Les refuges de pierre
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— Avez-vous eu des difficultés pour les piquets ? interrogea Joharran.
— J’ai cassé une hache en les coupant, répondit Willamar.
— Tu as pu lui redonner du tranchant ?
En plus des jeunes arbres droits utilisés comme piquets, il leur faudrait du bois pour allumer du feu en chemin et plus tard, quand ils seraient arrivés au lieu de la Réunion d’Été. Ils avaient donc besoin de haches pour abattre d’autres arbres.
— Elle a éclaté. Je n’ai même pas pu en tirer une lame, soupira Willamar.
— Mauvaise pièce, diagnostiqua Joharran. Pleine de petites inclusions.
— Jondalar m’en a fabriqué une neuve et a redonné du tranchant aux autres, reprit le Maître du Troc. C’est une bonne chose qu’il soit revenu.
— Sauf qu’il va falloir recommencer à prendre garde aux éclats de silex égarés, dit Marthona.
Ayla remarqua qu’elle souriait et comprit qu’elle ne se plaignait pas vraiment. Elle aussi était contente que son fils fût de retour.
— Je dois reconnaître qu’il a ramassé les éclats après avoir affûté les haches, ajouta-t-elle. Je n’ai pas trouvé un seul petit morceau de pierre. Mais je n’y vois plus comme avant, bien sûr.
— La tisane est prête, annonça Ayla. Quelqu’un a besoin d’une coupe ?
— Jaradal n’a pas la sienne. Tu devrais toujours l’emporter, rappela Proleva à son fils.
— Pas ici, dit le jeune garçon. Grand-mère en a une pour moi.
— Il a raison, confirma Marthona. Tu te rappelles où elle est ?
— Oui, Thona.
Il se leva, courut à une étagère basse et revint avec une petite coupe en bois évidé.
— La voilà ! s’exclama-t-il en la brandissant pour la montrer à tout le monde, ce qui suscita des sourires ravis.
Ayla remarqua que Loup avait quitté son coin près de l’entrée pour ramper vers l’enfant, la queue dressée, chaque mouvement de son corps exprimant son envie d’atteindre l’objet de son désir. Jaradal repéra l’animal, avala son infusion en quelques gorgées et déclara, en se tournant vers Ayla pour guetter sa réaction :
— Je joue avec Loup, maintenant.
Le garçonnet lui rappelait tellement Durc qu’elle ne put s’empêcher de sourire. Avec un jappement plaintif, Loup se releva pour aller à la rencontre de l’enfant, se mit à lui lécher le visage. Ayla savait qu’il commençait à se sentir à l’aise avec sa nouvelle meute, en particulier avec l’enfant et ses camarades. Elle était presque désolée pour lui qu’ils partent le lendemain : ce serait dur pour Loup de rencontrer tant de nouvelles personnes à la Réunion d’Été. Ce serait dur pour elle aussi, et son enthousiasme se teintait d’inquiétude.
— Cette infusion est excellente, apprécia Zelandoni. Tu l’as adoucie avec de la racine de réglisse, non ?
— Oui, répondit Ayla. Tout le monde est tellement énervé par le départ que j’ai préparé quelque chose de calmant.
— Et qui a bon goût aussi, dit la doniate. (Elle marqua une pause.) Il me vient à l’idée que, puisque nous sommes tous réunis, tu pourrais peut-être monter à Joharran et à Proleva ta façon d’allumer le feu. Je sais, j’ai demandé qu’on n’en parle pas pour le moment, mais, comme nous allons voyager ensemble, ils te verront faire, de toute manière.
— J’éteins le feu ? suggéra Folara.
— Oui, pourquoi pas ? C’est plus impressionnant dans l’obscurité.
— Je ne comprends pas, dit Joharran. Qu’est-ce que c’est que cette histoire, de feu ?
— Ayla a découvert une nouvelle façon d’allumer du feu, répondit Jondalar. Le plus simple, c’est que tu regardes.
