passionnantes, tout cela encouragerait à partir ceux qui y songeaient depuis quelque temps. Les mères qui savaient que son frère était mort au loin ne voyaient au contraire aucune raison de se réjouir dans ce retour qui provoquait une telle excitation.

  La veille du départ, toute la Neuvième Caverne était impatiente, agitée. Ayla n’arrivait pas à croire qu’elle et Jondalar allaient enfin être unis. Elle se réveillait parfois la nuit, sans oser ouvrir les yeux, de peur que ce ne fût qu’un rêve, de peur de se retrouver soudain dans la petite grotte de sa vallée solitaire. Elle pensait souvent à Iza, souhaitant que la femme qu’elle considérait comme sa mère pût apprendre, d’une manière ou d’une autre, qu’elle serait bientôt unie à un homme et qu’elle avait enfin trouvé son peuple, du moins celui s’était choisi.

  Ayla s’était depuis longtemps résignée à ne jamais connaître ceux chez qui elle était née, ni même à savoir qui ils étaient. C’était au fond sans importance. Quand elle vivait avec le Clan, elle avait voulu en faire partie, devenir une femme du Clan, quel que fût le clan. Mais lorsqu’elle avait compris qu’elle n’appartenait pas au Clan et n’y aurait jamais sa place, la seule distinction qui comptât, c’était qu’elle fît partie des Autres, qu’elle fût dans son esprit apparentée à tous les Autres. Elle avait été heureuse de devenir mamutoï après son adoption ; elle aurait été contente de devenir sharamudoï, comme ce peuple le lui avait proposé. Elle voulait être Zelandonii uniquement parce que c’était le peuple de Jondalar, et non parce qu’il était le meilleur parmi les peuples des Autres.

  Pendant le long hiver que la plupart des membres de la Neuvième Caverne passaient près de l’abri, un grand nombre d’entre eux fabriquaient des cadeaux qu’ils offriraient aux gens qu’ils retrouveraient à la Réunion d’Été. Quand elle entendit parler de cette pratique, Ayla décida de s’y mettre, elle aussi. Bien qu’elle disposât de peu de temps, elle confectionna de petits souvenirs qu’elle avait l’intention de donner à ceux qui avaient été particulièrement gentils avec elle et dont elle savait qu’ils leur feraient des cadeaux, à Jondalar et à elle, pour leur Matrimoniale. Elle avait aussi une surprise pour son compagnon, quelque chose qu’elle avait porté pendant tout le Voyage après la Réunion d’Été des Mamutoï, malgré les mésaventures et les épreuves traversées.

  Jondalar préparait également une surprise. Il avait discuté avec Joharran du meilleur endroit où établir un foyer pour Ayla et lui, dans l’abri de la Neuvième Caverne des Zelandonii, et tenait à ce que tout fût prêt pour leur retour, en automne. A cette fin, il avait négocié avec ceux qui fabriquaient les panneaux extérieurs des habitations, ainsi qu’avec ceux qui édifiaient les murs de pierre, ceux qui savaient le mieux daller le sol, bref tous ceux qui participaient à la construction d’une habitation.

  Cela supposait du troc et du marchandage. Jondalar avait par exemple accepté d’échanger quelques bons couteaux en pierre contre des peaux provenant pour la plupart de la récente chasse aux bisons et aux cerfs géants. Il taillerait les lames, qui seraient ensuite montées sur les manches fabriqués par Solaban, dont Jondalar admirait le travail. Pour obtenir ces manches, il avait fourni plusieurs burins adaptés aux besoins de Solaban. Les deux hommes avaient longuement discuté, parfois en s’aidant de croquis dessinés au charbon de bois sur de l’écorce de bouleau, afin de s’entendre sur la forme exacte des outils. Certaines des peaux que Jondalar avait acquises deviendraient des panneaux de cuir brut, nécessaires pour la future habitation, tandis que d’autres dédommageraient Shevola, la femme qui fabriquait les panneaux, pour son temps et sa peine. Il promit également de lui faire deux couteaux pour couper le cuir, des racloirs et autres outils.

  Jondalar passa des arrangements similaires avec Jonokol, l’acolyte artiste pour qu’il décore les panneaux en appliquant ses idées – dessin, composition – à l’utilisation des symboles et des animaux demandés par tous les Zelandonii, ainsi que de ceux que Jondalar voulait ajouter. En échange, Jonokol réclama des outils spéciaux. Il avait certains projets de gravure en relief du calcaire mais ne savait pas assez bien tailler le silex pour réaliser le burin crochu qu’il désirait. Les burins et les outils en silex étaient de toute façon difficiles à fabriquer. Ils réclamaient beaucoup d’expérience et de talent de la part du tailleur.

