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LE GRAND VOYAGE

Page 26

by Jean M. Auel


  Blancs teintés d’un lavis rose, des ailes aux rémiges gris foncé, un long bec crochu, la mandibule inférieure affublée d’une poche dilatable les grands oiseaux élevaient leurs oisillons. Les bruyants bébés pélicans, encore recouverts de duvet, sifflaient et piaillaient, et leurs parents leur répondaient par des cris rauques. Si grand était leur nombre que le vacarme en devenait assourdissant.

  A demi cachés par les roseaux, Ayla et Jondalar observèrent, fascinés, la gigantesque colonie. Un appel rauque leur fit lever la tête, et ils virent un pélican d’une envergure d’au moins trois mètres volant en rase-mottes, toutes ailes déployées. Il fonça vers le milieu du lac, puis replia soudain ses ailes et tomba comme une pierre, provoquant un énorme plouf dans son amerrissage disgracieux. Près de là, un autre battait des ailes et rasait l’eau pour prendre son envol. Ayla commençait à comprendre pourquoi ils avaient élu domicile sur un lac : ils avaient besoin d’un grand espace pour décoller, bien qu’une fois en l’air, leur vol fût d’une grâce surprenante.

  Jondalar, d’un coup de coude, lui désigna une bande de pélicans qui nageaient en avançant lentement de front. Ayla regarda leur étrange ballet et lui sourit. Obéissant à un mystérieux signal, les pélicans soigneusement alignés plongeaient la tête et la ressortaient en chœur, l’eau dégoulinant de leur long bec. Certains, mais pas tous, avaient réussi à attraper un poisson. Ils n’en continuaient pas moins à plonger avec une synchronisation parfaite.

  D’autres jeunes pélicans d’une espèce un peu différente, et déjà presque adultes, nichaient à l’écart de la colonie, mêlés à toutes sortes d’oiseaux aquatiques qui couvaient ou élevaient leurs poussins : cormorans, grèbes, nettes rousses, fuligules nyrocas[4], et autres canards. Le marécage grouillait d’oiseaux, nourris par des myriades de poissons.

  Une abondance exubérante et débridée régnait dans le delta tout entier. La richesse de la vie s’étalait sans honte, naturelle, intacte, gouvernée par sa seule loi et soumise à son unique volonté. Et du néant d’où Elle avait surgi, la Grande Terre Mère se plaisait à créer et à maintenir la vie dans toute sa diversité prolifique. Mais, pillée par un dominateur avide, ses ressources violées, détruite par une pollution incontrôlée, souillée par l’abus et la corruption, Son pouvoir créateur et Sa capacité nourricière risqueraient d’être anéantis.

  Ayla s’arracha à la contemplation des pélicans et se mit à ramasser des massettes, objets premiers de leur visite sur l’île. Leur récolte terminée, ils firent le tour des roseaux flottants en canot. Lorsqu’ils aperçurent enfin la terre ferme, ils se rendirent compte que leur camp s’était rapproché. Dès qu’il les vit, Loup leur adressa de longs hurlements de détresse. De retour de son expédition, il avait suivi leurs traces et avait facilement retrouvé le campement, mais en ne les voyant pas, il avait pris peur.

  La jeune femme siffla pour le rassurer. Il courut jusqu’à la berge, tendit le cou et hurla encore une fois. Ensuite, il renifla le sol en quête de leurs odeurs, se mit à courir de long en large et finit par plonger et nager vers le canot. Il allait les rejoindre quand il fit un écart pour se diriger vers la masse de roseaux qu’il prit pour une île.

  Comme Jondalar et Ayla avant lui, il essaya d’aborder le rivage inexistant, mais ne put que patauger au milieu des roseaux à la recherche de la terre ferme. Dépité, il revint au canot. Jondalar et Ayla eurent toutes les peines du monde à hisser à bord l’animal ruisselant, qui, une fois dans le canot, transporté de joie, sauta sur Ayla et lui lécha la figure pour lui témoigner son soulagement. Il fit ensuite de même avec Jondalar. Une fois calmé, il se campa au milieu de l’embarcation et poussa un long hurlement de reconnaissance.

