LE GRAND VOYAGE
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— Bonsoir, Madenia, lança-t-il. Est-ce que la pierre à feu t’a plu ? Il ressentait cette même attirance que provoquaient souvent chez lui les jeunes filles avant les Premiers Rites, nerveuses et effarouchées, comme celles qu’on lui avait demandé d’initier au Don des Plaisirs de la Mère. C’était une tâche qui lui plaisait, dont il s’acquittait parfaitement et c’était pourquoi il avait si souvent été choisi comme guide. Contrairement aux jeunes filles aux craintes puériles, la peur de Madenia était fondée, et Jondalar aurait considéré le délicat passage de la douleur au plaisir comme un défi supplémentaire à relever.
Il posa sur Madenia son regard d’un bleu étonnant en regrettant de ne pas rester assez longtemps pour participer aux rites annuels des Losadunaï. Il souhaitait sincèrement l’aider à surmonter ses peurs et son désir pour elle n’était pas feint. Le mariage de ces deux sentiments décuplait son charme viril et le rendait irrésistible. Il adressa un dernier sourire à Madenia qui la laissa sans voix.
Cette émotion était nouvelle pour Madenia. Une chaleur inonda tout son être et elle brûla bientôt d’un feu qui lui faisait perdre la tête. Elle avait envie de toucher Jondalar, d’être caressée par lui et elle ne savait pas comment exprimer ce désir nouveau. Elle esquissa un sourire intrépide, et resta ensuite bouche bée, honteuse de tant d’audace. Embarrassée, elle courut se réfugier dans son foyer. Sa mère la vit partir et la suivit. Jondalar connaissait ce genre de réaction. Souvent, les jeunes filles timides réagissaient comme Madenia, ce qui ne les rendait que plus désirables.
— Qu’as-tu fait à cette pauvre enfant, Jondalar ?
Il se retourna et sourit à celle qui venait de l’apostropher.
— Ai-je vraiment besoin de le demander ? reprit-elle. Je me souviens d’un temps où ce regard m’avait presque conquise. Mais ton frère avait son charme, lui aussi.
— Et tu en as été bénie. Tu es resplendissante, Filonia. Es-tu heureuse ?
— Oui, très. Thonolan m’a laissé une parcelle de son esprit, et j’en suis très heureuse. Et toi ? Où as-tu rencontré cette Ayla ?
— Oh, c’est une longue histoire. Elle m’a sauvé la vie. Malheureusement, il était trop tard pour Thonolan.
— Oui, j’ai entendu dire qu’un lion des cavernes l’avait tué. Cela m’a beaucoup peinée.
Une ombre de douleur assombrit le regard de Jondalar.
— Mère ? appela une petite fille.
C’était Thonolia qui arrivait main dans la main avec l’aînée de Solandia.
— Puis-je manger au foyer de « Salia » et jouer avec le loup ? Il aime les enfants, tu sais.
Filonia dévisagea Jondalar d’un air inquiet.
— Loup ne lui fera aucun mal, Filonia, assura Jondalar. C’est vrai qu’il adore les enfants. Demande à Solandia, elle le laisse jouer avec son bébé. Loup a été élevé au milieu d’enfants et Ayla l’a dressé. C’est une femme remarquable, surtout avec les bêtes.
— Alors, c’est d’accord, Thonolia, fit sa mère. Si cet homme le dit, on peut lui faire confiance. C’est de son frère que tu tiens ton nom.
Des éclats de voix leur parvinrent. Pendant que les deux petites filles s’en allaient en courant, ils s’approchèrent pour comprendre ce qui se passait.
— Quelqu’un va-t-il enfin s’occuper de ce... ce Charoli ? Faut-il qu’une mère se désespère ? se lamentait Verdegia, prenant Laduni à témoin. Si les hommes sont incapables d’agir, nous réunirons le Conseil des Mères. Il comprendrait ce que souffre un cœur de mère, et son jugement ne se ferait pas attendre.
Losaduna s’était approché de Laduni, prêt à lui apporter son concours. On ne réunissait le Conseil des Mères qu’en dernier recours. Les répercussions étaient graves et on ne faisait appel à lui que lorsque tout avait échoué.
