Fascination

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Fascination Page 20

by Stephenie Meyer


  Ses yeux fouillèrent mon visage comme si cette question dépassait la simple courtoisie.

  — Bien, merci.

  J'allais toujours mieux, beaucoup mieux, quand j'étais près de lui.

  — Tu parais fatiguée, pourtant, objecta-t-il en s'attardant sur mes cernes.

  — Je n'ai pas dormi, confessai-je.

  Je ramenai automatiquement mes cheveux vers l'avant pour me protéger.

  — Moi non plus, se moqua-t-il en mettant le contact.

  Je commençais à m'habituer au ronronnement étouffé du moteur. Il y avait de fortes chances que les rugissements de ma camionnette me fichent une crise cardiaque lorsque je m'en resservirais.

  — J'ai quand même dû dormir un peu plus que toi.

  — J'en suis persuadé.

  — Alors, à quoi as-tu consacré ta nuit ?

  — Bien tenté, mais c'est à mon tour de poser des questions, je te rappelle.

  — Oh, j'avais oublié. Que veux-tu savoir ?

  J'avais beau me creuser la cervelle, je ne voyais pas du tout ce qui pouvait l'intéresser en moi.

  — Quelle est ta couleur préférée ?

  — Ça varie selon les jours.

  — Quelle est ta couleur préférée aujourd'hui ? insista-t-il.

  — Le marron, sans doute.

  J'avais tendance à m'habiller selon mes humeurs.

  — Ah bon ?

  — Oui. C'est une couleur chaude. Elle me manque. Tout ce qui est censé être brun, les troncs, les rochers, la boue, est couvert de mousse verte, ici.

  Mon petit discours enflammé parut le fasciner, et il le médita quelques instants en me dévisageant.

  — Tu as raison, finit-il par décréter, le brun est chaud.

  Sur ce, il tendit la main et, d'un geste timide et vif, repoussa des mèches derrière mon épaule.

  Nous étions déjà au lycée. Il se gara et se tourna vers moi.

  — Qu'as-tu comme musique en ce moment dans ton lecteur de CD ? me demanda-t-il, les traits aussi sombres que s'il avait exigé ma confession pour meurtre.

  Je me rappelai que j'y avais laissé le disque de Phil. Je le lui dis, et il me gratifia de son sourire en coin, un éclat étrange dans l'œil. Ouvrant un compartiment placé sous la radio de la voiture, il en sortit un CD parmi la trentaine qui y étaient entassés.

  — Tu préfères ça à Debussy ? s'étonna-t-il.

  C'était le même album, et je m'absorbai dans l'examen de la jaquette familière pour fuir son regard pénétrant.

  Le reste de la journée se déroula sur le même mode. Quand il m'accompagna en anglais, me retrouva après l'espagnol, et pendant le déjeuner, il m'interrogea sans fin sur le moindre détail de mon insignifiante existence. Les films que j'aimais, ceux que je détestais, les rares endroits où j'étais allée et les nombreux autres que j'avais envie de visiter, et les livres, les livres inlassablement.

  Je ne me souvenais pas d'avoir jamais autant parlé. J'étais souvent gênée, certaine de l'ennuyer. Mais son expression de concentration intense et son insatiable curiosité me contraignaient à poursuivre. La majorité de ses demandes étaient faciles, et très peu déclenchèrent mes rougissements. Lorsque cela avait le malheur de se produire, j'en étais quitte pour un interrogatoire supplémentaire.