  A leur grande surprise, un loup, puis deux, lui répondirent. Et ils furent bientôt submergés par des hurlements, très proches cette fois-ci. Nus dans leur canot, Ayla et Jondalar se regardèrent, tremblants en constatant avec effarement que l’écho des loups ne provenait pas de la terre, mais de la trompeuse île flottante !

  — Non, c’est impossible que des loups habitent l’île ! s’exclama Jondalar. Ce n’est même pas une île, d’ailleurs. Il n’y a pas de terre, ni même le moindre banc de sable.

  Et si ce n’était pas des loups ? songea-t-il. Si c’était... si c’était... Qu’est-ce que ça peut bien être ?...

  Ayla étudia attentivement les roseaux, à l’endroit d’où avait surgi le dernier hurlement, et elle surprit un éclair de fourrure et deux yeux jaunes qui la fixaient. Un léger mouvement lui fit lever la tête, et elle aperçut, perché dans un arbre et à moitié caché par la végétation, un loup qui les surveillait la langue pendante.

  Pourtant, les loups ne grimpent pas aux arbres ! Du moins n’en avait-elle jamais vu, et elle connaissait bien leurs habitudes. Elle attira l’attention de Jondalar qui regarda le loup, interloqué. On aurait dit un vrai loup, mais comment était-il arrivé là ?

  — Jondalar, allons-nous-en ! implora-t-elle. Je n’aime pas cette île qui n’en est pas une, ni ces loups qui grimpent aux arbres et vivent sur une terre qui n’existe pas.

  Jondalar était aussi peu rassuré qu’elle et ils se mirent à pagayer avec la dernière énergie. Lorsqu’ils accostèrent près de leur camp, Loup sauta à terre. Ils gravirent la berge le plus vite possible, tirant le canot au sec, et coururent chercher leurs armes. Les chevaux, face à l’île, oreilles dressées, semblaient tendus. D’habitude, les loups étaient farouches et ne les approchaient pas, d’autant que le mélange d’odeurs émanant des humains, des chevaux et d’un autre loup les déroutait. Mais était-ce des loups ? Ou des... quelque chose de... des êtres surnaturels ?

  Si leur mystérieux pouvoir sur les animaux n’avait effrayé les habitants de la grande île, ces derniers, familiarisés avec la vie des marais, auraient pu leur apprendre que les étranges loups n’étaient pas plus surnaturels qu’eux-mêmes. Les environs du delta abritaient de nombreuses espèces, y compris des loups. Ils avaient d’abord vécu sur la terre ferme, mais s’étaient si bien habitués à l’environnement marécageux au cours des derniers milliers d’années, qu’ils pouvaient parfaitement vivre sur les lits de roseaux. Ils avaient même, dans ce pays soumis aux inondations fréquentes, appris à grimper aux arbres.

  Que des loups pussent prospérer dans un milieu aquatique en disait long sur leurs capacités d’adaptation. Cette même capacité allait leur permettre d’apprendre à vivre parmi les humains, avec une telle réussite qu’au fil des ans, bien que toujours aptes à se reproduire avec leurs congénères sauvages, ils se domestiqueraient au point de sembler issus d’une race différente. Certains finiraient même par ne plus ressembler aux loups.

  Sur l’île au milieu de la lagune, on distinguait maintenant plusieurs loups, dont certains perchés dans les arbres. Loup regardait Jondalar et Ayla, quêtant un ordre des chefs de sa bande. Un des loups des roseaux hurla, imité par tous les autres. Ayla en eut la chair de poule. Ces hurlements lui paraissaient différents de ceux qu’elle avait l’habitude d’entendre, sans qu’elle pût définir en quoi. Peut-être était-ce l’écho sur la surface de l’eau qui en modifiait le ton, toujours est-il que cette étrange impression accentua son malaise.

