LE GRAND VOYAGE
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— Bien sûr que je peux ! s’exclama Roshario. J’ai assez traîné au lit comme ça, et je ne veux pas manquer la cérémonie de bienvenue en l’honneur de Jondalar.
— Tant qu’elle ne se fatigue pas, cela ne peut que lui faire du bien de prendre l’air et de voir du monde, assura Ayla. Mais ne t’attarde pas trop, conseilla-t-elle à Roshario. Le repos est encore le meilleur remède.
— J’ai envie de voir les gens se réjouir pour une fois. Mes visiteurs n’exhibaient que des visages affligés. Je veux les rassurer, leur montrer que je vais mieux, dit la femme en se calant dans les bras des deux jeunes hommes.
Markeno et Jondalar se redressèrent en soulevant la blessée. Ils étaient presque de même taille et la portaient sans peine. Jondalar était certes plus musclé, mais Markeno dégageait une impression de puissance. Son corps mince et souple cachait une force considérable, entretenue par la pratique de la rame et le transport des énormes esturgeons.
— Comment te sens-tu ? demanda Ayla.
— Oh, je me sens des ailes, répondit Roshario en adressant des sourires à ses porteurs. D’en haut, la vue est agréable.
— Tu es prête ?
— Attendez. Comment me trouves-tu, Ayla ?
— Très bien. Tholie t’a parfaitement coiffée, tu es superbe, affirma Ayla.
— Je me sens revivre depuis que vous m’avez fait ma toilette. Je ne prenais même plus la peine de me peigner, ni de me laver. Cela prouve bien que je vais mieux.
— C’est en partie dû à la potion calmante, mais l’effet va se dissiper. N’hésite pas à me prévenir dès que la douleur reviendra. Ne cherche pas à faire la brave. Si tu te sens fatiguée, dis-le-moi tout de suite, recommanda Ayla.
— Oui, oui. Allons-y, je suis prête, déclara Roshario, impatiente.
Des cris de surprise les accueillirent à la sortie de la hutte.
— Regardez qui arrive !
— Roshario !
— Comme elle va mieux !
— Déposez-la ici, dit Tholie. On lui a réservé une place.
Longtemps auparavant, un gros morceau de grès s’était détaché du surplomb et avait roulé près de l’aire de réunion. Tholie y avait adossé un banc qu’elle avait recouvert de fourrures. Les deux hommes y déposèrent Roshario avec précaution.
— Es-tu bien installée ? demanda Markeno.
— Oui, oui, on ne peut mieux, affirma Roshario, peu habituée à un tel luxe d’attention.
Le loup les avait suivis et, dès que Roshario se fut installée, il s’allongea près d’elle. La convalescente ne cacha pas sa surprise, mais à la façon qu’il avait de la regarder, et de surveiller quiconque approchait, elle eut l’étrange mais ferme conviction que le carnassier voulait la protéger.
— Ayla, pourquoi ce loup tourne-t-il autour de Roshario ? Tu devrais lui dire de la laisser tranquille, conseilla Dolando, inquiet de voir l’animal rôder autour de sa compagne, sachant que les bandes de loups s’attaquaient de préférence aux membres les plus vieux et les plus faibles d’un troupeau.
— Non, je ne veux pas qu’il s’en aille, s’écria Roshario en caressant la tête du loup de sa main valide. Il ne me veut pas de mal, Dolando. Je crois qu’il cherche à me protéger.
— Tu as raison, approuva Ayla. Au Camp du Lion, il y avait un jeune garçon maladif que Loup avait pris en affection et il le défendait. Oui, il a compris que tu es blessée et il veut te protéger.
— C’était Rydag, n’est-ce pas ? s’enquit Tholie. Celui que Nezzie avait adopté, celui qui était un... (Elle s’interrompit brusquement, se rappelant à temps les violents préjugés de Dolando.)... un étranger.
L’hésitation de Tholie n’échappa pas à Ayla.
