LE GRAND VOYAGE
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Le remplacement du parflèche la préoccupait, et lorsqu’ils eurent terminé l’armature qu’ils laissèrent reposer pour que les tendons finissent de sécher et durcissent, Ayla descendit à la rivière pour ramasser les meilleurs matériaux disponibles. Jondalar l’escorta jusqu’au bois de bouleaux ? Pendant qu’il s’occupait du façonnage du bois, il décida de fabriquer de nouvelles sagaies, en remplacement de celles perdues ou brisées.
Avant de partir, Wymez lui avait offert de bons silex dégrossis et préformés en pointes. A la Réunion d’Été, Jondalar avait montré comment son peuple taillait l’os pour construire des flèches, mais il avait appris comment les Mamutoï fabriquaient les leurs en silex, et étant lui-même tailleur de silex, il y passait moins de temps qu’à modeler, polir et affûter les os.
Dans l’après-midi, Ayla s’attaqua à la confection de son nouveau sac à viande fraîche. Lorsqu’elle vivait dans sa vallée, pendant les longues soirées d’hiver, elle trompait sa solitude en tressant des tapis ou des paniers, et elle y avait acquis une certaine dextérité. Elle pouvait presque travailler dans le noir, et son nouveau panier à viande fut terminé avant la nuit. Il était très réussi, d’une forme et d’une taille parfaites, mais elle n’en était pas satisfaite.
Elle sortit dans la pénombre du crépuscule pour changer sa protection de laine absorbante qu’elle lava dans le ruisseau. Elle l’étendit à sécher près du feu, hors de la vue de Jondalar, et alla s’allonger dans son sac de fourrure sans oser le regarder. On apprenait aux femmes du Clan à éviter les hommes pendant leurs saignements, et à ne jamais les regarder en face. Les hommes du Clan n’aimaient pas approcher les femmes dans ces moments-là, ils devenaient nerveux. L’attitude sereine de Jondalar avait toujours surpris Ayla, mais elle n’arrivait pas à se départir de sa gêne et continuait à procéder à sa toilette intime dans la plus stricte discrétion.
Jondalar avait appris à respecter son embarras pendant ses périodes lunaires, mais lorsqu’elle se fut mise au lit, il se pencha pour l’embrasser. Les yeux clos, elle lui rendit son baiser. Il s’allongea ensuite sur le dos, et côte à côte, contemplant les ombres que le feu projetait sur les murs et le plafond, ils bavardèrent. Ayla évitait toujours soigneusement de le regarder.
— Il faudrait que j’enduise la peau quand on l’aura montée sur l’armature, expliqua Jondalar. Si je fais bouillir les sabots et les chutes de peau avec des os, ça fera un bouillon épais et collant qui durcira en séchant. Dans quoi pourrais-je cuire mon mélange ?
— Oh, on trouvera bien. Ça doit bouillir longtemps ?
— Oui. Il faut le faire réduire pour qu’il s’épaississe.
— Dans ce cas, il faudra qu’il chauffe directement sur le feu, comme une soupe... un récipient en cuir ferait l’affaire. Il faudra le surveiller, et l’humecter de temps en temps... attends, j’ai une idée. Pourquoi pas l’estomac de l’aurochs ? Il m’a servi d’outre pour l’eau, il ne risque pas de sécher. Je pensais l’utiliser pour la cuisine, mais ça fera un bon récipient.
— Ce n’est pas sûr, objecta Jondalar. Il ne faut pas ajouter d’eau. Au contraire, il faut que le liquide s’épaississe.
— Alors, utilise donc un panier étanche et des pierres chaudes. J’en fabriquerai un demain matin.
Elle ne réussit pas à trouver le sommeil. Elle ne cessait de penser au meilleur moyen de cuire la mixture dont Jondalar avait besoin, et elle ne trouvait pas de solution. Elle allait s’endormir quand une idée lui vint.
— Ça y est, Jondalar ! Je m’en souviens. Jondalar qui sommeillait se réveilla en sursaut.