  Les hurlements cessèrent soudain, et les loups disparurent, aussi furtivement qu’ils étaient venus. L’instant d’avant, le propulseur à la main, les deux voyageurs se préparaient à affronter une bande de loups qui les menaçaient depuis leur île. Les loups volatilisés, ils se retrouvèrent l’air un peu stupide, décontenancés, prêts à lancer leurs sagaies sur d’inoffensives massettes.

  Une brise froide enveloppa leur corps nu, le soleil venait de disparaître derrière les montagnes du couchant, annonçant l’approche de la nuit. Ils posèrent leurs armes, coururent s’habiller, allumèrent un feu et terminèrent l’installation du campement, mais leur bonne humeur s’était envolée. Ayla se surprit plusieurs fois à chercher les chevaux des yeux, et ne fut rassurée que lorsqu’elle les vit paître dans la clairière où était plantée leur tente.

  L’ob
scurité s’abattit sur le campement. Assis près du feu, les deux voyageurs, étonnamment silencieux, tendaient l’oreille aux bruits nocturnes incessants. Au crépuscule, commencèrent les gloussements des hérons bihoreaux, suivis des grésillements des grillons. Une chouette ulula d’une voix lugubre. Ayla perçut un cri nasillard dans les bois et crut reconnaître un sanglier. Elle sursauta au rire sarcastique d’une hyène des cavernes. Plus près, un grand chat qui venait de manquer sa proie poussa un cri de dépit. Elle se demanda s’il s’agissait d’un lynx, ou d’un léopard des neiges, et s’attendait toujours à entendre les loups hurler.

  Les ombres elles-mêmes se fondirent dans la nuit et de nouveaux bruits comblèrent les rares instants de silence. De chaque chenal, chaque berge, chaque lac et chaque lit de nénuphars s’éleva une sérénade de coassements adressée à un auditoire invisible. Les basses des crapauds des marais et des grenouilles vertes en constituaient le chœur, alors que les crapauds sonneurs entonnaient une mélodie de clochettes. En contrepoint, les trilles de crapauds bigarrés, mêlés aux doux fredonnements des pélobates, complétaient la symphonie, rythmée par le sonore coa-coa-coa des rainettes.

  Quand Ayla et Jondalar s’enroulèrent dans leur fourrure l’incessante mélodie des grenouilles leur était devenue familière. Soudain, au moment où Ayla s’y attendait le moins, les hurlements des loups éclatèrent. Elle frissonna. Loup se dressa sur son séant et répondit à leur appel.

  — Je me demande si les bandes de loups lui manquent, interrogea Jondalar, en enlaçant Ayla.

  Elle se blottit contre lui, rassurée par sa chaude présence.

  — Je n’en sais rien, mais ça m’inquiète parfois, répondit-elle. Bébé m’a abandonnée pour s’accoupler, mais les lions mâles quittent toujours leur territoire pour se choisir une compagne dans une autre bande.

  — Crois-tu que Rapide voudra nous quitter ?

  — Whinney est partie vivre avec un troupeau pendant un temps. Je ne sais pas comment les autres juments l’ont accueillie, mais elle est revenue à la mort de son étalon. Les chevaux mâles ne vivent pas toujours avec un troupeau de juments. Chaque troupeau s’en choisit un, qui doit ensuite se battre avec les autres étalons. Les jeunes mâles et les plus vieux se réunissent dans une même bande, mais quand arrive la saison des Plaisirs, chacun se recherche une compagne. Rapide les imitera un jour ou l’autre, et il devra combattre l’étalon de la bande, expliqua-t-elle.

  — Et si je l’attachais pendant la saison des Plaisirs ?

  — Tu as le temps d’y penser, les chevaux ne partagent les Plaisirs qu’au printemps, quand les poulains les ont quittés. Les humains que nous allons rencontrer dans notre Voyage m’inquiètent davantage, je te l’avoue. Les gens n’imaginent pas que Whinney et Rapide soient différents des autres chevaux, et ils peuvent être tentés de les tuer. D’ailleurs, ils ne nous acceptent pas non plus.

