LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 79

by Jean M. Auel


  — Je n’avais jamais envisagé les choses sous cet angle. Je ne cherche qu’à aider.

  — Oui, je sais. Mais cela va plus loin. Les gens sentent que tu sais ce que tu fais, et je crois que c’est pour cela qu’ils t’obéissent. Si tu le voulais, tu pourrais devenir Celle Qui Sert la Mère.

  Ayla se rembrunit.

  — Je ne crois pas. Je veux garder mon nom. C’est tout ce qui me reste de ma mère, dit la jeune femme, qui désigna soudain un tas de neige étrangement symétrique. Regarde, Jondalar !

  L’homme examina le tertre sans comprendre, mais peu à peu le dessin régulier du monticule lui évoqua quelque chose de familier.

  — Serait-ce... ? interrogea-t-il en éperonnant Rapide.

  Le monticule était cerné par un enchevêtrement de ronces, ce qui augmenta leur excitation. Ils descendirent de cheval et Jondalar, muni d’une grosse branche, se fraya un chemin parmi les piquants. Au centre du fourré il frappa le tertre de son bâton, et la neige s’effondra, dénudant le canot retourné.

  — Le voilà ! s’écria Ayla.

  Ils aplatirent les longs rameaux épineux à grands coups de pied pour atteindre le canot et les paquets soigneusement enveloppés qu’il recouvrait.

  L’agitation de Loup leur fit comprendre que la cachette n’avait pas été totalement efficace, et en découvrant des excréments de loup, ils comprirent son émoi. Les loups avaient saccagé leurs affaires et réussi à déchiqueter certains paquets pourtant bien camouflés. Même la tente était déchirée mais ils s’attendaient à pire.

  — L’anti-Loup ! s’exclama Jondalar. C’est sûrement grâce à ça qu’ils n’ont pas saccagé toutes nos affaires.

  La mixture qu’avait inventée Ayla pour décourager Loup de mâchouiller leurs peaux avait sauvé une partie de leur équipement.

  — Et dire que j’ai longtemps cru que Loup nous créait des ennuis ! s’exclama Jondalar. Sans lui, nous n’aurions probablement plus de tente. Viens ici, Loup, dit-il en se frappant la poitrine pour inviter l’animal à y poser ses pattes.

  Ayla l’observa en souriant fourrager dans le pelage de Loup et lui caresser le cou. Le changement d’attitude de Jondalar envers le fauve lui faisait plaisir. Non qu’il l’eût jamais malmené, mais c’était la première fois qu’elle le voyait manifester autant d’affection. D’évidence, Loup acceptait avec joie ces démonstrations.

  Sans l’anti-Loup, il y aurait eu beaucoup plus de dégâts, mais les bêtes avaient tout de même dévoré leurs vivres de secours. Les ravages étaient désastreux. Il ne restait quasiment plus de viande séchée ni de galettes, et de nombreux paquets de fruits secs, légumineuses et céréales avaient été déchiquetés ou manquaient. D’autres animaux les avaient sans doute emportés après le passage des loups.

  — Nous aurions dû prendre davantage des vivres que les S’Armunaï nous offraient, déclara Ayla, mais ils en avaient si peu eux-mêmes. Nous pourrions retourner là-bas, proposa-t-elle.

  — Non, je ne préfère pas. Nous chasserons, cela nous suffira jusqu’à notre arrivée chez les Losadunaï. Thonolan et moi en avions rencontré et nous avions passé la nuit avec eux. Ils nous avaient conviés à rester quelque temps parmi eux à notre retour.

  — Crois-tu qu’ils nous donneraient des vivres pour le Voyage ?

  — Oui, j’en suis même sûr, répondit-il avec un sourire malicieux. J’ai un Droit à Venir sur eux.

  — Un droit ? s’étonna Ayla. Te sont-ils apparentés comme l’étaient les Sharamudoï ?

  — Non, mais ils sont amicaux et ils font souvent du troc avec les Zelandonii. Certains connaissent ma langue.

  — Oui, tu m’as déjà parlé d’eux, mais je ne suis pas sûre de comprendre ce qu’est un Droit à Venir.

  — C’est une promesse de rendre, dans un avenir plus ou moins proche, quelque chose qu’on t’a donné, ou que tu as gagné. En paiement d’une dette de jeu trop importante pour le perdant, par exemple, ou d’autre chose.

  — D’autre chose ? s’étonna Ayla dont la curiosité s’éveillait.

  — Oui, lorsque la valeur à rembourser est difficile à définir. Il n’y a pas de limite à un Droit à Venir, on peut exiger n’importe quoi, mais en général personne ne demande l’impossible. Accepter un Droit à Venir prouve simplement sa bonne foi et sa confiance. C’est souvent un moyen d’offrir son amitié.

  Ayla prit un air entendu, sachant que Jondalar ne lui disait pas tout.