— Hein ? qu’y a-t-il ?
— Tout va bien. Je viens de me rappeler comment Nezzie faisait fondre la graisse, et je crois que ce serait le meilleur moyen pour cuire ton mélange. Tu creuses un trou dans le sol, de la forme d’un bol, et tu le calfeutres de peau – il reste assez de peau d’aurochs. Tu broies des os en petits morceaux et tu en garnis le fond, tu verses l’eau, les sabots et tout ce que tu veux. Tu laisses bouillir le temps que tu veux, tu n’as qu’à rajouter des pierres chaudes, et les morceaux d’os empêchent les pierres de toucher la peau et de la brûler.
— Excellent. C’est ce qu’on fera, approuva Jondalar, à demi endormi.
Il se retourna et ne tarda pas à ronfler.
Mais Ayla était toujours soucieuse. Elle avait projeté de laisser l’estomac d’aurochs aux habitants du Camp, afin qu’il leur serve d’outre. Mais pour cela, il fallait l’arroser constamment, lui conserver son humidité. Une fois sec, il durcissait et perdait ses qualités de souplesse et d’étanchéité. Il finirait par devenir poreux et l’eau s’évaporerait. D’autant qu’elle ignorait quand les occupants reviendraient.
Soudain, elle trouva. Elle faillit crier, mais se retint à temps. Elle ne voulait pas réveiller Jondalar. Elle ferait sécher l’estomac pour doubler son nouveau sac à viande fraîche, en le moulant pendant qu’il était encore humide. Elle s’endormit apaisée. Elle avait enfin découvert le moyen de remplacer le précieux parflèche.
Les jours suivants, pendant que la viande séchait, ils furent tous deux très occupés. Ils terminèrent la coquille de noix qui devait leur servir d’embarcation, l’enduisirent de la colle que Jondalar avait fabriquée en cuisant les sabots, les os et les chutes de peau. En attendant qu’elle sèche, Ayla confectionna des paniers, pour la viande qu’ils comptaient offrir aux habitants du Camp, et pour remplacer ceux qu’elle avait perdus. Elle ramassait chaque jour des légumineuses et des herbes médicinales, et en mettait de côté une partie pour le Voyage.
Un jour, Jondalar l’accompagna. Il cherchait de quoi fabriquer des pagaies. Ils venaient de se mettre en route quand il eut la chance de trouver le crâne d’un cerf géant, mort avant de perdre ses andouillers palmés. Bien qu’il fût encore tôt, il passa le reste de la matinée avec Ayla afin d’apprendre à reconnaître certaines plantes. Il découvrait peu à peu toute l’étendue du savoir de sa compagne. Sa connaissance des plantes et de leurs vertus était tout simplement prodigieuse. De retour au Camp, Jondalar tailla les larges andouillers, les attacha à de courts manches en bois assez solides pour faire de bonnes pagaies.
Le lendemain, il décida d’utiliser l’équipement qui lui avait servi à assouplir le bois de l’armature du bateau, pour fabriquer des hampes de sagaie bien rectilignes. Même avec ses outils spéciaux, soigneusement rangés dans un étui de cuir, il lui fallut deux jours pour les façonner et les polir. Chaque fois qu’il passait à l’endroit où il avait jeté la pointe de sagaie brisée, il s’assombrissait. Quel dommage, se disait-il, qu’on ne pût pas la réparer, à moins d’en raccourcir le manche, ce qui donnerait une sagaie mal équilibrée. Les sagaies étaient longues à fabriquer, et si fragiles.
Après avoir vérifié le parfait équilibre de ses sagaies, avec un autre outil, une étroite lame de silex biseautée emmanchée à un andouiller, il creusa une profonde entaille à l’extrémité des hampes. Il choisit ensuite quelques-uns des nodules de silex qui lui restaient, et les tailla à coups secs, obtenant les lames qu’il colla aux hampes avec la glu qui avait servi à enduire le bateau, et qu’il attacha avec des tendons frais. Les tendons rétrécissaient en séchant, resserrant étroitement les nœuds. Pour terminer, il fixa à chaque sagaie deux longues plumes, qu’il avait trouvées près de la rivière. Plumes d’aigles, faucons ou milans noirs qui vivaient dans ces régions, profitant de l’abondance des tamias ou autres rongeurs.