  Une fois les matériaux prêts, la construction elle-même prendrait relativement peu de temps. Jondalar avait déjà convaincu plusieurs parents et amis de revenir avec lui à la Neuvième Caverne pendant la Réunion d’Été – sans Ayla – pour l’aider à bâtir son habitation. Il souriait intérieurement chaque fois qu’il imaginait le plaisir qu’elle éprouverait en découvrant à leur retour, en automne, qu’ils avaient un foyer à eux.

  Le marchandage avait duré plusieurs longs après-midi et Jondalar y avait souvent pris plaisir. Cela commençait en général par des plaisanteries, suivies par une discussion qui ressemblait parfois à une âpre bataille ou à un échange d’insultes, mais tout se terminait le plus souvent par des éclats de rire devant une coupe d’infusion, de vin ou de barma, voire un repas. Jondalar veillait toujours à ce qu’Ayla ne fût pas présente, mais cela n’empêcha pas la jeune femme d’assister à d’autres marchandages.

  La première fois qu’elle entendit des Zelandonii marchander, elle ne comprit pas la nature de cet échange braillard de propos injurieux. Il opposait Proleva et Salova, la compagne de Rushemar, qui fabriquait des paniers. Pensant que les deux femmes étaient fâchées, Ayla courut chercher Jondalar, dans l’espoir qu’il pourrait intervenir.

  — Proleva et Salova se disputent ? s’étonna-t-il. A quel sujet ?

  — Proleva dit que les paniers de Salova sont laids et mal faits. Ce n’est pas vrai, ils sont beaux, et Proleva doit le penser, elle aussi, puisque j’en ai vu plusieurs chez elle. Pourquoi dénigre-t-elle ainsi le travail de Salova ? Il faut que tu fasses quelque chose.

  Jondalar comprit la sollicitude d’Ayla mais dissimula mal un sourire. Enfin, ne pouvant se contenir plus longtemps, il éclata de rire.

  — Ayla, elles ne se disputent pas, elles s’amusent. Proleva veut quelques paniers de Salova, et c’est la façon de procéder. Elles finiront par se mettre d’accord et seront contentes toutes les deux. Cela s’appelle du marchandage. Si j’intervenais, elles seraient privées de leur plaisir. Retourne les observer. Tu verras qu’avant longtemps elles auront le sourire, chacune d�
�elles pensera qu’elle a fait un bon échange.

  — Tu es sûr ? Elles semblaient furieuses...

  Ayla retourna se poster à un endroit d’où elle pouvait regarder et écouter. Si c’était la façon de procéder chez les Zelandonii, elle voulait être capable de marchander, elle aussi. Au bout d’un moment, elle remarqua que plusieurs spectateurs assistaient à la confrontation, échangeant sourires et hochements de tête entendus. Elle se rendit bientôt compte que les deux femmes n’étaient pas vraiment en colère, tout en se demandant si elle arriverait un jour à dire d’une chose qu’elle était horrible alors qu’en fait elle la trouvait belle. Quel étrange comportement ! Quand le marchandage prit fin, elle retourna auprès de Jondalar :

  — Pourquoi les gens profèrent-ils de telles injures, s’ils ne les pensent pas ? Je ne suis pas sûre de savoir un jour marchander de cette manière.

  — Proleva et Salova savaient toutes deux que l’autre ne pensait pas vraiment ce qu’elle disait. C’était un jeu. Tant qu’on sait que c’est un jeu, il n’y a aucun mal.

  La veille du départ, une fois les paquets prêts, la tente vérifiée et réparée, les occupants de l’habitation de Marthona étaient si excités que personne n’avait envie de se coucher. Proleva passa avec Jaradal pour demander s’ils avaient besoin d’aide, et Marthona les invita à entrer et à s’asseoir un moment. Ayla leur proposa une infusion. Après qu’on eut de nouveau frappé au panneau, Folara fit entrer Joharran et Zelandoni. Ils venaient de directions différentes, chacun avec des propositions et des questions, mais surtout désireux de bavarder. Ayla ajouta de l’eau et des herbes à son infusion.

  — La tente de voyage avait-elle besoin d’être réparée ? s’enquit Proleva.

  — Pas tellement, répondit Marthona. Ayla a aidé Folara à s’en occuper, elles ont utilisé le nouveau tire-fil.

  Les tentes de voyage qui seraient plantées chaque soir étaient assez grandes pour plusieurs personnes, et celle de la famille de Marthona abriterait tout le monde : Marthona, Willamar, Folara, Joharran, Proleva, Jaradal, Jondalar et Ayla. Celle-ci fut contente d’apprendre que Zelandoni voyagerait aussi avec eux. Elle était comme une parente, une tante sans compagnon. L’abri de peau accueillerait un autre occupant, le chasseur à quatre pattes, Loup, et les chevaux seraient attachés à proximité.

 

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