LE GRAND VOYAGE
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Bien que l’herbe y fût plus courte, la prairie ressemblait aux steppes arides, mais lorsqu’ils arrivèrent à l’extrémité de l’île, le paysage marécageux de l’immense delta les frappa par son étrangeté. Au nord, au-delà de la ligne broussailleuse dessinée par la rivière, ils apercevaient l’arrière-pays, une prairie d’un vert pâle et doré. Mais au sud et à l’ouest, les marécages du grand fleuve s’étendaient à perte de vue, et semblaient aussi consistants que la terre ferme. Ce n’était que buissons de roseaux verts, ondulant au gré du vent comme une mer houleuse, d’où surgissaient parfois quelques arbres jetant une ombre fugitive sur la marée verte, et où des cours d’eau se frayaient un chemin en zigzaguant.
En descendant la colline à travers bois, Ayla identifia une grande variété d’oiseaux, dont certains qu’elle n’avait jamais vus. Corneilles, coucous, passereaux, tourterelles, chacun faisait entendre son cri distinctif. Une hirondelle, pourchassée par un faucon, plongea soudain dans les roseaux. Haut dans le ciel, des milans noirs et plus bas des busards guettaient les poissons crevés ou mourants. Fauvettes et gobe-mouches voletaient d’arbre en fourré, alors que de minuscules bécasseaux, des rouges-queues et des pies-grièches sautaient de branche en branche. Des mouettes planaient, portées par les vents, bougeant à peine une plume, et de lourds pélicans au vol majestueux déployaient leurs grandes ailes puissantes.
Ayla et Jondalar débouchèrent sur la rivière, près d’un massif de saules marseaux[2] où une colonie mixte d’oiseaux des marais avaient élu domicile : hérons bihoreaux, aigrettes, hérons pourprés, cormorans, et ibis falcinelles[3], tous nichaient ensemble. D’une branche à l’autre du même arbre, on trouvait les nids d’espèces différentes, certains abritant plusieurs œufs ou oisillons. Les oiseaux semblaient aussi indifférents aux humains qu’à leurs voisins, mais l’endroit qui bourdonnait d’une activité incessante était bien trop irrésistible pour que le jeune louveteau l’ignore.
Il s’approcha furtivement, mais la pléthore de possibilités troubla ses intentions. Il se décida enfin, et se rua vers un petit arbuste. Des cris stridents et des battements d’ailes l’accueillirent et les plus proches oiseaux s’égaillèrent, immédiatement suivis par ceux qui comprirent le signal du danger. La réaction se fit en chaîne et bientôt le ciel fut rempli d’oiseaux des marais, de loin les plus nombreux dans le delta. Des milliers d’oiseaux effarouchés zébraient l’azur de leur vol désordonné.
Loup s’enfuit comme un bolide, la queue entre les pattes, hurlant et grondant, effrayé par le remue-ménage qu’il avait déclenché. Pour compléter le tableau, les chevaux, nerveux et inquiets, ruèrent et hennirent à qui mieux mieux, pour finalement décamper vers la rivière.
Le travois entrava Whinney dans sa fuite. Elle était de toute façon la moins impressionnable des deux, et elle se calma rapidement. Jondalar eut plus de difficultés à rassurer l’étalon. Il courut dans l’eau après son cheval, nageant quand il n’avait plus pied, et disparut bientôt dans les roseaux. Ayla alla chercher Whinney au milieu du cours d’eau et ramena sur la terre terme. Après l’avoir calmée et réconfortée, elle détacha les perches et ôta le harnais de la jument pour la laisser libre de courir à sa guise. Ensuite elle siffla Loup à plusieurs reprises avant de le voir reparaître, venant du bas de la rivière, loin du fourré où nichaient les oiseaux.