Ils avaient fabriqué une cible avec une épaisse paillasse que le blaireau avait éventrée et rendue inutilisable. Recouverte de peau d’aurochs, elle absorbait la violence des jets sans endommager les sagaies. Ils s’entraînèrent tour à tour, Ayla pour se perfectionner, Jondalar pour tester différentes longueurs de manches, ou différentes tailles de pointes.
Lorsque les nouvelles sagaies furent prêtes, ils les essayèrent avec le propulseur, et choisirent chacun celles qui leur convenaient le mieux. Tous deux étaient d’habiles lanceurs, mais certaines sagaies rataient tout de même la cible et se plantaient
dans le sol sans dommage. Or Jondalar lança une nouvelle sagaie avec tant de force que non seulement elle manqua la cible, mais elle frappa un énorme os de mammouth qui servait de siège. Il jura en entendant le craquement sec, annonciateur de casse. La hampe s’était fendue à une trentaine de centimètres de la pointe.
Il vint l’examiner. Le fragile silex s’était lui aussi brisé, et un large éclat manquait, rendant la pointe inutilisable. Furieux d’avoir gâché une sagaie qui lui avait demandé tant de travail, il brisa la hampe sur son genou et la jeta.
Il s’aperçut qu’Ayla l’observait et rougit de s’être laissé emporter. Il ramassa les morceaux en espérant s’en débarrasser discrètement. Ayla s’apprêta à lancer une autre sagaie comme si elle n’avait rien remarqué. Jondalar retourna à l’abri et laissa tomber la sagaie brisée près de la hampe cassée lors de la chasse à l’aurochs. Toujours sous le choc, il porta son regard sur les armes inutilisables. Il se sentit ridicule de s’emporter pour si peu.
Oui, mais c’est si long à fabriquer, se dit-il, en considérant la longue hampe sectionnée, et à côté le fragment de sagaie avec son silex brisé. Dommage qu’on ne puisse assembler ces deux bouts !
Tout en contemplant les sagaies d’un œil vide, il échafaudait des solutions. Décidé à tenter sa chance, il ramassa les morceaux de hampes et examina les deux extrémités avec soin. Ils les mit bout à bout, et les deux hampes restèrent soudées un instant avant de se détacher à nouveau. En étudiant l’a longue hampe, il s’arrêta à la profonde entaille qu’il y avait creusée pour l’adapter au crochet du propulseur.
Si je creuse davantage le bout de cette hampe, se dit-il, et que je taille l’autre en fuseau, peut-être pourrais-je les emboîter ? Plein d’espoir, Jondalar rentra dans l’abri, s’empara fébrilement de sa trousse à outils et se précipita dehors mettre son projet à exécution. Il s’assit par terre, déroula la pièce de cuir qui enveloppait ses outils de silex, et choisit un ciseau. Il empoigna la hampe brisée, détacha le couteau qu’il portait à la ceinture et commença à tailler la cassure déchiquetée.
Ayla avait cessé son entraînement et rangé son propulseur et ses sagaies dans l’étui qu’elle portait maintenant en bandoulière, comme Jondalar. Elle rentrait au Camp chargée des plantes cueillies en route quand elle aperçut Jondalar venant au-devant d’elle, le visage éclairé d’un large sourire.
— Regarde, Ayla ! s’écria-t-il en brandissant une sagaie. J’ai recollé les morceaux. Je vais voir si ça marche.