  Ainsi, quand il voulut savoir quelle était ma pierre précieuse préférée et que, sans réfléchir, je mentionnai la topaze. Il me bombardait de questions à une telle vitesse que j'avais l'impression d'être soumise à l'un de ces tests psychologiques où l'on est prié de répondre par le premier mot qui vous passe par l'esprit. Si je ne m'étais pas empourprée à cet instant, je suis sûre qu'il aurait continué à dévider la liste qu'il s'était mentalement préparée. Malheureusement, je piquai un fard, parce que, jusqu'à très récemment, ma pierre favorite avait été le grenat — impossible devant ses yeux topaze de ne pas comprendre d'où venait mon revirement. Et bien sûr, il n'eut de cesse que j'avoue pourquoi j'étais embarrassée. Il finit par exiger la vérité quand ses talents de persuasion eurent échoué — simplement parce que j'évitais soigneusement de le regarder. Je rendis les armes, concentrée sur mes mains qui jouaient avec une mèche de mes cheveux.

  — C'est la couleur de tes yeux aujourd'hui, soupirai-je. Si tu me reposais la question dans deux semaines, j'imagine que j'opterais pour l'onyx.

  Dans mon involontaire élan d'honnêteté, je venais de lui fournir plus d'informations que nécessaire, et j'eus peur de provoquer cette colère bizarre qui surgissait dès que je dérapais et révélais de façon trop évidente à quel point il m'obsédait. Mais il digéra mon aveu sans broncher.

  — Quelles sont tes fleurs préférées ? enchaîna-t-il.

  Poussant un soupir de soulagement, je poursuivis mon chemin de croix.

  Le cours de sciences nat' fut de nouveau compliqué. Edward m'avait soumise à un interrogatoire serré jusqu'à ce que M. Banner apparaisse avec son matériel audio. Quand le prof s'approcha de l'interrupteur pour éteindre les lampes, je remarquai que mon voisin avait légèrement écarté son tabouret du mien. Cela ne me servit à rien. Dès que la salle fut plongée dans l'obscurité, comme la veille je ressentis le même courant électrique et ce même besoin irrésistible de tendre la main pour effleurer sa peau glacée.

  Je me penchai sur la paillasse, menton sur mes bras croisés, doigts agrippés au rebord de la table, luttant contre le désir irrationnel qui me déstabilisait. J'évitai de le regarder par peur d'avoir encore plus de difficulté à garder mon self-control, au cas où je croiserais ses yeux. Je déployai des efforts considérables pour m'intéresser au film mais, à la fin du cours, je n'avais pas la moindre idée de ce que je venais de voir. Je fus bien contente quand la lumière revint. Me permettant un coup d'œil à Edward, je découvris qu'il m'étudiait avec une expression ambiguë.

  Il se leva et m'attendit sans bouger. Comme le jour précédent, nous allâmes au gymnase en silence et, comme le jour précédent, il effleura ma joue sans mot dire, de la tempe au menton, avec le dos de sa main cette fois, avant de tourner les talons et de s'éloigner.

  Le cours d'éducation physique passa rapidement, pendant lequel j'assistai en spectatrice au match de badminton solitaire de Mike. Ce dernier ne m'adressa pas la parole, soit parce qu'il avait remarqué que j'étais ailleurs, soit parce qu'il m'en voulait encore de notre échange un peu vif de la veille. Quelque part au fond de moi, j'en éprouvais de la culpabilité, même si mes pensées étaient ailleurs.

  Je m'empressai de me changer, maladroitement consciente que plus je me dépêchais, plus vite je retrouverais Edward. Le stress aggravait ma gaucherie habituelle, mais je finis par fuir cet endroit maudit. Je me détendis quand je le vis au rendez-vous. En dépit de moi, un immense sourire étira mes lèvres, auquel il répondit avant de reprendre son impitoyable inquisition.

  Ses questions étaient différentes, cependant, et il me fut moins facile d'y répondre. Il voulut savoir ce qui, de ma vie d'autrefois à Phoenix, me manquait, insistant pour que je lui décrive tout ce qu'il ignorait. Nous restâmes assis devant chez Charlie pendant des heures, tandis que le ciel s'obscurcissait, larguant soudain des trombes d'eau.