Ayla troqua ses habits trempés contre des vêtements secs, puis ramassa du bois pour allumer un feu en attendant Jondalar. Il aurait, lui aussi, besoin de se changer. Heureusement ses paniers se trouvaient au sec dans le canot. Il ne revint, à cheval sur Rapide, qu’après un long moment. L’étalon avait remonté la rivière assez haut avant que Jondalar ne le rattrape.
L’homme aux cheveux blonds était en colère après Loup, ce qui n’échappa ni à Ayla ni au quadrupède penaud. Il attendit que Jondalar fût assis, une tasse d’infusion à la main, et l’approcha en rampant à ses pieds, remuant la queue comme un bébé loup qui cherche à jouer, couinant comme s’il cherchait à se faire pardonner. Lorsqu’il fut assez près, il essaya de lui lécher le visage. Jondalar commença par le repousser. Mais quand il permit à l’animal de s’approcher, celui-ci sembla si heureux que Jondalar se laissa attendrir.
— On dirait qu’il essaie de s’excuser, dit-il. Ça paraît à peine croyable. Non, c’est impossible, ce n’est qu’un animal ! Ayla, crois-tu que Loup soit conscient de sa mauvaise conduite et cherche à se faire pardonner ?
Cela ne surprenait pas Ayla. Elle avait été témoin de cas semblables quand, en cachette, elle avait appris à chasser, et qu’elle avait observé les carnassiers qu’elle avait choisis comme proies. L’attitude de Loup correspondait à la soumission des jeunes louveteaux à l’égard du mâle dominant de la bande.
— Je ne sais pas ce qu’il comprend, ni ce qu’il pense, répondit-elle. Je ne peux juger que d’après ses actes. Comme pour les humains ! On ne sait jamais ce que l’autre pense ou comprend, on ne peut que le déduire de ses réactions. Tu ne crois pas ?
Jondalar parut perplexe. Ayla ne doutait pas que Loup fût repentant, mais elle ne croyait pas que cela changerait grand-chose. Il s’était comporté avec elle de la même manière quand elle avait essayé de lui apprendre à ne pas toucher aux chaussures de cuir des habitants du Camp du Lion. Il lui avait fallu beaucoup de temps et de patience pour le lui faire admettre et elle ne pensait pas qu’il fût mûr pour renoncer à chasser les oiseaux.
Le soleil frôlait les pics escarpés à l’extrémité méridionale de la chaîne de montagnes, et déclinait vers l’ouest, faisant jaillir des étincelles de leur couronne de glace. La chaîne perdait de l’altitude en s’enfonçant vers le nord, et les montagnes anguleuses s’adoucissaient, formant des crêtes arrondies recouvertes de neige miroitante. Au nord-ouest, les montagnes disparaissaient derrière un rideau de nuages.
Ayla arrêta Whinney dans une clairière accueillante, au bord de la rivière. Jondalar les suivait à quelques pas. Le pré vert au milieu d’un sous-bois menait directement à une lagune d’eau dormante.
Les quatre bras du fleuve charriaient un limon boueux, mais dans le réseau de chenaux et de rivières secondaires qui serpentaient à travers les roseaux, coulait une eau pure et potable. Les chenaux débouchaient parfois sur des lacs ou des lagunes entourés de roseaux, de joncs ou autres plantes aquatiques, et souvent recouverts de nénuphars, dont les larges feuilles accueillaient une multitude de grenouilles et offraient une aire de repos à quelques hérons.
— Voilà un endroit agréable, constata Jondalar, en se laissant glisser du dos de Rapide.
Il débarrassa son cheval de ses paniers de charge, de sa couverture, et de son harnais, et Rapide se précipita vers la lagune, bientôt rejoint par Whinney.
La jument fut la première dans l’eau, et commença par s’abreuver. Puis elle se mit à frapper du devant avec vigueur, s’éclaboussant elle-même ainsi que le jeune étalon qui buvait à côté. Tête baissée, oreilles pointées, Whinney renifla l’eau, s’agenouilla sur ses antérieurs, plia les jarrets, roula sur le côté et finalement sur le dos. Maintenant la tête hors de l’eau, les jambes battant l’air, elle se frotta le dos sur le fond de la lagune en se tortillant de plaisir, puis roula sur le côté. Rapide, qui avait observé sa mère, n’attendit pas davantage. Il se rua dans l’eau peu profonde et l’imita.
