LE GRAND VOYAGE
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Dès que Jondalar eut remarqué le ralentissement de la vache, il s’apprêta à en tirer parti. Lancé au triple galop, il propulsa de toutes ses forces la sagaie à bout portant. La pointe effilée perça le flanc de l’aurochs, pénétra profondément entre les côtes et atteignit des organes vitaux. Ayla arrivait juste derrière, et sa sagaie s’enfonça sous la cage thoracique, dans le flanc opposé. Loup resta accroché au museau jusqu’à ce que la vache s’écroule. Tirée par le poids du loup, elle s’abattit sur le côté, brisant la sagaie de Jondalar.
— Mais enfin, Jondalar, il nous a aidés ! s’écria Ayla. Il a empêché la vache d’atteindre les fourrés.
Dans la mare de sang qui s’écoulait de la gorge de l’aurochs par l’entaille qu’avait pratiquée Jondalar, ils bataillaient pour retourner l’aurochs et exposer son ventre.
— Oui, mais s’il ne s’était pas précipité sur elle comme il l’a fait, on l’aurait peut-être tuée avant qu’elle ait eu le temps de s’enfuir, répliqua Jondalar.
Il ramassa sa hampe brisée et la jeta au sol, râlant contre le sort, se disant qu’il aurait pu la récupérer si le loup ne s’était pas pendu au museau de la vache. Une bonne sagaie exigeait beaucoup de travail.
— Ça, tu n’en sais rien, protesta Ayla. Elle nous a bien esquivés, et elle était rapide.
— Les aurochs ne nous avaient pas sentis avant que Loup ne se montre. J’ai essayé de te prévenir pour que tu l’arrêtes, mais je n’osais pas crier pour ne pas les effrayer.
— Je ne comprenais pas ce que tu voulais. Pourquoi n’as-tu pas utilisé le langage du Clan ? Je t’ai fait signe mais tu ne regardais pas de mon côté.
Les signes du Clan ? pensa Jondalar. Cela ne lui était pas venu à l’esprit. Et pourtant, quel bon moyen de communiquer pendant les chasses !
— De toute façon, ça n’aurait rien changé, maugréa-t-il. Il ne t’aurait pas écoutée.
— Je n’en sais rien, mais je t’assure qu’il peut nous être utile. Il m’a déjà aidée à lever des petites proies. Bébé avait appris à chasser avec moi. C’était un excellent partenaire. Ce qu’un lion des cavernes peut faire, un loup en est capable aussi, affirma Ayla, volant au secours de son louveteau.
Après tout, ils avaient tué l’aurochs et Loup les y avait aidés.
Jondalar pensait qu’Ayla était trop indulgente mais il jugeait inutile de discuter. Elle traitait l’animal comme un enfant, et s’entêterait à le défendre.
— Allons, nous ferions bien d’étriper cette vache avant qu’elle n’enfle, dit Jondalar. Il faudra aussi la dépouiller et la découper sur place pour pouvoir la rapporter au Camp. Ah, j’oubliais ! Il y a Loup.
— Loup ? Quel est le problème ?
— Si nous découpons l’aurochs, il va manger les morceaux qui restent ici pendant que nous transporterons les autres au Camp ! s’écria Jondalar avec colère. Et quand nous reviendrons chercher d’autres morceaux, il ira manger ceux que nous aurons laissés au Camp. Il faut que l’un de nous reste ici, et l’autre là-bas. Mais alors qui transportera la viande ? Nous allons être obligés de planter la tente ici pendant que la viande séchera, nous ne pourrons pas dormir au Camp. Et tout ça, à cause de Loup !
Exaspéré par Loup, il n’était plus à même de penser correctement et Ayla s’en offusqua. Loup mangerait peut-être la viande si elle n’était pas là, mais tant qu’elle resterait avec lui, il n’y toucherait pas. Donc elle s’assurerait qu’il ne la quittait pas. Pourquoi Jondalar s’acharnait-il sur lui ? Loup ne causait pas tant de problèmes. Elle allait répondre, mais se ravisa et siffla Whinney qui accourut. D’un bond agile, Ayla monta sur son dos.
