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LE GRAND VOYAGE

Page 62

by Jean M. Auel


  — Si tu as vécu là-bas si longtemps, tu as dû connaître ma mère. Je suis le fils de Marthona...

  Il allait poursuivre, mais l’expression qu’il lut sur le visage de S’Armuna l’en dissuada. Son air bouleversé accentuait encore sa difformité.

  — Tu es le fils de Marthona, du foyer de Joconan ? réussit-elle à articuler.

  — Non, ça c’est mon frère, Joharran. Je suis né dans le foyer de Dalanar, l’homme avec qui elle s’est unie par la suite. Tu connais Joconan ?

  — Oui, avoua S’Armuna en baissant les yeux.

  Elle s’absorba dans la contemplation de l’outre où l’eau commençait à bouillir.

  — Alors, tu as forcément rencontré ma mère ! s’exclama Jondalar avec fièvre. Puisque tu connais Marthona, tu sais que je ne suis pas un menteur. Elle n’aurait jamais accepté cela de ses enfants. J’admets que cela paraît invraisemblable – j’ai moi-même du mal à le croire – mais la femme avec qui je voyage était sur le dos d’un des chevaux que vous poussiez vers le précipice. C’est un cheval qu’elle a élevé, il n’appartenait pas à la bande. Et maintenant, je ne sais même pas si elle est encore en vie. Il faut absolument que tu expliques à Attaroa que je ne mens pas ! Il faut que je retrouve cette femme. Que je sache si elle vit toujours !

  Le plaidoyer passionné de Jondalar ne provoqua aucune réaction chez la femme. Elle ne détourna même pas les yeux de l’eau en train de bouillir. Mais contrairement à Attaroa, elle ne mettait pas sa parole en doute. Et pour cause : une des chasseresses d’Attaroa lui avait rapporté une histoire de femme chevauchant parmi la bande de chevaux. Elle craignait que ce fût un esprit et voulait que la chamane la rassure. S’Armuna se demandait s’il ne s’agissait pas d’un phénomène surnaturel.

  — Tu as connu Marthona, n’est-ce pas ? insista Jondalar, en s’approchant du feu pour attirer son attention.

  Devant le succès de sa première évocation de Marthona, il essayait de faire réagir la chamane.

  — Oui, j’ai connu Marthona, admit-elle en le regardant de son air impassible. Lorsque j’étais jeune, on m’a envoyée pour être instruite par la zelandoni de la Neuvième Caverne. Assieds-toi ici.

  Elle ôta l’outre du feu et prit une peau bien douce. Il tressaillit quand elle lava sa blessure avec la solution antiseptique qu’elle avait préparée, mais il avait confiance en sa médecine. Après tout, elle la tenait de son peuple.

  Après l’avoir nettoyée, S’Armuna examina la plaie.

  — Tu es resté évanoui assez longtemps, mais la blessure n’est pas grave. Elle cicatrisera toute seule. Mais tu souffriras certainement de maux de tête, ajouta-t-elle en détournant les yeux. Je vais te donner quelque chose pour les calmer.

  — Non, je n’en ai pas besoin maintenant, mais j’ai encore soif. Puis-je me servir ? demanda Jondalar en marchant vers la grosse outre d’où S’Armuna avait puisé l’eau pour la préparation. Je te la remplirai, si tu veux. Aurais-tu un bol ?

  Après avoir hésité, elle prit un bol sur une étagère et le lui tendit.

  — Où puis-je remplir ton outre d’eau ? demanda-t-il après s’être abreuvé.

  — Ne t’inquiète pas pour l’eau.

  Comprenant qu’elle ne le laisserait pas sortir librement, même pour aller puiser de l’eau, il s’approcha d’elle et la dévisagea attentivement.

  — Nous n’étions pas en train de chasser les chevaux que vous poursuiviez, assura-t-il. Et même si nous l’avions fait, Attaroa devrait savoir que nous aurions offert quelque chose en échange. De plus, avec tous les chevaux qui sont tombés dans le précipice, la viande ne doit pas manquer. Tout ce que je souhaite, c’est qu’Ayla ne soit pas tombée avec eux. S’Armuna, il faut que je la retrouve !