  Je tâchai de mettre des mots sur des détails impossibles, comme l'odeur des créosotes, amère, vaguement résineuse et néanmoins agréable, les stridulations harmonieuses des cigales en juillet, le dépouillement plumeux des arbres, l'immensité de la nuée qui étalait son bleu laiteux dans un infini à peine rompu à l'horizon par les roches volcaniques violettes des montagnes basses. Le plus difficile fut d'expliquer pourquoi j'aimais tant ces paysages, de justifier d'une beauté qui relevait moins d'une végétation rare et épineuse à l'allure souvent à demi morte que des formes brutes de la terre, des vallées peu profondes insérées entre les collines rocailleuses qui avaient une manière si particulière de s'accrocher au soleil. Je dus recourir à des gestes pour tenter de lui faire prendre la mesure de ces choses.

  Il me relançait doucement, m'incitant à me livrer sans retenue, me rendant oublieuse, dans la lumière faiblarde d
e la tempête, de mon embarras à monopoliser la parole. Lorsque j'en terminai avec le désordre de ma chambre chez ma mère, il ne rebondit pas sur une nouvelle question.

  — Tu as terminé ? lançai-je, soulagée.

  — Loin de là, mais ton père va bientôt rentrer.

  Je me rappelai soudain l'existence de Charlie et soupirai. J'observai le ciel noir de pluie, ce qui ne me renseigna guère. Je jetai un coup d'œil à la pendule de bord et fus surprise de constater qu'il était si tard. Charlie devait être déjà en route.

  — C'est le crépuscule, murmura Edward en examinant l'horizon chargé de nuages.

  J'eus l'impression que son esprit vagabondait très loin de nous. Je le contemplai qui fixait sans les voir les alentours. Brusquement, il se tourna vers moi.

  — C'est le moment de la journée le plus sûr pour nous, dit-il en répondant à l'interrogation qu'il avait lue sur mon visage. Le plus agréable, le plus triste aussi, en quelque sorte... la fin d'un autre jour, le retour de la nuit. L'obscurité est tellement prévisible, tu ne trouves pas ?

  Il eut un sourire mélancolique.

  — J'aime la nuit, décrétai-je. Sans elle, nous ne verrions pas les étoiles. Bien qu'ici ce ne soit guère facile, tempérai-je.

  Il s'esclaffa, et l'atmosphère s'allégea aussitôt.

  — Charlie sera ici dans quelques minutes. Donc, à moins que tu ne tiennes à lui révéler que tu passeras ton samedi avec moi...

  — Non merci.

  Je récupérai mes affaires et m'aperçus que j'étais raide d'être restée si longtemps assise sans bouger.

  — Demain, c'est mon tour, hein ?

  — Certainement pas ! protesta-t-il d'une voix faussement outragée. Je n'en ai pas terminé avec toi !

  — Qu'y a-t-il de plus à savoir ?

  — Je te le dirai demain.

  Il se pencha devant moi pour m'ouvrir la portière, et cette proximité déclencha des palpitations dans ma poitrine. Tout à coup, sa main se figea sur la poignée.

  — Aïe ! marmonna-t-il.

  — Que se passe-t-il ?

  Sa mâchoire serrée et son expression inquiète m'interloquèrent.

  « Des complications », maugréa-t-il.

  Il ouvrit la portière d'un geste rapide, puis reprit sa place loin de moi, presque apeuré. Des phares transpercèrent la pluie, et une voiture noire vient se ranger en face de nous.

  — Charlie est au carrefour, m'avertit Edward en fixant les nouveaux venus à travers le déluge.

  En dépit de mon étonnement et de ma curiosité, je me précipitai dehors. Les gouttes ricochèrent bruyamment sur mon coupe-vent. Je tentai de discerner les silhouettes assises dans le véhicule noir, mais il faisait trop sombre. Les phares éclairaient Edward — il continuait à regarder droit devant lui, les yeux vrillés sur quelque chose ou quelqu'un que je ne voyais pas. Ses traits trahissaient un mélange de frustration et de méfiance. Puis il mit le contact, et les pneus chuintèrent sur l'asphalte humide. La Volvo disparut en quelques secondes.