— Ne t’en fais pas, je me charge de rapporter cette vache au Camp, affirma-t-elle.
Elle appela Loup et partit au galop. Arrivée au Camp, elle descendit prestement de cheval, pénétra dans l’abri et en ressortit avec une hache en pierre munie d’un petit manche que Jondalar lui avait fabriqué. Elle enfourcha sa jument et la dirigea vers le bois de bouleaux.
Jondalar la vit entrer dans le bois et se demanda ce qu’elle mijotait. Troublé par des pensées contradictoires, il avait fendu le ventre de l’aurochs et commençait à vider les intestins. Les reproches qu’il avait formulés contre Loup lui paraissaient justifiés, mais il regrettait d’en avoir parlé à Ayla. Il connaissait son affection pour le louveteau, et n’espérait pas la faire changer d’avis. En outre, il devait admettre que le dressage du loup donnait de bien meilleurs résultats qu’il n’avait imaginé.
Quand il l’entendit couper du bois, il comprit soudain son intention et se dépêcha de la rejoindre. Il la trouva au milieu du bois, en train de passer sa colère sur un grand bouleau, martelant le tronc de violents coups de hache.
Ayla se disait que Loup n’était pas aussi insupportable que Jondalar le prétendait. Il avait effrayé l’aurochs, certes, mais il s’était rattrapé par la suite et les avait aidés. Elle reposa sa hache, et réfléchit, soucieuse. Et s’ils avaient raté leur chasse ? Auraient-ils dû en conclure que leur présence était indésirable ? Si Loup avait vraiment gâché leur chasse, elle ne perdrait pas son temps à essayer de rapporter l’aurochs au Camp, ils reprendraient leur route. Mais si les esprits autorisaient leur séjour, c’était donc que Loup n’avait pas ruiné leur chasse. Elle prit sa hache et se remit à l’ouvrage. Tout s’embrouillait. Ils avaient tué la vache, même avec l’intervention de Loup – ou grâce à elle – donc ils pouvaient coucher dans l’abri. Après tout, les esprits les avaient peut-être guidés vers cet endroit, finit-elle par conclure.
Soudain Jondalar s’interposa et tenta de lui prendre la hache.
— Trouve un autre arbre, et laisse-moi terminer celui-là, proposa-t-il.
Ayla refusa son aide, bien que sa colère fût tombée.
— Je t’ai dit que je rapporterais la vache au Camp. Je n’ai pas besoin de toi.
— Je sais, je sais ! Tu vas t’y prendre comme le jour où tu m’as ramené à ta grotte. Mais en s’y mettant à deux, tu auras plus vite tes nouvelles perches... Et puis, je voulais te dire... Tu avais raison au sujet de Loup. Il nous a vraiment aidés.
La hache levée, elle s’arrêta et le dévisagea, interloquée. Il avait l’air sincère. Ses yeux reflétaient pourtant des sentiments contradictoires. Elle ne comprenait pas ses griefs à l’égard de Loup, mais l’amour qu’elle lisait dans son regard était authentique. L’intensité de ses yeux bleus, son magnétisme, exerçaient sur elle un attrait irrésistible, une fascination dont il ignorait la force. Elle se détendit.
— Non, c’est toi qui as raison. Il les a effrayés et il aurait pu faire échouer la chasse.
— Alors nous avons raison tous les deux ! s’exclama Jondalar en souriant.
Elle lui rendit son sourire et ils s’enlacèrent tendrement pour échanger un baiser, heureux que leur dispute fût oubliée. On aurait dit que leurs corps cherchaient à supprimer la distance qui avait failli les séparer.