— Tu leur montres, Jondalar ? fit Ayla.
Jondalar demanda à son frère et à Proleva de s’approcher du foyer à cuire. Quand Folara eut couvert les braises, que les autres eurent soufflés les lampes qui se trouvaient près d’eux, il alluma rapidement un autre petit feu avec le silex et la pyrite de fer.
— Comment t’y es-tu pris ? Jamais je n’ai vu quelqu’un allumer un feu aussi vite, s’émerveilla Joharran. Jondalar tendit la main qui tenait la pyrite.
— Ayla a découvert la magie de ces pierres. Je voulais t’en parler mais il s’est passé tant de choses que je n’en ai pas eu le temps. Nous l’avons seulement montré à Zelandoni, puis à Marthona, Willamar et Folara.
Proleva exprima son étonnement :
— Tu dis que tout le monde peut y arriver ?
— Cela demande un peu de pratique, mais tout le monde peut le faire, oui, confirma Marthona.
— Laisse-moi te montrer, dit Jondalar.
Il frappa de nouveau les pierres l’une contre l’autre, leur arrachant des étincelles.
— Celle de droite, c’est du silex, constata Proleva. Mais l’autre, qu’est-ce que c’est ? D’où vient-elle ?
— Ayla a trouvé les premières dans sa vallée. Elle les appelle pierres à feu. Nous en avons cherché en vain sur tout le chemin du retour. Je commençais à croire qu’on n’en trouvait qu’à l’est quand Ayla en a découvert non loin d’ici. Il y en a sûrement d’autres. Nous pourrions les offrir en cadeau, ou même les troquer, comme le propose Willamar, s’il en existe en quantité suffisante.
— Il va falloir que nous ayons une longue conversation. Je me demande ce que tu as encore à me dire. Tu pars pour le long Voyage, tu reviens avec des chevaux qui te portent sur leur dos, un loup qui laisse les enfants tirer sur ses poils, une nouvelle arme puissante, des pierres magiques qui font du feu, des histoires de Têtes Plates intelligents, une femme magnifique qui connaît leur langue et a appris chez eux à guérir. Tu es sûr de n’avoir rien oublié ?
Jondalar eut un sourire malicieux.
— Je ne vois rien pour le moment. Je reconnais que, mis bout à bout, cela paraît plutôt incroyable.
— Plutôt incroyable ! Écoutez-le ! J’ai l’impression qu’on parlera pendant des années de ton Voyage « plutôt incroyable » !
— Il a en effet quelques histoires intéressantes à raconter, convint Willamar.
— C’est ta faute, Willamar, riposta Jondalar, qui se tourna vers son frère. Joharran, tu te rappelles les soirées que nous avons passées à l’écouter parler de ses voyages et de ses aventures ? J’ai toujours pensé qu’il était plus captivant que beaucoup de conteurs itinérants. Mère, tu as montré à Joharran le cadeau qu’il vient de te rapporter ?
— Non, Joharran et Proleva ne l’ont pas encore vu. Je vais le chercher.
Marthona alla dans sa pièce, revint avec un morceau plat d’andouiller palmé qu’elle tendit à Joharran. On y avait gravé deux animaux aux formes galbées qui paraissaient nager. Ils ressemblaient à des poissons.
— Comment les appelles-tu, déjà, Willamar ? demanda Marthona.
— Des phoques. Ils vivent dans l’eau mais respirent de l’air et viennent à terre pour mettre leurs petits au monde.
— Remarquable, dit Proleva.
— N’est-ce pas ? fit Marthona.
— Nous avons vu des animaux semblables pendant notre Voyage, dit Jondalar. Ils vivent dans une mer intérieure, loin à l’est.
— Certains pensent qu’ils sont des Esprits de l’eau, ajouta Ayla.