Elle le suivit et le regarda disposer son arme sur le propulseur, viser et projeter la sagaie d’un geste puissant. L’arme frappa la cible et rebondit. Jondalar alla vérifier et découvrit que la pointe brisée, soudée au manche fuselé, s’était enfoncée profondément dans la cible. Sous l’impact, la hampe s’était détachée et était retombée au sol. Il l’inspecta, mais ne trouva aucun dommage : l’astuce avait fonctionné !
— Ayla ! jubila-t-il en criant presque. Te rends-tu compte de ce que ça signifie ?
— Non, je ne comprends pas, avoua-t-elle.
— Regarde. En se plantant dans la cible, la pointe s’est détachée de la hampe sans se casser. Résultat, je n’ai plus qu’à fabriquer une nouvelle pointe et à l’attacher sur un petit manche, comme ça. Plus la peine de façonner une hampe entière. Je peux fabriquer une ou deux pointes, plusieurs même, emmanchées à de courtes hampes, et seulement quelques hampes longues. Ça veut dire aussi que nous pourrons transporter plus de petites hampes, que nous aurons davantage de munitions, et qu’elles seront plus faciles à remplacer. Tiens, essaie ! fit-il en arrachant la pointe de la cible.
— Je ne sais pas fabriquer d’aussi belles sagaies que toi, dit Ayla en examinant l’arme qu’il lui tendait. Et mes pointes de silex sont moins réussies que les tiennes. Mais des manches comme ça, je pourrais en fabriquer, conclut-elle, aussi enthousiaste que lui.
La veille de leur départ, ils vérifièrent les réparations, disposèrent la peau du blaireau bien en vue pour qu’on sache qu’il était le responsable des dégâts, et étalèrent leurs cadeaux. Le panier rempli de viande séchée fut pendu à un chevron en os de mammouth, hors de portée des rôdeurs et des charognards. Ayla disposa plusieurs paniers, et suspendit des bouquets d’herbes médicinales ou nutritives, surtout celles qu’utilisaient les Mamutoï. Jondalar laissa en cadeau à son hôte une sagaie particulièrement réussie.
Devant l’abri, ils empalèrent sur une perche, hors d’atteinte des charognards, le crâne à moitié sec de l’aurochs, avec ses énormes cornes. Les cornes ainsi que certaines parties du crâne pouvaient servir à de multiples usages, et c’était aussi un moyen d’indiquer quelle viande se trouvait dans les paniers.
Le louveteau et les chevaux avaient senti un changement imminent. Loup, tout excité, courait et sautait dans tous les sens, les chevaux étaient nerveux, et, Rapide, fidèle à son nom, s’ébattait dans de brèves mais vives pointes de vitesse. Whinney restait près du Camp, surveillant Ayla et hennissant dès qu’elle l’apercevait.
Avant d’aller se coucher, ils rangèrent tout leur matériel, exception faite de leurs fourrures de couchage et du déjeuner du matin. La tente, bien que raidie et plus encombrante qu’auparavant, fut pliée et tassée dans un panier. Les peaux avaient été fumées avant d’être cousues, de sorte que, même après l’inondation qu’elle avait subie, la tente gardait une certaine souplesse. En revanche, l’auvent s’était rigidifié, et ne s’assouplirait qu’à l’usage.
Profitant de sa dernière nuit confortable, Ayla contemplait les flammes du feu mourant dont les ombres dansaient sur les murs, et son esprit reflétait le même jeu d’ombres et de lumières. Elle avait hâte de reprendre la route, mais regrettait déjà le Camp où elle avait fini par se sentir chez elle. Les derniers jours, elle s’était surprise à observer les crêtes, guettant l’arrivée des habitants du Camp.
Bien qu’elle souhaitât toujours leur venue inopinée, elle avait abandonné tout espoir, et était impatiente d’atteindre la Grande Rivière Mère. Peut-être auraient-ils la chance de rencontrer quelqu’un en cours de route. Elle adorait Jondalar, mais les autres lui manquaient, les femmes, les enfants, les rires, les bavardages, et tout ce que les êtres humains aimaient échanger et partager. Elle évitait de trop penser au-delà du prochain jour, ou du prochain camp. Elle refusait de prévoir l’accueil que lui réserverait le peuple de Jondalar, ou la durée du Voyage, et elle ne voulait pas non plus penser à la façon dont ils franchiraient le large fleuve au courant rapide dans leur frêle embarcation.