— Vit-il toujours avec eux ? poursuivit Tholie, en essayant de cacher un trouble qu’on n’attendait pas chez cette femme franche et directe.
— Non, il est mort pendant la Réunion d’Été, répondit Ayla d’une voix qui trahissait le chagrin qu’elle éprouvait encore.
La bienséance livrait en Tholie un dur combat contre la curiosité. Elle aurait aimé poser d’autres questions sur l’enfant, mais le moment était mal choisi.
— Qui a faim ? lança-t-elle à la cantonade. Je propose qu’on commence à manger.
Après que tous furent rassasiés, même Roshario qui mangea peu mais avec appétit, ils se rassemblèrent autour du feu, buvant une infusion ou du vin de pissenlit légèrement fermenté. C’était l’heure des histoires et des récits d’aventures. Autrement dit, c’était l’occasion d’en apprendre davantage sur les visiteurs et leurs étranges compagnons de voyage.
Hormis quelques hommes partis à la chasse, tous les membres des deux groupes sharamudoï étaient présents : les Shamudoï qui vivaient toute l’année sur le haut plateau, et les Ramudoï qui habitaient sur le fleuve. Pendant la saison chaude, le Peuple du Fleuve vivait sur un ponton flottant amarré au pied du précipice mais, l’hiver venu, il déménageait sur le plateau et partageait les huttes de ses cousins. Chaque couple ramudoï choisissait un couple shamudoï avec lequel il s’unissait au cours d’une cérémonie. Les deux couples formaient un même foyer et chacun traitait la progéniture de l’autre comme la sienne propre.
Jamais au cours de son long périple, Jondalar n’avait rencontré une telle organisation, fondée sur des liens familiaux particuliers et les bénéfices mutuels que chacun en tirait. Les liens rituels et les échanges étaient multiples, mais à l’origine les Shamudoï fournissaient les produits de la terre et un abri pour l’hiver, alors que les Ramudoï apportaient le fruit de leur pêche et leur art de la navigation.
Les Sharamudoï considéraient Jondalar comme l’un des leurs bien qu’il ne leur fût apparenté qu’à travers son frère. Quand Thonolan s’était épris d’une Shamudoï, il avait appris leurs coutumes et avait décidé d’accepter leur adoption. Jondalar avait vécu parmi eux aussi longtemps que son frère et il les considérait également comme sa propre famille. Il avait appris et accepté leur façon de vivre, mais n’avait pas été jusqu’à l’Union rituelle. Au plus profond de son cœur, il ne pouvait renier l’identité qui le rattachait à son peuple, ni se décider à s’établir pour toujours loin de chez lui. Son frère était devenu un vrai Sharamudoï, mais Jondalar était resté un Zelandonii.
Bien entendu, les premières questions concernèrent son frère.
— Que s’est-il passé après votre départ ? demanda Markeno. Quelle que fût la douleur que la narration des événements tragiques réveillerait, Jondalar admettait que Markeno avait le droit de savoir. Markeno et Tholie avaient eu des liens privilégiés avec Thonolan et Jetamio, ce qui conférait à Markeno un degré de parenté avec Thonolan. Il raconta brièvement comment il avait descendu le fleuve sur le bateau que Carlono leur avait donné, parla des quelques visites qu’ils avaient faites, et décrivit leur rencontre avec Brecie, la Femme Qui Ordonne du Camp du Saule.
— Nous sommes parentes ! s’écria Tholie. C’est une cousine proche.
— Oui, je l’ai appris plus tard, quand nous avons vécu au Camp du Lion. Mais elle nous a très bien accueillis, même avant de savoir que nous étions parents. C’est ce qui a décidé Thonolan à poursuivre vers le nord et à rendre visite à d’autres Camps de Mamutoï. Il voulait chasser le mammouth avec eux. J’ai essayé de l’en empêcher et de le convaincre de rentrer chez nous avec moi. Nous avons été jusqu’à l’embouchure de la Grande Rivière Mère, puisqu’il avait toujours rêvé d’y aller.