— J’ai vu d’autres créatures étranges dans les Grandes Eaux de l’Ouest, dit Willamar. Le peuple qui habite la contrée croit que ce sont des Esprits servants de la Mère. Ils ressemblent encore plus à des poissons que les phoques. Ils enfantent dans la mer mais ils respirent et allaitent leurs petits. Ils peuvent se tenir sur la queue au-dessus de l’eau – je l’ai vu – et l’on dit même qu’ils ont leur propre langue. Les hommes qui vivent là-bas leur donnent le nom de dauphins, et certains prétendent parler leur langue. Ils ont poussé des sortes de cris aigus pour m’en convaincre.
« On raconte maintes histoires et légendes à leur sujet, poursuivit le Maître du Troc. On dit qu’ils aident les pêcheurs en dirigeant le poisson vers leurs filets, et même qu’ils ont sauvé la vie d’hommes dont le bateau s’était r
etourné loin de la côte. Les Légendes Anciennes de ce peuple racontent que jadis tous les êtres vivaient dans la mer. Certains sont venus sur terre, ceux qui sont restés sont devenus des dauphins. Les hommes de là-bas les appellent parfois « cousins », et leur Zelandoni – c’est elle qui m’a donné cette plaque – dit qu’ils nous sont apparentés. Son peuple vénère le dauphin presque autant que la Mère. Chaque famille possède une donii, mais tout le monde a aussi un objet-dauphin, une gravure comme celle-ci ou une partie de l’animal, un os ou une dent. Cela porte chance.
— Et tu dis que j’ai des histoires intéressantes à raconter, Willamar ! fit Jondalar. Des poissons qui respirent et se tiennent sur la queue ! J’ai presque envie de partir avec toi.
— Peut-être l’année prochaine, quand j’irai faire du troc pour avoir du sel. Ce n’est pas un très long voyage, surtout comparé au tien.
— Je croyais t’avoir entendu dire que tu ne voulais plus voyager, lança Marthona à Jondalar. Voilà qu’à peine rentré, tu penses à repartir. Tu as la bougeotte, comme Willamar ?
— Les expéditions de troc ne sont pas des Voyages, souligna Jondalar. Je ne suis pas prêt à me remettre en route maintenant, sauf pour aller à la Réunion d’Été : mais un an, c’est long.
Folara et Jaradal, blottis contre Loup sur le lit de la jeune fille, s’efforçaient de rester éveillés. Ils ne voulaient rien manquer, mais la chaleur de l’animal et le bourdonnement des voix finirent par les endormir.
Le jour suivant se leva sous un crachin gris qui ne parvint pas à altérer l’enthousiasme de la Caverne au moment du départ. Bien qu’elle eût veillé tard, la famille de Marthona se leva de bon matin. Après avoir avalé la nourriture préparée la veille, on finit les paquets. La pluie faiblit, le soleil tenta de percer à travers les nuages, mais l’humidité accumulée pendant la nuit sur les feuilles et dans les flaques rendait l’air froid et brumeux.
Quand tous ceux qui partaient se furent rassemblés sur le devant de la terrasse, Joharran donna le signal du départ. Le chef ouvrant la marche, les Zelandonii prirent la direction du nord, descendirent vers la Vallée des Bois. Le groupe était nombreux, remarqua Ayla, bien plus nombreux que celui du Camp du Lion lorsqu’il se rendait à la Réunion d’Été mamutoï. Il y avait encore beaucoup de gens qu’elle ne connaissait pas très bien, mais du moins se rappelait-elle à peu près le nom de chacun.
Elle se demandait quel chemin Joharran prendrait. Après la promenade à cheval qu’elle avait faite avec Jondalar, elle savait qu’au début la plaine inondable de la rive droite – le côté de la Neuvième Caverne – était large. S’ils remontaient la Rivière en suivant, malgré les méandres, la direction du nord-est, ils longeraient des arbres proches de la berge. De chaque côté, une vaste étendue herbeuse séparait le cours d’eau des hauteurs vers lesquelles elle montait en pente douce. Un peu plus loin, l’eau serrait une paroi abrupte de l’autre côté, la rive gauche, qui se trouvait à main droite quand on se dirigeait vers la source. Rive gauche et rive droite désignaient toujours les côtés d’un cours d’eau quand on se déplaçait dans le sens du courant.