Jondalar ne dormait pas non plus. Le Voyage le rendait soucieux, et le départ fébrile. Il avait lui aussi hâte de partir, même s’il avait trouvé leurs quelques jours de repos bien utiles. Leur tente était sèche, leurs provisions abondantes, l’équipement perdu ou endommagé remplacé, et il se réjouissait de l’amélioration qu’il avait apportée à la confection des sagaies. Il était content d’avoir son bateau, mais la traversée du fleuve l’inquiétait. Il était large et le courant rapide. Sans doute approchaient-ils de la mer, et il ne fallait pas espérer trouver un gué plus étroit. Aucun danger ne pouvait être écarté et il serait soulagé quand ils atteindraient l’autre rive.
10
Ayla se réveilla souvent cette nuit-là, et ses yeux étaient grands ouverts quand les faibles lueurs matinales filtrèrent par l’orifice d’évacuation de la fumée. Les pâles rayons lumineux chassaient les ténèbres des moindres recoins, dévoilant formes et volumes. Ayla avait ouvert les yeux avant la première clarté. Il lui fut impossible de se rendormir.
Elle se glissa dehors sans bruit. La froidure de la nuit enveloppa sa peau nue, et le fond de l’air rafraîchi par les épaisses couches de glace du nord lui donna la chair de poule. Au-delà de la vallée brumeuse, elle distinguait de vagues reliefs encore dans l’ombre, et qui se découpaient sur le ciel embrasé. Elle souhaita y être déjà.
Elle sentit contre sa jambe la caresse d’une fourrure chaude et drue, et flatta d’une main distraite le cou de Loup qui v
enait de la rejoindre. Il renifla l’air, et reconnaissant sans doute une odeur attirante, se précipita vers le bas de la ravine. Ayla chercha les chevaux et discerna la robe louvette de la jument qui paissait dans un pré jouxtant la rivière. L’étalon était hors de sa vue, mais elle le devinait près de sa mère.
Enjambant l’herbe humide de rosée, elle marcha en frissonnant vers la petite crique et sentit le soleil réchauffer l’air glacial. Elle contempla le ciel passer du grisâtre au bleu pastel, et où quelques rares nuages roses témoignaient de la splendeur de l’astre encore caché derrière la crête.
Ayla eut envie de monter sur la colline assister au lever du soleil, mais des éclats aveuglants attirèrent son attention dans l’autre direction. Bien que les ravines menant à la rivière fussent toujours nimbées d’une brume grisâtre, à l’ouest, les montagnes baignant dans la lumière chaude du matin se détachaient avec tant de netteté à l’horizon qu’Ayla crut pouvoir les toucher. Une tiare scintillant de mille feux couronnait les pics enneigés de la chaîne méridionale. Tant de beauté lui coupa le souffle.
Lorsqu’elle atteignit le petit cours d’eau qui dévalait la pente, la fraîcheur matinale s’était déjà dissipée. Elle posa l’outre qu’elle avait apportée de l’abri, vérifia sa protection de laine et s’aperçut avec joie que ses périodes lunaires étaient terminées. Elle défit les lanières qui retenaient la garniture, ôta son amulette et entra dans un étroit bassin qu’avait formé le cours d’eau. Une fois lavée, elle remplit l’outre à la petite cascade dont l’eau remplissait le bassin et s’essuya à main nue. Elle remit son amulette, ramassa sa protection nettoyée et ses lanières et se dépêcha de rentrer.
Lorsqu’elle pénétra dans l’habitation semi-souterraine, elle trouva Jondalar en train de ficeler les fourrures de couchage qu’il avait roulées. Il s’aperçut qu’elle ne portait plus ses lanières et lui décocha un sourire suggestif.