Le géant blond ferma les yeux et hocha la tête, comme s’il essayait de refuser la réalité des faits. Tout le monde retint son souffle, partageant sa peine.
— Mais les Mamutoï n’étaient qu’un prétexte, reprit Jondalar. La vérité, c’est qu’il n’arrivait pas à oublier Jetamio, et il cherchait par tous les moyens à la rejoindre dans l’autre monde. Il m’a dit qu’il voyagerait jusqu’à ce que la Mère le prenne. Il affirmait qu’il était prêt, mais c’était plus que cela. Il voulait tant partir qu’il prenait tous les risques. Et il en est mort. Il ne pre
nait aucune précaution et j’ai été assez stupide pour le suivre quand il a pourchassé la lionne qui lui avait volé sa chasse. Sans Ayla, je serais mort, moi aussi.
Cet aveu piqua la curiosité des auditeurs, mais personne n’osa le questionner de crainte de raviver de douloureux souvenirs. Finalement, Tholie brisa le silence.
— Comment as-tu rencontré Ayla ? Tu étais près du Camp du Lion ? Jondalar leva les yeux vers Tholie, puis regarda Ayla. Il s’était exprimé en sharamudoï et il n’était pas sûr qu’elle eût tout compris. Il regretta qu’elle ne pût faire le récit elle-même. Expliquer les circonstances de sa rencontre avec la jeune femme n’allait pas être facile, et encore moins plausible. Avec le recul, l’histoire lui paraissait invraisemblable, mais il l’acceptait plus facilement quand Ayla racontait sa version des événements.
— Non, nous ne connaissions pas le Camp du Lion, à l’époque, déclara Jondalar. Ayla vivait seule dans une vallée, à plusieurs jours de marche du Camp du Lion.
— Toute seule ? s’étonna Roshario.
— Euh... enfin, pas exactement. Elle partageait une petite grotte avec deux animaux.
— Ah, elle possédait un autre loup ? demanda la blessée en caressant l’animal.
— Non. Elle ne connaissait pas encore Loup. Elle l’a découvert quand nous habitions au Camp du Lion. Mais elle vivait avec Whinney.
— Whinney ? Qu’est-ce que c’est ?
— C’est une jument, Roshario.
— Une jument ? Alors, Ayla possède aussi une jument ?
— Oui. Regarde, c’est elle, là-bas, dit Jondalar en montrant les deux chevaux dont les silhouettes se détachaient sur le ciel rougeoyant. Les yeux écarquillés, Roshario regarda les chevaux, ce qui arracha un sourire aux autres. Ils s’étaient déjà remis de leur choc initial, mais la vieille femme voyait les deux quadrupèdes pour la première fois.
— Ayla... Ayla vivait donc avec ces deux chevaux ? s’étonna-t-elle.
— Non, pas exactement. J’étais là quand l’étalon est né, précisa Jondalar. Auparavant, elle ne vivait qu’avec Whinney... et un lion des cavernes, conclut-il dans un souffle.
— Et un quoi ? Ayla, raconte-nous, toi ! demanda Roshario dans la langue mamutoï qu’elle maîtrisait mal. J’ai l’impression que Jondalar embrouille tout. Tholie traduira.
Ayla avait saisi des bribes de la conversation, mais elle interrogea Jondalar du regard pour plus de précisions. Il avait l’air visiblement soulagé.
— Je crains de ne pas avoir été clair, Ayla. Roshario voudrait entendre l’histoire de ta bouche. Explique-leur comment tu vivais dans ta grotte avec Whinney et Bébé, et comment tu m’as rencontré, proposa-t-il.
— Oui, raconte-nous. Et dis-nous pourquoi tu vivais seule dans une vallée, ajouta Tholie.
— Oh, c’est une longue histoire, répondit Ayla en rassemblant ses esprits.