Jondalar lui avait expliqué que la communauté Zelandonii la plus proche ne se trouvait qu’à une faible distance de la Neuvième Caverne mais qu’il faudrait un radeau pour terminer le voyage s’ils restaient près de la Rivière, parce que son cours changeait de direction. En aval, la configuration du terrain forçait l’eau à frôler la paroi de la rive droite, leur côté, sans même laisser d’espace pour un étroit sentier. Aussi les Zelandonii de la Neuvième Caverne prenaient-ils un chemin qui s’écartait de la Rivière lorsqu’ils rendaient visite à leurs proches voisins du nord.
Le chef s’engagea dans le sentier longeant la Rivière des Bois, le suivit jusqu’au gué puis coupa à travers la Vallée des Bois. Ayla nota qu’ils n’empruntaient pas la route qu’elle avait prise avec Jondalar et les chevaux peu après leur arrivée. Au lieu de mener au lit de torrent à sec, la piste de Joharran, parallèle à la Rivière, conduisait aux étendues plates de la rive droite. Ils obliquèrent à gauche à travers herbes et broussailles, gravirent la pente douce en suivant une succession de lacets.
Du coin de l’œil, Ayla surveillait Loup, qui courait devant en suivant son flair. Elle reconnaissait la plupart des plantes qu’elle repérait, et enregistrait dans son esprit l’endroit où elles poussaient. Un boqueteau de bouleaux noirs près de la Rivière : leur écorce peut prévenir une fausse couche, pensa-t-elle. Et ici, du lis des marais, qui peut en provoquer une. C’est toujours bon de savoir où trouver des saules ; une décoction de leur écorce soigne les maux de tête ou les douleurs dans les os des vieillards. Je ne savais pas qu’il y avait de la marjolaine par ici. On en fait une bonne infusion, elle donne un goût agréable à la viande et elle soulage aussi les coliques des bébés. Il faudra que je m’en souvienne pour plus tard. Durc ne souffrait pas de coliques mais certains bébés en ont.
La piste se fit plus escarpée à l’approche du sommet puis s’élargit sur le plateau venteux. Ayla s’arrêta au bord pour attendre Jondalar, qui avait quelques difficultés à faire monter Rapide et son travois sur la piste rocailleuse aux tournants abrupts. Whinney en profita pour brouter quelques brins d’herbe fraîche. Ayla ajusta les perches à tirer de la jument, vérifia la charge qu’elle portait dans des paniers et sur son dos, puis la caressa et lui parla dans la langue qu’elle utilisait avec ses chevaux. Elle baissa les yeux vers la rivière et sa plaine inondable, vers la longue file de Zelandonii, jeunes et vieux, qui s’étirait sur la pente, puis regarda au-delà.
Le haut plateau offrait un large panorama des environs et, en bas, une scène brumeuse. Quelques volutes de brouillard s’accrochaient encore aux arbres, près de l’eau ; un linceul d’un blanc éteint cachait par endroits la Rivière, mais le voile se levait, révélant des puits de lumière projetée par l’orbe qui se reflétait dans l’eau. Au loin, le brouillard plus épais et les collines calcaires se fondaient en un ciel blanchâtre.
Quand Jondalar l’eut rejointe avec Rapide, ils entamèrent ensemble la traversée du plateau. Marchant à côté de l’homme avec qui elle avait fait un si long Voyage, Loup sur ses talons et les chevaux juste derrière avec les perches à tirer, Ayla se sentait euphorique. Elle était avec ceux qu’elle chérissait le plus et avait peine à croire qu’elle serait bientôt unie à Jondalar. La jeune femme ne se rappelait que trop bien ses sentiments pendant leur marche, avec le Camp du Lion. Chaque pas semblait alors la rapprocher d’un destin inéluctable dont elle ne voulait pas. Elle avait promis de s’unir à un homme pour qui elle éprouvait un sentiment sincère et avec qui elle aurait pu être heureuse, si elle n’avait aimé Jondalar avant lui. Jondalar était devenu distant, il semblait ne plus l’aimer, alors qu’il ne faisait aucun doute que Ranec non seulement l’aimait mais la voulait désespérément.