  — Tu l’aimes, n’est-ce pas ?

  — Oui, je l’aime.

  Il vit son expression changer. Un éclair de triomphe teinté d’amertume passa dans ses yeux, en même temps qu’un sourire très doux éclairait son visage.

  — Nous rentrions chez moi pour nous unir, reprit-il. Je dois aussi raconter à ma mère comment est mort mon jeune frère, Thonolan. Nous voyagions ensemble, mais il... il est mort. Elle aura de la peine. C’est triste de perdre un fils.

  S’Armuna approuva d’un air grave, mais s’abstint de tout commentaire.

  — Les funérailles de tout à l’heure... qu’est-il arrivé aux trois jeunes gens ?

  — Ils étaient beaucoup plus jeunes que toi, mais assez vieux pour prendre de mauvaises décisions.

  Sa gêne n’échappa pas à Jondalar.

  — Comment sont-ils morts ? insista-t-il.

  — Ils ont mangé quelque chose qui était mauvais.

  Jondalar savait qu’elle lui cachait quelque chose, et il allait la questionner quand elle lui tendit sa peau de bête et le raccompagna dehors où les deux femmes montaient la garde. Elles l’emmenèrent cette fois en direction de la palissade. La porte s’ouvrit et on le poussa dans l’Enclos.

  27

  Ayla contemplait le paysage verdoyant. Lorsqu’elle s’était arrêtée pour permettre à Loup de se reposer, elle avait remarqué de gros rochers qui se découpaient contre le ciel, au nord-est, mais ils se fondirent bientôt dans la brume et les nuages, et elle les oublia. Elle était bien trop préoccupée par le sort de Jondalar.

  Forte de son expérience de la chasse et aidée par le flair de Loup, elle avait réussi à suivre la piste laissée par les ravisseurs de Jondalar. Après être descendue du haut plateau par une pente douce au nord, elle avait bifurqué à l’ouest et rejoint la rivière qu’elle avait traversée avec Jondalar la veille. Là, la piste repartait vers le nord, laissant des empreintes faciles à repérer.

  La première nuit, Ayla campa près du cours d’eau, et reprit sa traque le lendemain. Elle ne savait pas combien d’agresseurs elle poursuivait, mais elle commençait à reconnaître certaines traces laissées sur les bords boueux de la rivière. Toutefois, aucune d’elles n’appartenait à Jondalar, et elle se demanda s’il était toujours avec eux.

  Elle se souvint alors avoir remarqué plusieurs fois l’empreinte d’un objet lourd qu’on avait posé sur le sol, et qui avait aplati l’herbe, ou bien laissé une marque dans la poussière, ou dans le sol humide. Et aussi que cette empreinte avait accompagné la troupe depuis le début. Ce ne pouvait pas être une carcasse de cheval, les chevaux étaient tombés au fond du ravin, or elle avait vu cette empreinte en haut du plateau. Elle en déduisit qu’on transportait Jondalar sur une sorte de litière, ce qui la soulagea sans pour autant la rassurer complètement.

  S’ils le transportent, c’est qu’il ne peut pas marcher, raisonna-t-elle. Donc le sang indique une blessure grave, mais ils ne s’embarrasseraient pas d’un cadavre. Elle en conclut qu’il était vivant, mais blessé, et elle espérait qu’on l’emmenait dans un lieu où il serait soigné. Mais alors pourquoi l’avoir blessé ?

  Ceux qu’elle suivait devaient marcher vite parce que les traces se refroidissaient de plus en plus, et Ayla se rendait compte qu’elle perdait du terrain. Les indices n’étaient pas toujours faciles à repérer, elle prenait du retard. Loup avait du mal à suivre. Pourtant, sans lui, elle n’aurait peut-être pas su se guider à travers les passages rocheux où les empreintes étaient quasiment inexistantes. Mais surtout, elle voulait que Loup restât avec elle pour ne pas risquer de le perdre. Cependant, elle sentait confusément que le temps pressait, et elle voyait avec soulagement la santé de Loup s’améliorer chaque jour.