Les Sharamudoï s’installèrent confortablement. On allait leur raconter une longue histoire, pleine de mystère. Ils étaient ravis. Ayla but une gorgée d’infusion, en se demandant par où commencer.
— J’ai déjà dit à Tholie que je ne me souvenais pas d’où venaient mes parents. Je les ai perdus dans un tremblement de terre quand j’étais toute petite, et j’ai été recueillie et élevée par le Clan. Iza, la femme qui m’a trouvée, était guérisseuse, une Femme Qui Soigne, et elle a commencé à m’enseigner son savoir quand je n’étais encore qu’une petite fille.
Ah, voilà qui explique ses talents, se dit Dolando en écoutant la traduction de Tholie.
— Je vivais avec Iza dont le compagnon était mort dans le même tremblement de terre, reprit Ayla, et son frère Creb. Creb tenait la place de l’homme du foyer, et il l’a aidée à m’élever. Iza est morte il y a quelques années, mais avant de mourir, elle m’a bien recommandé de partir et de rechercher mon peuple. Je ne voulais pas partir... je ne pouvais pas... (Elle hésita, se demandant ce qu’elle devait révéler, ce qu’il valait mieux cacher.)... Plus tard... à la mort de Creb... j’ai dû m’en aller.
Ayla marqua une pause et avala une autre gorgée d’infusion pendant que Tholie résumait son récit, butant sur les noms à la sonorité étrange. La narration avait fait ressurgir un passé oublié et douloureux, et Ayla avait besoin de reprendre ses esprits.
— J’ai suivi les conseils d’Iza, et j’ai essayé de retrouver mon peuple, poursuivit-elle, mais je ne savais pas dans quelle direction chercher. J’ai erré du printemps jusque tard dans l’été sans rencontrer personne. Je commençais à me demander si ma quête n’était pas inutile, et j’étais fatiguée de voyager. J’ai découvert au beau milieu des steppes une petite vallée verdoyante arrosée par un cours d’eau. J’ai même trouvé une agréable petite grotte. La nourriture était abondante, l’endroit était plaisant... mais désert. Je ne savais toujours pas où trouver des humains, l’hiver approchait et je devais m’y préparer si je voulais survivre. J’ai donc décidé de rester dans la vallée jusqu’au printemps suivant.
Les Sharamudoï, pris par son récit, commentaient à voix haute sa décision en gesticulant. Ils conclurent qu’elle avait eu raison de s’arrêter dans sa vallée, que c’était la seule chose à faire. Ayla expliqua comment elle avait piégé un cheval dans une trappe, comment elle avait découvert qu’il s’agissait d’une jument en état d’allaiter, et comment elle avait ensuite vu une bande de hyènes encercler son jeune poulain.
— Je n’ai pas hésité, dit Ayla. C’était un bébé sans défense, j’ai chassé les hyènes à coups de fronde et j’ai ramené le poulain dans ma grotte. Et je ne le regrette pas Whinney a partagé ma solitude et l’a rendue supportable. Elle est devenue mon amie.
Les femmes, au moins, comprenaient qu’on pût se laisser attendrir par un bébé sans défense, fût-il un bébé cheval. Et Ayla relatait les événements avec tant de cœur qu’on finissait par trouver parfaitement normal d’adopter un animal, même si on n’avait jamais vu cela. Mais les femmes n’étaient pas les seules que le récit captivait. Jondalar surveillait l’auditoire et nota que tous étaient pendus aux lèvres d’Ayla, hommes et femmes confondus. Il admira les talents de conteuse de sa compagne, s’apercevant qu’il était lui aussi emporté par l’histoire, qu’il connaissait pourtant. Il l’observa plus attentivement, essayant de comprendre ce qui rendait sa narration si passionnante, et remarqua qu’elle ponctuait son récit de gestes imperceptibles.