— Je crois sincèrement que Loup peut nous aider à chasser, assura Ayla un peu plus tard. Il a seulement besoin qu’on lui apprenne.
— Oui, peut-être. Enfin, puisqu’il voyage avec nous, autant lui apprendre le plus de choses possible. Si tu arrivais seulement à l’empêcher d’intervenir dans nos chasses, ce serait déjà bien.
— Toi aussi, il faut que tu lui apprennes. Comme ça, il verra que nous nous intéressons tous les deux à lui.
— Ça m’étonnerait qu’il fasse attention à moi ! C’est bon, j’essaierai, ajouta-t-il promptement pour prévenir ses protestations. (Il lui prit la hache des mains et changea de sujet.) Au fait, ton idée d’utiliser les signes du Clan pendant la chasse, c’est une bonne idée.
Ayla partit à la recherche d’un arbre de la bonne taille. Elle souriait. Jondalar examina le bouleau qu’Ayla avait entamé, mesurant le travail qu’il lui restait. Abattre un arbre avec une hache en pierre n’était pas chose facile. Le tranchant de la pierre était épais pour éviter qu’il ne se cassât trop vite, et chaque coup n’entaillait pas profondéme
nt le tronc, mais découpait plutôt de petites encoches. L’arbre semblait plus rongé que vraiment coupé.
Cependant Ayla faisait son choix parmi les bouleaux. Les coups rythmés de Jondalar lui parvenaient aux oreilles. Elle trouva un arbre qui lui convenait, le marqua d’une entaille et poursuivit ses recherches.
Les arbres abattus, ils les tirèrent dans la clairière et élaguèrent les branches avec des couteaux et la hache. Ayla évalua leur longueur et les coupa à la même taille. Pendant que Jondalar vidait l’aurochs, elle alla chercher des cordes ainsi qu’un dispositif fait de lanières tressées et nouées qu’elle avait fabriqué elle-même. Elle rapporta aussi une des paillasses déchirées et appela Whinney pour l’harnacher.
Elle prit deux longues perches – la troisième ne servait que pour le trépied où elle suspendait la viande hors d’atteinte des rôdeurs – et attacha les deux extrémités les plus fines au harnais, en les croisant au-dessus du garrot. La partie large des perches traînait au sol, de chaque côté de la jument. Elle fixa la paillasse en travers du travois et ajouta des cordes pour sangler l’aurochs.
Devant l’énorme cadavre, Ayla se demanda si la charge ne serait pas trop lourde, même pour une jument aussi puissante que Whinney. Jondalar l’aida à tirer l’aurochs sur le travois. La paillasse était trop courte, mais en liant l’aurochs directement aux perches ils réussirent à l’empêcher de traîner au sol. Vu les efforts qu’ils avaient déployés pour hisser la bête sur le travois, Ayla s’inquiéta pour Whinney et faillit renoncer à lui demander de tirer la charge. Jondalar avait déjà vidé l’aurochs de ses entrailles et Ayla pensa l’écorcher et le découper en morceaux plus transportables. Mais le travois était chargé, elle décida de laisser Whinney tenter sa chance.
Si Ayla fut surprise de voir la jument tirer la lourde charge sur le sol inégal, Jondalar le fut encore davantage. L’aurochs était plus gros et plus lourd que Whinney, mais tout le poids était réparti sur la section des perches reposant sur le sol et bien que nécessitant un effort considérable, l’entreprise était réalisable. Ce fut plus pénible dans la côte, mais la puissante jument en vint aussi à bout. Le travois constituait un excellent moyen de transport, quel que fût le terrain.
L’invention était d’Ayla, fruit d’une nécessité, d’une opportunité et d’une intuition perspicace. Vivant seule, sans aide de personne, elle s’était souvent trouvée confrontée à des charges trop lourdes pour elle – un animal adulte à rapporter à sa caverne, par exemple – et devait découper ses proies en morceaux pour les transporter. Elle avait ainsi dû imaginer une protection pour les morceaux qu’elle laissait derrière elle, sinon les charognards l’eussent dépouillée de ses proies. Sa chance avait été la jument qu’elle avait élevée et dont elle avait pu utiliser la force. Mais son principal atout résidait dans une intelligence pratique, prompte à saisir toutes les opportunités et à imaginer des astuces pour compenser ses limites physiques.