  Pelotonnée dans les bras de Jondalar, Ayla se demandait ce que le peuple de son compagnon penserait d’elle. Jondalar la sentit pensive. Il l’embrassa mais elle ne réagit pas avec autant d’empressement que d’habitude. Il conclut qu’elle était sans doute lasse, la journée avait été chargée. Il était lui-même fatigué. Il s’endormit, bercé par le chœur des grenouilles. Les cris d’Ayla, accompagnés de coups, le réveillèrent.

  — Ayla ! Ayla ! Réveille-toi ! Tout va bien.

  — Oh, Jondalar ! Jondalar ! gémit Ayla en se cramponnant à lui. Je rêvais... je rêvais du Clan. Creb essayait de me dire quelque chose, mais nous étions au fond d’une grotte et je ne voyais pas les signes qu’il me faisait.

  — Tu as certainement pensé à eux aujourd’hui. Tu en parlais quand nous regardions la mer depuis la grande île. Tu avais l’air triste. Tu pensais que tu ne les reverrais plus, c’est ça ?

  Elle approuva d’un signe de tête, incapable d’articuler les mots sans fondre en larmes. Elle hésita à lui avouer qu’elle s’interrogeait sur l’accueil que lui réservaient les Zelandonii. L’accepteraient-ils ? Et Loup, et les chevaux ? Elle avait perdu le Clan, et son fils, elle ne voulait pas être aussi séparée de sa famille d’animaux s’ils arrivaient jusqu’à son peuple sains et saufs. Ah, si seulement elle avait compris le message que Creb essayait de lui faire parvenir !

  Jondalar la berça avec amour, comprenant son chagrin, mais ne sachant que dire. Sa seule présence rassurait Ayla.

  12

  Le bras nord de la Grande Rivière Mère, avec son réseau de chenaux sinueux, dessinait la limite supérieure de l’immense delta. Arbres et buissons bordaient ses rives sur une bande étroite, mais loin de l’humidité du lit alluvial il n’y avait plus que la steppe aride. Ayla et Jondalar chevauchaient en longeant la frange boisée et coupaient à travers la prairie lorsque la rivière formait des méandres. Ils remontaient le fleuve, cap à l’ouest.

  Ils se hasardaient fréquemment dans les terres marécageuses, plantant leur tente près de l’eau pour la nuit. La diversité des sites ne cessait de les surprendre. Depuis l’île, la vaste embouchure du fleuve leur avait semblé uniforme, mais en la parcourant ils y découvraient une grande variété de végétation et de paysages, allant du sable nu à la forêt profonde.

  Un jour, ils traversaient champ de massettes après champ de massettes, surmontées d’épis couverts de pollen jaune. Le lendemain, ce n’étaient que massifs de phragmites, deux fois plus hauts que Jondalar. S’y mêlaient des roseaux, plus petits et plus délicats, souvent près de l’eau où ils poussaient plus dru.

  Des îles formées par le dépôt de sédiments – étroites langues de terre, mélange de sable et d’argile – subissaient les assauts conflictuels du flux tumultueux du fleuve et du violent reflux des marées. Il en résultait une mosaïque bigarrée de massifs de roseaux, de plaines alluviales, de steppes, et de forêts à différents stades de développement, sujette à des changements brusques et inattendus. Les voyageurs tombèrent sans s’y attendre sur un bras mort, coupé du reste du delta par ce qui n’avait été au début que des îles sédimentaires.

  La plupart des îles s’ancraient grâce à des roseaux des sables ou des élymes[5] géantes de plus d’un mètre et dont les chevaux raffolaient. Leur forte teneur en sel attirait d’ailleurs de nombreux herbivores. Le paysage changeait si vite qu’on trouvait parfois des îles où, sur quelques dunes intérieures, des plantes des sables survivaient à côté de forêts d’arbres adultes, dont les branches s’ornaient de lianes pendantes.