  Ce matin-là, elle se réveilla avec un fort pressentiment et fut heureuse de constater que Loup avait hâte de se mettre en chasse. Mais l’après-midi, il était déjà fatigué. Elle décida de s’arrêter et de préparer un bol d’infusion pendant qu’il se reposerait, et que les chevaux iraient paître.

  Puis, elle repartit et parvint bientôt à une fourche de la rivière. Elle avait déjà traversé sans difficulté plusieurs petits cours d’eau qui descendaient des hauts plateaux, mais elle s’interrogeait sur l’opportunité de franchir cette rivière. Elle n’avait pas vu de trace
s depuis longtemps, et elle hésitait. Fallait-il suivre le bras à l’est ou traverser et longer le bras ouest ? Finalement, elle décida de suivre la rive est à la recherche d’autres empreintes. A la tombée de la nuit, elle aperçut quelque chose d’insolite qui lui indiqua clairement la route à suivre.

  Dans la lumière crépusculaire, elle distingua des pieux qui émergeaient de l’eau et devina leur usage. On les avait plantés dans l’eau près de plusieurs rondins fichés dans la berge. Instruite par son séjour chez les Sharamudoï, Ayla reconnut un ponton grossier permettant à quelque embarcation d’accoster. Elle allait installer son campement à proximité du ponton, mais se ravisa. Elle ignorait tout des gens qu’elle suivait, si ce n’était qu’ils avaient emmené Jondalar après l’avoir blessé, et elle voulait éviter qu’ils la surprennent dans son sommeil. Elle choisit donc un emplacement protégé par un coude de la rivière.

  Le lendemain matin, elle examina soigneusement Loup avant d’entrer dans l’eau. La rivière n’était pas très large, mais assez profonde et l’eau était froide. Loup devrait nager et ses blessures n’étaient pas cicatrisées. Pourtant, il ne tenait pas en place et semblait aussi impatient qu’elle de retrouver Jondalar.

  Ayla ôta ses jambières avant de monter Whinney, pour ne pas avoir à les faire sécher plus tard. A sa grande surprise, Loup entra dans l’eau sans l’ombre d’une hésitation. Au lieu d’arpenter la rive en couinant comme à son habitude, il sauta d’un coup et se hâta de rattraper Ayla, comme s’il craignait de la perdre de vue.

  Sur la rive opposée, Ayla se recula pour éviter les éclaboussures du loup qui s’ébrouait, et remit ses jambières. Elle examina de nouveau Loup pour se rassurer, mais il ne paraissait pas souffrir, et il se dégagea rapidement pour chercher la piste. Un peu plus bas, il découvrit l’embarcation que les chasseurs avaient empruntée pour traverser la rivière. Ayla ne comprit pas tout de suite à quoi servait l’étrange assemblage de rondins.

  Elle s’attendait à ce que ceux qu’elle poursuivait utilisent un bateau comparable à ceux des Sharamudoï – splendides embarcations sculptées, proue et poupe effilées – ou au moins un canot plus grossier, tel celui fabriqué par Jondalar. Mais ce que Loup avait découvert était une simple plate-forme de rondins, et Ayla n’avait encore jamais vu de radeau. Lorsqu’elle en eut compris le principe, elle le trouva très judicieux, malgré son aspect disgracieux. Loup se mit à renifler le radeau avec frénésie. Soudain, il s’arrêta et poussa un grognement sourd.

  — Qu’est-ce que c’est, Loup ?

  Ayla s’approcha et son cœur flancha en découvrant une traînée brune sur l’un des rondins. Pas de doute, c’était bien du sang séché, celui de Jondalar, probablement. Elle flatta la tête de l’animal.