Ayla n’agissait pas de la sorte consciemment, encore moins pour rechercher un effet quelconque. Elle avait grandi dans un univers où la communication était surtout gestuelle, et les mouvements de ses bras accompagnaient naturellement chaque mot. Mais quand elle imita les cris d’oiseaux et les hennissements des chevaux, son auditoire ne cacha pas sa surprise. Seule dans sa vallée, avec les animaux pour toute compagnie, elle avait appris à reproduire leurs cris avec une étonnante fidélité. Passé le premier choc, l’utilisation de cris d’animaux colora son récit et lui ajouta une dimension qui enthousiasma l’auditoire.
Le public était en haleine, notamment au moment de l’épisode du dressage de la jument, et Tholie, impatiente de connaître la suite, avait du mal à traduire jusqu’au bout. La jeune Mamutoï parlait couramment les deux langues, mais ne pouvait évidemment pas reproduire le hennissement d’un cheval ou l’appel d’un oiseau. C’était d’ailleurs inutile. L’auditoire saisissait le sens des paroles d’Ayla, d’abord parce que les deux langues étaient proches, et surtout grâce aux gestes expressifs qui rythmaient le récit de la jeune étrangère. Ils attendaient la traduction de Tholie pour confirmer ce qu’ils avaient deviné, ou comprendre ce qu’ils avaient manqué.
Comme eux, Ayla anticipait les phrases de Tholie, mais pour des raisons différentes. Jondalar avait déjà constaté avec stupeur la vitesse avec laquelle elle apprenait les langues, et il en était toujours à s’interroger sur son don étonnant. Il ne pouvait pas comprendre que cette faculté provenait d’un extraordinaire concours de circonstances. Pour trouver sa place parmi des gens qui tenaient leur savoir des mémoires de leurs
ancêtres accumulées dès leur naissance dans des cerveaux énormes, telle une forme évoluée et consciente d’un instinct, la fille des Autres avait été obligée de développer ses propres capacités mnésiques[15]. Elle s’était entraînée à mémoriser rapidement afin de ne pas passer pour une demeurée aux yeux du Clan.
Avant d’être adoptée, Ayla avait connu une enfance normale, parlant comme toutes les petites filles, et bien qu’elle eût perdu la plupart de ses facultés d’expression orale en apprenant le langage inarticulé du Clan, les fondations existaient encore. Son désir impérieux de communiquer avec Jondalar n’avait fait qu’accélérer la redécouverte d’une capacité oubliée. Une fois ce processus inconscient enclenché, elle n’eut qu’à le développer quand elle dut apprendre une nouvelle langue en arrivant dans le Camp du Lion. Il lui suffisait d’entendre un mot une fois pour le retenir. La syntaxe et la grammaire exigeaient un peu plus de temps. Mais la, langue des Mamutoï et celle des Sharamudoï possédaient une structure proche et de nombreux mots se ressemblaient. Ayla écoutait attentivement la traduction de Tholie pour perfectionner son vocabulaire.
Le récit de l’adoption du bébé cheval avait fasciné tout le monde, mais, arrivée à l’épisode du lion des cavernes blessé, Tholie dut demander à Ayla de répéter son histoire. Qu’on pût, poussé par la solitude, vivre avec un herbivore, passe encore, mais avec un gigantesque carnassier ? Un lion des cavernes parvenu à l’âge adulte atteignait presque la taille des petits chevaux des steppes, mais il était autrement plus massif et plus puissant. Tholie voulait savoir comment Ayla avait pu ne serait-ce qu’envisager d’adopter un bébé lion.
— Il n’était pas bien gros quand je l’ai découvert, plus petit qu’un jeune loup, et ce n’était qu’un bébé... et... et il était blessé, expliqua Ayla.
Pour justifier son acte, Ayla avait comparé le lion à un louveteau, mais tous les regards se dirigèrent sur l’énorme bête allongée près de Roshario. Loup venait du nord, et il était de grande taille pour ceux de sa race, déjà imposante. En fait, c’était le plus grand loup qu’eussent jamais vu les Sharamudoï. La simple idée de vivre avec un lion de cette taille en effrayait plus d’un.