  — J’ai un Droit à Venir sur Laduni, poursuivit-il. Ce n’est pas un droit majeur, mais il est tout de même tenu de me donner tout ce que je lui demanderai. Et j’ai le droit de demander n’importe quoi. Il sera soulagé que je n’exige que de la nourriture. D’ailleurs, il nous en aurait probablement proposé de lui-même.

  — Les Losadunaï habitent-ils loin ?

  — Oui, assez. Ils vivent à la pointe ouest de ces montagnes, et nous sommes complètement à l’est. Mais en suivant le fleuve, la route est facile. Il faudra traverser la Grande Mère plus haut.

  Ils décidèrent de camper là pour la nuit, et en profitèrent pour faire un inventaire de leur matériel. Les pertes concernaient surtout la nourriture. Ils rassemblèrent ce qu’il leur restait et constatèrent que le tas n’était pas important, mais les dégâts auraient pu être pires. Ils devraient vivre de chasse et de cueillette, mais la plupart de leurs affaires étaient intactes ou facilement réparables, exception faite de la poche à viande qui avait été mise en lambeaux. Le bateau avait au moins protégé leurs affaires des intempéries, à défaut de la voracité des loups. Au petit matin, ils eurent une décision importante à prendre fallait-il continuer de traîner le bateau, ou l’abandonner ?

  — Nous arrivons dans une région montagneuse, déclara Jondalar. Il va nous gêner.

  Ayla vérifiait l’état des perches. L’une des trois avait été brisée, mais deux suffisaient pour tirer le travois.

  — Gardons-le encore, proposa-t-elle. Il sera toujours temps de l’abandonner.

  Ils laissèrent rapidement le bassin venteux derrière eux. Vers l’ouest, le lit de la Grande Rivière Mère marquait la frontière d’un violent combat entre les deux plus importantes forces de la terre, qui s’était déroulé dans l’extrême lenteur du temps géologique. Au sud, apparaissaient les contreforts des hautes montagnes occidentales dont les plus hauts sommets n’étaient jamais adoucis par la chaleur de l’été. Année après année, les pics immenses accumulaient neige et glace, et la crête des sommets scintillait au loin dans l’air pur et limpide.

  Les hauts plateaux rocheux du nord étaient les vestiges d’anciennes montagnes érodées par les siècles. La roche cristalline, enracinée dans le soubassement le plus profond, s’était soulevée à l’aube de l’humanité. Luttant contre cette fondation inflexible, la force irrésistible des continents qui dérivaient inexorablement vers le nord avait brisé et plie la croûte terrestre, soulevant de gigantesques massifs montagneux sur des espaces immenses.

  L’ancien massif restait marqué par le déploiement de force qui créa les hautes cimes. Les inclinaisons, les failles, les brisures de la roche qu’on devinait dans les ruptures de sa structure cristalline racontaient la violence des pressions extraordinaires qu’elle avait subies. A cette époque, la haute chaîne occidentale, et une autre plus à l’ouest, n’avaient pas été les seules à être créées par la dérive des continents. La longue chaîne incurvée que les deux voyageurs avaient contournée, et la série de massifs à l’est d’où jaillissaient les cimes les plus hautes de la terre, provenaient également de ce duel impitoyable.

  Plus tôt, à l’Ere Glaciaire, quand les températures annuelles étaient les plus basses, les glaciers recouvraient entièrement les massifs montagneux, tout comme les sommets de moindre altitude, de leur croûte scintillante. A mesure qu’ils avançaient, les glaciers creusaient des vallées et des crevasses, et laissaient derrière leur passage des plaines de lavage, des terrasses de graviers, et sculptaient des pitons rocheux dans les plus jeunes sommets. Mais le glacier actuel, immense couche de glace éte
rnelle, n’avait perduré qu’en haute altitude.

  Au nord, les fondements vallonnés des montagnes érodées se découpaient en terrasses, où les cours supérieurs des rivières avaient creusé des vallées en pente douce. Au sud, hormis les torrents qui tombaient directement en cascade des hauts massifs, les rivières dévalaient des pentes plus abruptes. La riche terre fertile où la Grande Rivière Mère serpentait indiquait la démarcation entre les hauts plateaux vallonnés du nord et les montagnes du sud.

  Ayla et Jondalar se dirigeaient presque droit à l’ouest, sur la rive nord du grand fleuve, à travers les vastes plaines alluviales. Le fleuve n’était plus cette énorme Mère de toutes les rivières au débit volumineux qu’ils avaient longée auparavant, mais elle n’en demeurait pas moins conséquente, et après quelques jours, comme à son habitude, elle se divisa en plusieurs chenaux.