— Moi qui pensais qu’ils avaient eu leur content d’eau pour la journée ! s’exclama Ayla en s’approchant de Jondalar.
— Oui, mais ils adorent se rouler dans l’eau... s’ils avaient de la boue ou de la poussière, ils seraient encore plus contents. Avant de connaître Whinney et Rapide, j’ignorais que les chevaux aimaient se rouler par terre à ce point.
— Pourtant, tu sais combien ils apprécient qu’on les gratte. Eh bien, je crois que c’est leur manière à eux de se gratter. Parfois les chevaux se grattent mutuellement, et ils expliquent à l’autre où ils désirent qu’on les gratte.
— Enfin, Ayla ! Comment voudrais-tu qu’ils l’expliquent ? Par moments il me semble que tu
les prends pour des humains.
— Non, les chevaux ne sont pas des humains, je ne les confonds pas. Mais observe-les bien, quand ils se tiennent tête-bêche, par exemple. L’un d’eux va gratter l’autre avec ses dents, et attendra d’être gratté au même endroit en retour. Tiens, je crois que je vais peigner Whinney avec la cardère sèche. Les sangles doivent lui tenir chaud et la démanger. Je me demande parfois si nous ne devrions pas abandonner le canot...
— Je suis en sueur, et ça me démange, avoua Jondalar. Je crois que je vais me plonger dans l’eau, moi aussi. Mais pas tout habillé, cette fois-ci.
— J’irai tout à l’heure, après avoir déballé mes affaires. Et je vais faire sécher mes vêtements humides sur ces buissons, fit-elle en sortant des vêtements entassés dans un de ses paniers pour les étendre sur les branches d’un aulne. Je ne regrette pas de les avoir mouillés, reprit-elle en étalant un pagne. J’ai trouvé des saponaires et je les ai lavés en t’attendant.
Jondalar l’aida à étendre les vêtements et découvrit parmi eux sa propre tunique.
— Je croyais que tu avais lavé tes vêtements en m’attendant. Et ça, qu’est-ce que c’est ?
— Je l’ai aussi lavée après que tu t’es changé. La transpiration brûle le cuir, ta tunique était toute tachée.
Whinney sortit de l’eau. Elle s’arrêta sur la berge, jambes écartées, et s’ébroua. La violente secousse se répercuta sur tout son corps jusqu’à sa queue, et éclaboussa Jondalar qui tenta de se protéger. Ayla éclata de rire. Elle courut dans la lagune et fouettant la surface de l’eau en moulinant les bras, elle arrosa son compagnon qui la rejoignait. Dès qu’il eut de l’eau jusqu’aux genoux, il l’aspergea à son tour. A côté de lui, Rapide reçut aussi sa part de la douche, et s’esquiva prestement. Il aimait l’eau, à condition d’être maître de la situation.
Après avoir longtemps joué et s’être bien baignée, Ayla commença à penser au dîner. Des fleurs à trois pétales blancs et au cœur violet émergeaient de l’eau sur un coussin de feuilles lancéolées, et Ayla savait les tiges riches en amidon, succulentes et nourrissantes. Elle plongea ses orteils dans la vase pour en arracher, mais les tiges fragiles se cassèrent. En regagnant la rive, elle ramassa aussi du plantain d’eau qu’elle se proposait de cuire, et du cresson au goût caractéristique, à manger cru. Elle repéra des petites feuilles ouvertes qui flottaient en dessinant une figure harmonieuse autour d’un point central.
— Jondalar ! Fais attention de ne pas marcher sur les châtaignes d’eau, cria-t-elle en lui montrant les graines épineuses qui jonchaient le sable du rivage.