  — Nous le trouverons, Loup, ne t’en fais pas, promit-elle, autant pour se rassurer que pour rassurer l’animal.

  Mais serait-il encore en vie ?

  La piste qui les conduisit à travers des champs de hautes herbacées desséchées parsemées de buissons était beaucoup plus facile à suivre. Mais elle était tellement fréquentée qu’Ayla se demandait si elle avait été empruntée par les agresseurs de Jondalar. Loup menait le train, et Ayla eut bientôt l’occasion de s’en féliciter. Ils marchaient dans le sentier depuis peu lorsqu’il s’arrêta et grogna en montrant les crocs.

  — Loup, qu’y a-t-il ? Tu as entendu quelqu’un ? s’inquiéta Ayla en conduisant Whinney à l’abri d’un fourré.

  Elle fit signe à Loup de les rejoindre, descendit de la jument, attrapa la longe de Rapide qui portait tout le chargement et le guida près de sa mère. Cachée entre les deux chevaux, elle s’agenouilla, enlaça le cou de Loup afin de le calmer, et attendit.

  Elle avait eu raison de se cacher. Bientôt, deux jeunes femmes apparurent, qui couraient vers la rivière. Ayla ordonna à Loup de ne pas bouger, et, comme elle avait appris à le faire en chassant les carnassiers, elle les suivit furtivement. Elle se faufila en silence dans les herbes hautes, et se blottit derrière un buisson lorsque les deux jeunes femmes s’arrêtèrent près du radeau.

  Les deux étrangères se parlaient tout en tirant le radeau de sa cachette, et bien qu’Ayla entendît cette langue pour la première fois, elle lui trouva des similitudes avec le mamutoï. Elle ne comprenait pas ce que se disaient les deux femmes, mais elle parvint à saisir quelques mots.

  Elles poussèrent le radeau dans l’eau et tirèrent deux longues perches du dessous de l’embarcation. Elle attachèrent ensuite l’extrémité d’une corde à un arbre et montèrent sur le radeau. Pendant que l’une poussait sur sa perche, l’autre déroulait la corde. Arrivées de l’autre côté, où le courant était moins fort, elles remontèrent jusqu’au ponton en appuyant sur leurs perches. Elles s’amarrèrent à l’un des pieux qui émergeaient de l’eau, et sautèrent sur le ponton. De là, elles repartirent en courant sur le sentier par où Ayla était arrivée plus tôt.

  Ayla retourna à sa cachette en réfléchissant sur la conduite à adopter. Elle se doutait que les femmes reviendraient bientôt, mais bientôt pouvait aussi bien signifier aujourd’hui, que demain ou après-demain, et elle voulait retrouver Jondalar le plus vite possible. D’un autre côté, elle n’osait pas s’aventurer sur la piste des agresseurs de crainte que les deux femmes ne la rattrapassent. Elle hésitait aussi à les aborder avant d’en savoir plus sur leur compte. Elle décida finalement de les attendre dans un endroit d’où elle pourrait les voir sans être vue.

  Fort heureusement, les deux femmes revinrent bientôt dans l’après-midi, accompagnées d’autres personnes qui portaient des litières croulant sous le poids de carcasses de chevaux. Elles se déplaçaient bien vite, compte tenu de leur charge. Lorsque la petite troupe approcha de la rive, Ayla s’aperçut avec étonnement que pas un homme n’en faisait partie. Les chasseurs étaient donc des femmes ! Elle les observa empiler la viande sur le radeau et le manœuvrer ensuite avec les perches en s’aidant de la corde pour le diriger. Elles dissimulèrent le radeau après l’avoir déchargé, mais laissèrent la corde en travers de la rivière, ce qui laissa Ayla perplexe.

  Lorsqu’elles repartirent sur le sentier, Ayla fut de nouveau surprise par la vitesse de leurs foulées. Le groupe disparut avant même qu’elle s’en fût rendu compte. Elle lui laissa de l’avance, puis se mit en marche en prenant soin de garder une certaine distance.