  Comme ils longeaient le fleuve, Ayla et Jondalar traversaient souvent de petits affluents que les chevaux franchissaient dans des gerbes d’éclaboussures, ou d’étroites rivières qui ne leur posaient pas plus de problème. Il en allait autrement des lits asséchés que Jondalar prenait soin de contourner. Il avait une vive conscience du danger que représentaient les boues marécageuses et les sols mous qui en recouvraient le fond depuis la malheureuse expérience qu’ils avaient vécue, son frère et lui, dans cette contrée. Mais il ne se doutait pas que c’était parfois la riche végétation qui recelait le danger.

  La journée était interminable, la chaleur éprouvante. En quête d’un emplacement pour planter leur tente, Jondalar et Ayla avaient obliqué vers la rivière et semblaient avoir trouvé ce qu’ils cherchaient. Ils descendirent une pente douce qui menait vers une vallée encaissée où l’ombre de grands saules rafraîchissait un pré particulièrement verdoyant. Soudain, à l’autre bout du pré, un grand lièvre bondit. Ayla fit accélérer Whinney tout en préparant sa fronde, mais la jument hésita à s’engager dans l’herbe où ses sabots s’enfonçaient.

  La jeune femme se rendit compte presque immédiatement du changement d’allure de sa monture, et malgré son envie d’un bon dîner, elle se plia à la décision de sa jument. Elle s’arrêta à l’instant même où Rapide surgit à son tour. Le sol spongieux inquiéta l’étalon, mais son élan le propulsa en avant.

  Ses antérieurs s’enfoncèrent dans l’épais limon boueux, et il faillit désarçonner son cavalier. Jondalar mit prestement pied à terre. L’étalon hennit et, les postérieurs
solidement plantés sur la terre ferme, il parvint à grand-peine à extirper un de ses sabots antérieurs des sables mouvants qui l’aspiraient. Il recula pour assurer son équilibre et après de violents efforts, il libéra son deuxième sabot dans un bruit de succion.

  Le jeune étalon frémissait de peur et Jondalar prit le temps de l’apaiser. Ensuite, il cassa une branche d’arbuste et tâta le fond du marécage. Les sables mouvants avalèrent le bout de bois, et Jondalar utilisa la troisième perche, qui ne servait pas pour le travois, afin de vérifier la profondeur du marais. Sous le camouflage des roseaux et des laîches, la clairière était en fait un vaste champ de vase mélangée de limon et d’argile. Le réflexe des chevaux leur avait évité une catastrophe, et ils surent en tirer les leçons : ils n’abordèrent plus la Grande Rivière Mère qu’avec une infinie prudence afin de déjouer les pièges tendus par sa nature capricieuse.

  Le delta était le royaume des oiseaux, hérons, aigrettes, canards, et aussi pélicans, cygnes, oies, grues, quelques cigognes noires et ibis falcinelles aux couleurs splendides. L’époque de la nidification variait selon les espèces, mais toutes se reproduisaient pendant la saison chaude. Les voyageurs ramassaient des œufs, et se composaient ainsi des repas rapides – même Loup découvrit comment casser les coquilles. Ils finirent par développer une prédilection pour les variétés d’œufs avec un arrière-goût de poisson.

  Les surprises se firent plus rares à mesure qu’ils s’habituaient aux oiseaux du delta, mais un soir qu’ils chevauchaient le long d’un bois de saules argentés, ils tombèrent sur une scène étrange qui leur coupa le souffle. Les arbres débouchaient sur un vaste étang, presque aussi grand qu’un lac, qu’ils avaient d’abord pris pour une vallée car de grandes feuilles de nénuphar en couvraient la surface entière. On aurait dit que chacune de ces robustes feuilles disposées autour d’une magnifique et odorante fleur blanche portait un héron crabier au long cou en S, prêt à pêcher un poisson avec un long bec.

 

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