  Une demi-journée de marche en amont, ils tombèrent sur un nouvel affluent dont la confluence tumultueuse leur sembla périlleuse, avec un rideau de glace et des monticules de glaçons bordant chaque rive. Les affluents ne descendaient plus des massifs familiers du nord, maintenant dépassés, mais des terres inconnues de l’ouest. Réticent à franchir cette rivière dangereuse, et ne voulant pas en remonter le courant, Jondalar préféra revenir sur ses pas et traverser les multiples bras de la Mère.

  Le choix s’avéra judicieux. Certains chenaux étaient larges, pris dans les glaces le long des rives, et l’eau atteignait à peine les flancs des chevaux. Le soir, après tant d’incidents et de drames en franchissant d’autres cours d’eau, cette traversée en douceur de la Grande Rivière Mère leur parut paradoxale, mais Ayla et Jondalar ne songeaient pas à s’en plaindre.

  Dans le froid glacial de l’hiver, le simple fait de voyager était suffisamment dangereux. La plupart des gens restaient dans le chaud confort de leur logis, et si quelqu’un s’attardait dehors, les parents ou les amis se précipitaient à sa recherche. Ayla et Jondalar étaient seuls. Qu’un accident survienne, et ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes.

  A mesure qu’ils grimpaient, ils remarquaient de subtils changements dans la végétation. Les sapins et les mélèzes faisaient leur apparition parmi les épicéas et les pins, près du fleuve. La température dans les vallées était souvent plus froide qu’en altitude. La neige et la glace blanchissaient les hauts plateaux environnants, mais il neigeait rarement dans les vallées. Quelques légers flocons s’amoncelaient parfois sur le sol gelé et dans les creux ou les dépressions. Lorsque les voyageurs ne trouvaient pas de neige, ils brisaient la glace des rivières avec leur hache de pierre, et la faisaient fondre pour se désaltérer.

  Ayla devint plus attentive aux animaux qui parcouraient les plaines de la vallée de la Mère. C’étaient les mêmes espèces qu’elle avait rencontrées dans les steppes, mais celles qui recherchaient le froid prédominaient. Ayla n’ignorait pas que la végétation desséchée des plaines glaciales suffisait à leur subsistance, mais elle se demandait où ils trouvaient l’eau nécessaire.

  Elle devinait que les loups et les autres carnassiers tiraient le liquide indispensable du sang de leurs proies, et qu’en sillonnant de vastes étendues, ils trouvaient des poches de neige ou des morceaux de glace à sucer. Mais qu’en était-il des chevaux et autres herbivores ? Où trouvaient-ils de l’eau dans des terres qui se transformaient l’hiver en un désert gelé ? Certaines régions étaient certes recouvertes de neige, mais d’autres n’étaient que rocaille dénudée ou glace. Pourtant, desséché ou pas, partout où l’on trouvait du fourrage, on trouvait aussi des animaux.

  Bien qu’ils fussent toujours rares, Ayla aperçut davantage de rhinocéros laineux que jamais, et les inévitables bœufs musqués qui les accompagnaient invariablement. Les deux espèces recherchaient les vastes étendues balayées par les vents, mais les rhinocéros préféraient l’herbe et les carex, alors que les bœufs musqués, comme les moutons à qui ils ressemblaient, se nourrissaient de lichens et de mousse. De grands rennes et des mégacéros gigantesques aux andouillers géants se partageaient aussi la plaine glaciale avec des chevaux protégés par leurs épaisses robes hivernales, mais le roi de cette vallée était incontestablement le mammouth.

  Ayla ne se lassait jamais d’observer ces géants. Bien que parfois chassés par les humains, ils étaient si peu farouches qu’on aurait pu les croire apprivoisés. Ils se laissaient souvent approcher. Le risque était davantage du côté des humains. Les mammouths laineux, qui n’étaient pourtant pas les plus gigantesques de leur espèce, restaient toutefois les animaux les plus imposants que les humains eussent jamais vus, et qu’ils verraient jamais. Avec leur double fourrure d’hiver et leurs défenses énormes, ils semblaient encore plus gros que dans le souvenir d’Ayla.

  Chez les petits, les défenses s’annonçaient par des incisives supérieures d’environ quatre centimètres. Elles tombaient au bout d’un an, et étaient remplacées par des défenses qui continueraient à pousser toute la vie. Bien que les défenses fussent des ornements d’apparat jouant un rôle important dans les relations entre mammouths, elles leur servaient aussi à briser la glace. Et à ce jeu-là, les capacités des mammouths étaient phénoménales.

  Ayla en prit conscience un jour qu’elle observait un troupeau de femelles qui se dirigeait vers le fleuve. Certaines utilisèrent leurs défenses, plus petites et plus droites que celles des mâles, pour arracher des blocs de glace pris dans les anfractuosités de la roche. Ayla ne comprit pas tout de suite l’intérêt de leurs efforts, puis elle vit une jeune femelle saisir un morceau de glace avec sa trompe et l’enfourner dans sa bouche.