  — Hé, Bella ! me héla une voix familière depuis le siège conducteur de la petite auto noire.

  — Jacob ? sursautai-je en plissant les paupières sous la pluie.

  À cet instant, la voiture de patrouille tourna au coin de la rue, éclairant les intrus.

  Jacob descendait déjà. L'obscurité ne m'empêcha pas de distinguer le grand sourire qu'il affichait. Son passager était un gros homme qui débordait de partout, bien plus âgé, au visage frappant, aux joues affaissées, à la peau brune parcourue de rides, telle une vieille veste de cuir, et aux pupilles noires étonnamment familières qui semblaient à la fois bien trop jeunes et bien trop vieilles pour la large figure dans laquelle elles étaient enserrées. Billy Black, le père de Jacob. Je le reconnus immédiatement, alors que j'avais réussi, depuis cinq ans que je ne l'avais rencontré, à oublier son nom jusqu'à ce que Charlie le mentionne le jour de mon arrivée. Il m'observait, scrutant mes traits, et je lui adressai un timide salut de la tête. Ses yeux étaient écarquillés, exprimant l'indignation ou la peur, ses narines dilatées. Je ravalai ma courtoisie.

  « Des complications », avait dit Edward.

  Billy ne me quittait pas des yeux, tendu, anxieux. En moi-même, je gémis. Avait-il identifié Edward ? Croyait-il vraiment aux légendes absurdes que son fils avait brocardées ? La réponse se lisait clairement dans son regard.

  Oui. Il y croyait, oui.

  12

  ÉQUILIBRISME

  — Billy ! s'écria Charlie dès qu'il fut sorti de voiture.

  Je me dirigeai vers la maison, indiquant d'un geste à Jacob de me rejoindre sous le porche. Derrière moi, j'entendis Charlie les saluer avec chaleur.

  — Je vais faire comme si je ne t'avais pas vu derrière le volant, mon garçon, morigéna-t-il Jacob.

  — Nous passons notre permis plus tôt, à la réserve, répliqua l'adolescent tandis que j'ouvrais la porte et éclairais le perron.

  — À d'autres ! s'esclaffa mon père.

  — Il faut bien que je me déplace, intervint Billy.

  Malgré les années, je reconnus sa voix puissante et j'eus soudain le sentiment de redevenir une gamine.

  J'entrai, laissant le battant ouvert, et allumai les lampes avant de suspendre mon coupe-vent à la patère. Puis je me tins dans le vestibule, pas très rassurée, pendant que Charlie aidait Jacob à extirper Billy de la voiture et à l'installer dans son fauteuil roulant. Quand ils se précipitèrent, trempés, à l'intérieur, je reculai.

  — Quelle bonne surprise ! dit Charlie.

  — Ça fait une paie, répondit Billy. J'espère que nous ne dérangeons pas.

  Ses yeux sombres se posèrent sur moi, indéchiffrables.

  — Non, c'est super. Tu restes pour le match, hein ?

  — C'est précisément le but, rigola Jacob. Notre télé est tombée en panne la semaine dernière.

  — Sans compter que Jacob avait hâte de revoir Bella, rétorqua Billy en décochant une grimace à son fils.

  Ce dernier fit la moue et baissa la tête, cependant que je refoulais une bouffée de remords. Je m'étais sans doute montrée trop convaincante à la plage.

  — Vous avez faim ? m'enquis-je en filant vers la cuisine, pressée d'échapper au regard scrutateur de Billy.

  — Non, nous avons dîné avant de venir, répondit Jacob.

  — Et toi, Charlie ? lançai-je par-dessus mon épaule.

  — Oui, me lança-t-il du salon.

  Les croque-monsieur enfournés, je tranchais une tomate quand je sentis une présence dans mon dos.