Ayla n’était plus tiraillée entre ces sentiments antagonistes. Elle débordait d’un bonheur qui imprégnait l’air autour d’elle, le sol qu’elle foulait. Jondalar se remémorait lui aussi le voyage à la Réunion d’Été des Mamutoï. Sa jalousie d’alors, sa peur d’affronter son peuple avec une femme qui n’était peut-être pas acceptable. Il avait maintenant résolu ces problèmes et la joie qu’il éprouvait n’était pas moins grande que celle d’Ayla. Il avait cru l’avoir perdue à jamais, mais elle marchait désormais à côté de lui et, chaque fois qu’il la regardait, elle tournait vers lui des yeux pleins d’amour.
A l’autre bout du plateau, au bord de la falaise, ils retrouvèrent l’endroit où ils avaient fait halte quand ils étaient venus seuls. Avant de traverser le petit cours d’eau, ils s’arrêtèrent pour regarder l’eau basculer par-dessus bord et cascader dans la Rivière, juste en dessous. Les membres de la Caverne s’étaient égaillés et certains traçaient leur propre piste. Ils n’avaient avec eux que ce qu’ils pouvaient porter ; quelques-uns comptaient retourner à l’abri avec un sac vide pour rapporter des objets à troquer.
Ayla et Jondalar avaient proposé à Joharran l’aide des deux chevau
x. Après en avoir discuté avec quelques autres, le chef de la Caverne avait décidé de charger sur les deux bêtes la viande de cerf et de bison de la dernière chasse. A l’origine, il avait prévu que plusieurs personnes retourneraient à l’abri pour apporter la viande sur le lieu de la Réunion d’Été.
L’utilisation des chevaux leur épargna cette peine et, pour la première fois, il songea que ces animaux représentaient plus qu’une curiosité. Ils pouvaient s’avérer utiles. Même l’aide apportée pendant la chasse, le retour rapide de Jondalar à la Neuvième Caverne, pour prévenir Zelandoni et la compagne de Shevonar du tragique accident ne lui avaient pas fait prendre pleinement conscience de leur intérêt potentiel. Il le comprit mieux quand ils lui évitèrent, ainsi qu’à d’autres, de devoir retourner à l’abri. En marchant près des chevaux, il se rendit également compte que ces animaux réclamaient un surcroît d’attention.
Whinney avait l’habitude du travois, elle en avait tiré un pendant la majeure partie du Voyage. Moins accoutumé à une charge, Rapide était plus difficile à mener. Joharran avait remarqué que son frère aidait l’animal, en particulier quand il devait tourner avec un travois qui gênait le mouvement. Il fallait de la patience pour calmer le jeune étalon, l’inciter à contourner les obstacles sans endommager la charge. Au départ, Ayla et Jondalar se trouvaient près de la tête, mais, après qu’ils eurent franchi le petit cours d’eau et repris la direction du nord-ouest, ils se situaient plus près du milieu.
Ils parvinrent à l’endroit où Ayla et Jondalar avaient fait demi-tour la fois précédente, là où la piste commençait à descendre. Cette fois, ils la suivirent, tournant avec elle pour prendre la pente la plus facile, serpentant à travers les broussailles, les hautes herbes et, dans un creux protégé, entre les arbres. Ils arrivèrent à un abri-sous-roche si près de l’eau qu’une partie du surplomb s’étendait au-dessus de la Rivière. Ils avaient parcouru moins de trois kilomètres mais la raideur des pentes rendait le trajet plus long.