  Jondalar découvrit avec effroi les misérables conditions de vie à l’intérieur de l’Enclos. Les seuls abris étaient un vaste auvent grossier qui offrait une protection insuffisante contre la pluie ou la neige, et la palissade qui coupait le vent. Il n’y avait ni feu ni nourriture, et très peu d’eau. Tous les occupants de l’Enclos étaient de sexe masculin, et présentaient des signes de malnutrition. Ils s’avancèrent pour observer le nouvel arrivant, et Jondalar constata à quel point ils étaient maigres, sales, et mal habillés. Aucun d’eux n’avait de vêtements assez chauds pour affronter les rigueurs de l’hiver, et Jondalar comprit qu’ils devaient se blottir les uns contre les autres sous l’auvent pour ne pas mourir de froid.

  Il reconnut un ou deux hommes qui avaient assisté aux funérailles, et se demandait pourquoi ils habitaient un tel endroit. Il commença à assembler un à un les différents morceaux du puzzle : l’attitude des femmes armées de sagaies, les étranges commentaires d’Ardemun, le comportement des hommes aux obsèques, la réticence de S’Armuna, les soins tardifs de ses blessures. Le mauvais traitement général auquel il était soumis n’était peut-être pas le résultat d’un malentendu qui se clarifierait dès qu’il aurait convaincu Attaroa de sa bonne foi.

  Tout cela était absurde, mais bientôt la perception de la réalité implacable le frappa de plein fouet et ruina ses dernières illusions. C’était si évident qu’il se demanda pourquoi il avait mis tant de temps à comprendre. Ces hommes étaient les prisonniers des femmes !

  Mais pourquoi ? Quel gâchis de garder tant d’inactifs alors qu’ils pourraient contribuer à la prospérité et au bien-être de la communauté tout entière ! Il repensa à la richesse
du Camp du Lion où Talut et Tulie organisaient les activités du Camp pour le bénéfice de tous. Tous apportaient leur part de travail et il leur restait assez de temps pour s’occuper de leurs projets personnels.

  Attaroa ! Était-ce elle l’instigatrice de tant d’absurdité ? A l’évidence, c’était la responsable du Camp. Si elle n’était pas à l’origine de cette situation, du moins s’efforçait-elle de la maintenir.

  Ces hommes devraient être en train de chasser ou de cueillir des plantes, pensait Jondalar, ou de creuser des fosses à provisions, de construire de nouveaux abris, de réparer les anciens, a lieu de s’agglutiner pour se tenir chaud. Pas étonnant qu’elles aillent chasser les chevaux si tard dans la saison. Ont-elles seulement assez de vivres pour tout l’hiver ? D’ailleurs, pourquoi chasser si loin quand il y a tant de gibier à portée de main ?

  — C’est toi qu’on appelle le Zelandonii ? demanda un homme en mamutoï.

  Jondalar crut reconnaître l’un de ceux qui avaient les mains liées aux funérailles.

  — Oui. Je suis Jondalar des Zelandonii.

  — Je suis Ebulan des S’Armunaï, répondit l’homme, qui ajouta avec un ricanement sardonique : Au nom de Muna, la Mère de toutes les Créatures, permets-moi de t’accueillir dans cet Enclos, comme l’appelle Attaroa. Il possède bien d’autres noms : le Camp des Hommes, l’Enfer Glacial de la Mère, le Piège à Hommes d’Attaroa. Vas-y, fais ton choix.

  — Je ne comprends pas. Tous les hommes... tous sont ici ? s’étonna Jondalar.

  — C’est une longue histoire, mais nous avons tous été piégés d’une manière ou d’une autre, expliqua Ebulan. Nous avons même été assez naïfs pour construire ce camp nous-mêmes, ou en tout cas la plus grande partie, ajouta-t-il avec une grimace ironique.

  — Alors pourquoi ne pas escalader la palissade et vous enfuir ?

  — Pour être abattu par les sagaies d’Epadoa et de ses gardes ? intervint un autre.

 

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