  — Alors, ça roule ? s'enquit Jacob.

  — Plutôt bien, affirmai-je avec entrain tant il était dur de résister à sa bonne humeur contagieuse. Et toi, tu as terminé ta voiture ?

  — Non, il me manque encore des pièces détachées. Nous avons emprunté celle-ci, précisa-t-il en désignant la cour du pouce.

  — Désolée. Je n'ai pas entendu parler de... Qu'est-ce que c'était déjà ?

  — Un maître-cylindre. Au fait, la camionnette marche mal ? ajouta-t-il soudain avec sérieux.

  — Non, pourquoi ?

  — J'ai juste remarqué que tu ne t'en servais pas.

  — Un ami m'a raccompagnée, me dérobai-je, les yeux fixés sur la planche à découper.

  — Belle bagnole. Je n'ai pas reconnu le conducteur. Pourtant, je croyais connaître la majorité des jeunes du coin.

  J'acquiesçai sans me mouiller et retournai mes croque-monsieur.

  — En revanche, mon père semblait l'avoir déjà vu quelque part.

  — Tu me passes les assiettes, s'il te plaît ? Elles sont dans le placard au-dessus de l'évier.

  — Pas de problème. Alors, qui c'était ? insista-t-il en posant deux assiettes sur le comptoir.

  — Edward Cullen, soupirai-je, vaincue.

  À ma grande surprise, il éclata de rire. Levant la tête, je m'aperçus qu'il était vaguement gêné.

  — Voilà qui explique bien des choses ! Je trouvais mon père bizarre, aussi.

 
; — C'est vrai qu'il n'aime pas beaucoup les Cullen.

  — Vieillard superstitieux, marmonna Jacob dans sa barbe.

  — Il ne va rien dire à Charlie, hein ?

  Ces mots précipités m'avaient échappé. Jacob m'observa quelques instants, une expression impénétrable sur le visage.

  — J'en doute, finit-il par répondre. Charlie l'a sacrément enguirlandé, la dernière fois. Ils ne se sont pas beaucoup parlé depuis. Ce sont en quelque sorte des retrouvailles, ce soir. À mon avis, il évitera de remettre le sujet sur le tapis.

  — Oh !

  Je portai son repas à Charlie et restai dans le salon, faisant mine de m'intéresser au match, tandis que Jacob entretenait la conversation. En réalité, je prêtai l'oreille à ce que se racontaient les deux hommes, guettant Billy et méditant déjà la façon de l'empêcher de me dénoncer au cas où il aurait cédé à la tentation. La soirée se traîna en longueur. J'avais pas mal de devoirs qui m'attendaient. Ils allaient rester en plan, mais tant pis : j'avais trop peur de laisser Billy seul avec Charlie. Enfin, le match se termina.

  — Toi et vos amis comptez bientôt revenir à la mer ? me lança Jacob au moment où il poussait le fauteuil de son père dehors.

  — Je n'en sais trop rien.

  — Merci, Charlie, dit entre-temps Billy. Je me suis bien amusé.

  — Je t'attends pour le prochain match.

  — Compte sur nous, plaisanta le vieil homme. Bonne nuit.

  Ses yeux se posèrent sur les miens, et son sourire disparut.

  — Prends garde à toi, Bella, ajouta-t-il gravement.

  — Je n'y manquerai pas, marmonnai-je en regardant ailleurs.

  Je montais dans ma chambre pendant que Charlie agitait la main, planté sur le seuil de la porte, lorsque mon père m'interpella :

  — Bella ? Attends.

  Je tressaillis. Billy avait-il mangé le morceau avant que je ne me joigne à eux ? Apparemment non. Charlie était hilare, ravi par cette visite impromptue.

  — Je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec toi, ce soir. Comment s'est passée ta journée ?

  — Bien.

  J'hésitai, un pied sur la première marche, cherchant quelques détails à partager sans risque.

 

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