Arrivés au Camp, Jondalar et Ayla détachèrent l’aurochs, et après force caresses et remerciements, repartirent avec la méritante jument chercher les entrailles. Lorsqu’ils atteignirent la clairière, Jondalar ramassa sa sagaie. La partie supérieure de la hampe brisée net était restée fichée dans la carcasse, mais la partie inférieure était intacte. Il la garda, pensant qu’elle pourrait encore lui servir.
De retour au Camp, ils débarrassèrent Whinney de son harnais. Loup, qui raffolait des intestins, rôdait autour des entrailles. Ayla hésita. Les boyaux avaient de multiples utilités, poches à graisse, membranes imperméables, mais ils en possédaient déjà plus qu’il ne fallait.
Pourquoi fallait-il que leurs besoins augmentent parce que les chevaux leur permettaient de transporter davantage de charge ? se demandait Ayla. Elle se souvint qu’en quittant le Clan, tout ce dont elle avait besoin tenait dans un panier qu’elle portait sur le dos. Bien sûr, leur tente était plus confortable que l’abri en peau qu’elle utilisait à l’époque, et ils avaient des vêtements de rechange, de la nourriture, des ustensiles, et... elle découvrit avec stupeur qu’elle serait incapable de porter ne serait-ce que le quart de leur matériel dans un simple panier.
Elle jeta à Loup les intestins dont elle n’avait pas l’usage, et aida Jondalar à dépecer l’aurochs. Après avoir pratiqué des entailles à quelques endroits précis, ils commencèrent à tirer la peau, procédé plus efficace qu’un dépeçage au couteau. Ils n’utilisèrent un outil tranchant que pour sectionner les quelques points d’attache. La membrane qui protégeait les muscles se sépara proprement sans trop d’efforts et ils obtinrent une peau parfaite, seulement trouée par l’impact des deux sagaies. Ils la roulèrent pour qu’elle ne sèche pas trop vite et la rangèrent à l’écart. La langue et la cervelle feraient un plat riche et tendre qu’ils projetaient de manger le soir même. Ils décidèrent d’offrir le crâne et ses larges cornes au Camp. Quelqu’un s’en servirait certainement comme emblème, et sinon, on pouvait le garder pour de multiples usages.
Ayla alla laver l’estomac et la vessie au ruisseau qui alimentait le Camp en eau potable, et Jondalar descendit à la rivière chercher du bois souple pour fabriquer l’armature du futur bateau. Ensuite, ils ramenèrent du bois mort. Il leur faudrait allumer plusieurs feux pour éloigner les insectes et les animaux de la viande, et chauffer l’abri.
Ils travaillèrent jusqu’à la tombée de la nuit, découpant la viande en longues lamelles qu’ils étendaient sur des égouttoirs de fortune faits de branchages, mais ils n’avaient pas encore terminé. Ils rentrèrent les égouttoirs pour la nuit. Leur tente était encore humide, mais ils la plièrent et la rentrèrent aussi. Ils la remettraient à sécher le lendemain, en même temps que la viande.
Le lendemain matin, après avoir fini de découper la viande, Jondalar s’attela à la construction du bateau. En trempant le bois dans l’eau bouillante et en l’exposant à la vapeur, il l’assouplissait jusqu’à lui donner la courbure voulue. Ayla l’observait avec grand intérêt et lui demanda où il avait appris sa technique.
— C’est mon frère, Thonolan, qui me l’a enseignée. Il fabriquait des sagaies, expliqua Jondalar en recourbant un petit arbre pendant qu’Ayla l’attachait avec des tendons récupérés sur l’arrière-train de l’aurochs.