Il en ramassa une et l’examina. Les quatre épines de la graine étaient disposées de telle manière qu’un piquant s’enfonçait dans le sol pendant que les trois autres pointaient en l’air. Perplexe, il jeta la graine qu’Ayla ramassa avec quelques autres.
— Il faut prendre garde de ne pas poser le pied dessus, expliqua-t-elle en réponse à son air interrogateur, mais elles sont comestibles. Une fois sur la terre ferme, Ayla aperçut, à l’ombre près du rivage, une grande plante familière aux feuilles bleu-vert, et elle se mit à la recherche de feuilles larges pour se protéger les mains. Il fallait prendre des précautions pour cueillir les orties brûlantes, mais une fois cuites, elles étaient délicieuses. Au ras du rivage, poussait de l’oseille aquatique dont Ayla décida qu’elle ferait cuire les feuilles, qui atteignaient près d’un mètre. A proximité, il y avait également des pas-d’âne, et plusieurs sortes de fougères aux racines succulentes. Vraiment, la nourriture abondait dans le delta.
Au large, Ayla remarqua une île couverte de grands roseaux et entourée de massettes. Décidément, il était dit que les massettes constitueraient leur nourriture de base ! Elles proliféraient, et presque tout y était comestible. Avec les vieilles racines, pilées pour séparer les fibres de l’amidon, on obtenait de la pâte, ou on épaississait les soupes ; les racines jeunes se mangeaient cuites ou crues, mélangées aux pédoncules des fleurs, sans oublier le pollen avec lequel on pouvait aussi confectionner une sorte de pain. Et tout cela était délicieux. A la floraison, les fleurs groupées en touffe à l’extrémité des hautes tiges, leur donnant l’aspect d’une queue de renard, avaient aussi beaucoup de goût.
Le reste de la plante était aussi très utile. Les feuilles servaient à tisser des paniers ou des tapis, et le duvet des fleurs, après libération des graines, fournissait une matière absorbante et un excellent amadou. Grâce à ses pierres à feu, Ayla n’utilisait plus l’amadou, mais elle savait que roulées dans les paumes, les tiges cotonneuses de l’année précédente permettaient d’allumer du feu, ou servaient de combustible.
— Jondalar, prenons le bateau et allons faire un tour sur l’île cueillir des massettes, proposa Ayla. Il y a aussi des tas d’autres bonnes choses à manger dans la lagune. Tiens, les cosses et les racines des nénuphars, par exemple ! Et les racines des roseaux ! Bien sûr, il faut plonger pour les arracher, mais puisque nous sommes déjà mouillés, profitons-en ! Nous chargerons tout dans le bateau.
— Tu n’es jamais venue par ici, comment peux-tu savoir que ces plantes sont comestibles ? s’étonna Jondalar en détachant le travois.
— Il y avait beaucoup d’endroits semblables près de notre caverne, sur la péninsule. Ils n’étaient pas aussi étendus mais il y faisait chaud en été, comme ici. Iza connaissait les plantes et savait où les trouver. Les autres, c’est Nezzie qui m’en a parlé.
— J’ai l’impression que tu connais toutes les plantes !
— Oh, j’en connais beaucoup, mais pas toutes. Surtout dans cette région. J’aimerais tant que quelqu’un me conseille. Tiens, la femme sur l’île, celle qui s’est enfuie alors qu’elle épluchait les racines. Elle aurait pu m’apprendre beaucoup de choses. Quel dommage que nous n’ayons pu rester !
Sa déception n’était pas feinte, et Jondalar se rendait compte qu’elle se languissait de ses semblables. La société des humains lui manquait aussi, et il aurait bien voulu rester sur l’île.
Ils mirent le bateau à l’eau et embarquèrent. Le courant semblait faible, mais ils n’en durent pas moins pagayer vigoureusement pour ne pas se laisser entraîner en aval. Loin du rivage et de la vase que leurs ébats avaient soulevée, l’eau était si limpide qu’ils pouvaient voir les poissons agglutinés autour des plantes immergées, certains pointant fugitivement leur tête hors de l’eau. En voyant leur taille, Ayla se promit d’en pêcher plus tard.