  — De l’eau ! s’exclama-t-elle. C’est comme ça qu’elles s’abreuvent ! Je me demandais où elles trouvaient à boire.

  — Oui, je n’y avais jamais songé, mais maintenant que tu en parles, je me souviens que Dalanar racontait des histoires là-dessus. Je connaissais beaucoup de dictons sur les mammouths, mais je n’en ai retenu qu’un : « Ne t’aventure jamais dehors quand les mammouths vont au nord. » On pourrait en dire autant avec les rhinocéros, d’ailleurs.

  — Je ne comprends pas, avoua Ayla.

  — Cela veut dire qu’une tempête de neige approche, expliqua Jondalar. Ces grosses créatures n’aiment pas la neige qui cache leur nourriture. Ils en déblaient une partie avec leurs défenses et leur trompe, mais quand la neige est très profonde, ils s’y enlisent. C’est dangereux pour eux surtout s’il gèle après un redoux. Ils s’allongent pour la nuit quand la neige a été ramollie par le soleil, et au matin leur fourrure gelée est prise dans le sol. Ils ne peuvent plus bouger. C’est le moment idéal pour les chasser. Mais même s’ils ne sont pas massacrés par les chasseurs et que le dégel tarde, ils restent cloués au sol et meurent lentement de faim. Les plus jeunes meurent parfois de froid.

  — Quel rapport avec le fait d’aller au nord ?

  — Plus tu vas vers le glacier, moins il y a de neige. Te souviens-tu du jour où nous avons chassé le mammouth avec les Mamutoï ? Il n’y avait qu’un torrent qui provenait de la fonte du glacier. Et nous étions en été. L’hiver, tout est gelé.

  — Et c’est pour cela qu’il n’y a presque pas de neige par ici ?

  — Oui. Dans cette région, il fait toujours froid et sec, surtout en hiver. On dit que c’est à cause de la proximité des glaciers. Ils recouvrent les montagnes du sud, et le Grand Glacier n’est pas très loin au nord. La région limitrophe est un territoire de Têtes Plates... heu, je veux dire du Clan. Elle commence un peu plus à l’ouest, précisa Jondalar qui avait remarqué la réaction d’Ayla et se sentit gêné. Il y a un autre dicton sur les mammouths et l’eau, mais je l’ai oublié. C’est quelque chose comme : « Si tu ne trouves pas d’eau, cherche les mammouths. »

  — Ah, celui-là, je le comprends, dit Ayla qui regardait au-delà de Jondalar.

  Il se retourna pour voir ce qui l’intéressait. Les femelles avaient remonté le fleuve et joignaient leurs efforts à ceux des mâles. Plusieurs d’entre elles attaquaient une étroite paroi de glace presque verticale qui s’était f
ormée au bord du fleuve. Les plus gros mâles, parmi lesquels un vieux mammouth au poil sillonné de gris, et dont les défenses impressionnantes se croisaient devant les yeux – perdant ainsi beaucoup de leur efficacité –, creusaient la paroi et arrachaient des blocs de glace énormes. Ils les soulevaient ensuite avec leur trompe et les fracassaient en petits morceaux en les jetant violemment au sol. Le tout accompagné de mugissements, de barrissements, et de piétinements assourdissants. Les bêtes énormes semblaient prendre un plaisir évident à ce petit jeu.

  Cette technique pour casser la glace était connue de tous les mammouths. Même les minuscules défenses de cinq centimètres des jeunes d’à peine trois ans qui venaient juste de perdre leurs incisives étaient déjà usées à force de gratter la glace, et la pointe des défenses de cinquante centimètres des jeunes de dix ans présentaient une usure caractéristique à force de racler les parois verticales des murs de glace. Lorsqu’ils atteignaient leur vingt-cinquième année, les défenses des jeunes mammouths commençaient à s’incurver vers le haut, modifiant alors leur utilisation. La surface inférieure des défenses s’usait dans les efforts pour déblayer la glace et la neige qui recouvraient les plantes des steppes. Casser des blocs de glace représentait parfois un danger, et les défenses se brisaient souvent. Mais les pointes cassées étaient vite polies par l’acharnement des mammouths à creuser et dégager des blocs de glace afin de se désaltérer.

  Ayla s’aperçut que d’autres animaux s’étaient assemblés. Les troupeaux de mammouths ne cassaient pas seulement des blocs de glace pour leur consommation personnelle, toute la communauté animale en profitait et accompagnait les mammouths dans leur migration. Les énormes créatures laineuses ne se contentaient pas de dégager des blocs de glace en hiver, ils creusaient aussi des trous dans les lits asséchés des rivières en été, qui se remplissaient ensuite d’eau. Ces réservoirs profitaient aussi à ceux qui avaient la bonne idée de suivre les géants.

 

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