— Quel rapport avec la construction d’un bateau ?
— Thonolan pouvait obtenir un manche de sagaie parfaitement droit. Et pour redresser le bois, il faut commencer par apprendre à le tordre, ce qu’il réussissait à merveille. Il était bien meilleur que moi. Il avait un fameux coup de main. Il faisait mieux que fabriquer des sagaies, il façonnait le bois. Il fabriquait les meilleures raquettes pour marcher dans la neige, et pour ça, il faut courber une branche jusqu’à obtenir un cercle complet. C’est sans doute pour ça qu’il se sentait si bien chez les Sharamudoï, qui travaillaient habilement le bois. Avec de l’eau chaude et de la vapeur, ils donnent à leurs pirogues la forme qu’ils veulent.
— Une pirogue ? Qu’est-ce que c’est ?
— C’est un bateau creusé dans un arbre entier. Le devant et l’arrière sont effilés et ça glisse sur l’eau en douceur. Comme si on fendait l’eau avec un couteau tranchant. Celui que nous construisons ne soutient pas la comparaison, mais les arbres ne sont pas assez grands par ici. Tu verras leurs pirogues quand on sera chez les Sharamudoï, elles sont splendides.
— On y sera dans combien de temps ?
— Il reste encore du chemin. C’est au-delà des montagnes que tu vois, dit-il en désignant les hauts pics perdus dans la brume estivale.
— Oh ! fit-elle, déçue. J’espérais que ce ne serait pas si loin. J’aimerais tant voir des humains. Si seulement les habitants de ce Camp n’étaient pas partis ! Peut-être reviendront-ils avant notre départ, soupira-t-elle d’un ton dans lequel Jondalar décela une pointe de nostalgie.
— La solitude te pèse ? demanda-t-il. Tu es pourtant restée longtemps seule dans ta vallée. J’aurais cru que tu y étais habituée.
— Justement, j’ai été seule trop longtemps. J’aime la
solitude, à condition qu’elle ne dure pas, et il y a si longtemps qu’on n’a vu personne... j’ai envie de parler à quelqu’un. Heureusement que tu es là, Jondalar, ajouta-t-elle vivement. Ce serait tellement triste, sinon.
— Moi aussi, je suis content que tu sois là, Ayla. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux que tu sois venue avec moi. Mais moi aussi, j’ai envie de voir du monde. Quand on atteindra la Grande Rivière Mère, on devrait en rencontrer. Nous avons surtout voyagé à travers la plaine, or les gens vivent aux alentours des rivières ou des lacs.
Ayla approuva d’un signe de tête, puis empoigna un jeune arbre au tronc souple qu’ils avaient mis à chauffer au-dessus des pierres brûlantes. Jondalar le ploya avec précaution jusqu’à obtenir un cercle qu’Ayla noua avec les autres. A voir la forme qui prenait corps, Ayla comprit qu’il leur faudrait toute la peau de l’aurochs pour recouvrir la charpente. Il ne resterait plus guère que quelques chutes, insuffisantes pour fabriquer un sac pour garder la nourriture en remplacement de celui qu’elle avait perdu dans l’inondation. Mais le bateau était prioritaire. Elle pensa alors utiliser un panier au tissage très serré, légèrement oblong, plat, et muni d’un couvercle. Il y avait des massettes, des roseaux, des saules, les matériaux ne manquaient pas, mais est-ce qu’un panier ferait l’affaire ?
Transporter de la viande fraîche comportait une difficulté majeure : le sang continuait à couler et même un panier soigneusement tressé finissait par fuir. C’est pourquoi on préférait les cuirs bruts et rigides. Ils absorbaient lentement le sang, ne fuyaient jamais, et après un certain temps, on pouvait les laver et les refaire sécher. C’était un matériau dans ce genre-là qu’il lui fallait. Elle y réfléchirait.