Une concentration de nénuphars les arrêta, si dense qu’on ne distinguait plus la surface de la lagune. Quand Ayla se glissa dans l’eau, Jondalar éprouva d’énormes difficultés à maintenir le bateau en place, qui avait tendance à tourner sur lui-même s’il essayait de pagayer. Mais Ayla reprit bientôt pied et elle stabilisa l’embarcation. En se guidant des tiges, elle tenta d’atteindre les racines avec ses orteils pour les décoller du fond vaseux. Les nénuphars se détachèrent dans un nuage de limon.
Ayla fit de nouveau tournoyer le canot en se hissant à bord, mais à deux, ils réussirent à l’équilibrer et ils se dirigèrent vers le massif de roseaux. En approchant, Ayla s’aperçut que les plantes qui poussaient dru sur les bords de l’île étaient des massettes auxquelles se mêlaient de grands saules marseaux.
Ils se frayèrent un chemin au milieu de la végétation, à la recherche d’une berge où accoster. Mais ils avaient beau écarter les roseaux, ils ne trouvaient pas trace de la moindre parcelle de terre, ni du plus vulgaire banc de sable, et à mesure qu’ils avançaient, le rideau de roseaux se refermait derrière eux. Ayla ressentit une certaine appréhension, et Jondalar, encerclé, eut l’étrange sensation d’être le captif d’un être invisible. Des pélicans volaient au-dessus de leur tête. Ayla et Jondalar avaient la désagréable impression que c’était en cercles de plus en plus rapprochés. Lorsqu’ils se retournèrent pour examiner le chemin qu’ils venaient de s’ouvrir, ils eurent la surprise de voir la terre ferme disparaître lentement.
— Ayla, nous bougeons ! s’écria Jondalar, compre
nant soudain que le rivage ne bougeait pas, mais que l’île, poussée par les courants, tournait sur elle-même, entraînant leur bateau avec elle.
— Allons-nous-en vite ! hurla Ayla en empoignant sa pagaie.
Les îles du delta étaient éphémères, à la merci constante des caprices de la Grande Mère des rivières. Même celles qui abritaient une abondance de roseaux risquaient d’être balayées par les flots. Parfois la végétation poussait tant et plus qu’elle s’étendait jusque dans l’eau elle-même.
Quelle qu’en fût la cause initiale, les racines de roseaux s’entremêlaient et créaient une plate-forme flottante où s’accumulaient les matières en décomposition venant d’organismes aquatiques ou végétaux, qui fertilisaient à leur tour d’autres roseaux. Avec le temps, ces plates-formes devenaient des îles flottantes qui abritaient toutes sortes de végétation. Variétés de petites massettes à feuilles étroites, joncs, fougères, buissons de saules marseaux qui atteindraient un jour la taille d’un arbre, toutes ces plantes poussaient sur les bords de l’île. Mais c’étaient les immenses roseaux, dépassant parfois trois mètres, qui avaient constitué la végétation originelle. Certains de ces bourbiers devenaient de véritables paysages flottants, à l’aspect éternel totalement illusoire.
Avec leurs petites pagaies et beaucoup de sueur, ils se forcèrent un passage hors de l’île trompeuse. Mais arrivés à la périphérie de l’instable bourbier, ils s’aperçurent que le rivage opposé avait disparu. Face à eux, s’étendait un lac dont le spectacle leur coupa le souffle. Une incroyable concentration de pélicans tranchait sur un décor vert foncé. Ils étaient des milliers et des milliers d’oiseaux rassemblés sur les nids herbeux d’îles flottantes. Et dans le ciel, une myriade d’autres pélicans aux ailes d’une envergure impressionnante volaient à différentes hauteurs, comme s’ils attendaient leur tour pour se poser sur les îles surpeuplées.