— Pas de précipitation, Verdegia, répliqua Laduni. Le messager que nous avons envoyé à Tomasi sera là d’un moment à l’autre. Tu peux bien attendre encore un peu. D’ailleurs, Madenia va mieux. Tu ne trouves pas ?
— Ça, je n’en sais rien ! Elle s’est réfugiée au foyer, et elle refuse de m’expliquer ce qu’elle a. Elle clame que tout va bien, et que je ne dois pas m’inquiéter, mais qu’y puis-je ?
— Moi, je pourrais le lui dire, souffla Filonia entre ses dents, mais je ne crois pas que Verdegia comprendrait. Remarque, elle a tout de même raison sur une chose. Il faut s’occuper de Charoli. Toutes les Cavernes en parlent.
— Oui, mais que peut-on faire ? demanda Ayla qui avait rejoint les deux amis.
— Je n’en sais rien, dit Filonia en adressant un sourire à la jeune femme.
Ayla était venue voir son bébé, et avait visiblement été très émue de le tenir dans ses bras.
— Je crois que le plan de Laduni est bon, reprit Filonia. Il pense que les Cavernes devraient agir ensemble et ramener à la raison les jeunes de la bande. Il croit qu’ils changeraient rapidement, une fois séparés et soustraits à l’influence de Charoli.
— L’idée me semble excellente, approuva Jondalar.
— Mais est-ce que la Caverne de Charoli, et Tomasi, qui est apparenté à la mère de cette brute, voudront se joindre aux autres ? s’inquiéta Filonia. Nous le saurons dès que le messager sera de retour, mais je comprends Verdegia. Si la même chose arrivait à Thonolia.... soupira-t-elle, incapable d’en dire plus.
— Tout le monde comprend Madenia et sa mère, assura Jondalar. Les gens sont plutôt bons de nature, mais il suffit d’un être malfaisant pour que tout change.
Ayla, qui se souvenait encore d’Attaroa, partageait son avis.
— Voilà quelqu’un ! Voilà quelqu’un !
Larogi et plusieurs de ses amis entrèrent dans la caverne en courant, annonçant la nouvelle, et Ayla se demanda ce qu’ils faisaient dehors en pleine nuit par un froid pareil. Quelques instants plus tard, un homme entre deux âges entra à son tour.
— Rendoli ! s’écria Laduni, visiblement soulagé. Tu ne pouvais pas mieux choisir ton moment. Laisse-moi te débarrasser, et t’offrir quelque chose de chaud à boire. Tu reviens juste à temps pour la Fête de la Mère.
— C’est le messager que Laduni a envoyé à Tomasi, expliqua Filonia, surprise de le voir.
— Alors qu’a-t-il répondu ? demanda vivement Verdegia.
— Verdegia ! gronda Losaduna. Laisse-le reprendre son souffle. Il vient à peine d’arriver !
— Laisse, fit Rendoli, qui se débarrassa de son sac et accepta le bol de tisane que Solandia lui tendait. La bande de Charoli a attaqué la Caverne, près de la lande où ils se terrent. Ils ont volé des vivres et des armes et ont failli tuer une femme. Elle est gravement blessée, et ne s’en remettra peut-être pas. Les Cavernes en ont assez. Quand l’histoire de Madenia a été connue, elles ont décidé d’en finir. Malgré les liens qui l’unissent à la mère de Charoli, Tomasi est résolu à se joindre aux autres Cavernes et à corriger la bande. Il a appelé à une réunion d’urgence de toutes les Cavernes, et c’est ce qui m’a retardé. Je voulais y assister. Toutes les Cavernes proches ont envoyé une délégation. J’ai dû prendre des décisions en notre nom à tous.
— Je suis sûr que tu as bien agi, déclara Laduni, et tu as bien fait de rester. Qu’ont-ils pensé de ma suggestion ?
— Ils l’ont adoptée, Laduni. Chaque Caverne va envoyer des traqueurs à leurs trousses – certains sont déjà partis. Dès qu’on saura où se cachent ceux de Charoli, des chasseurs de chaque Caverne les encercleront et les ramèneront. Tomasi veut les capturer avant la Réunion d’Été. Et il voudrait que tu viennes porter ton accusation et réclamer ton droit, ajouta-t-il à l’adresse de Verdegia.
La vieille femme parut se calmer, mais le refus de sa fille de participer à la cérémonie qui ferait d’elle une femme aux yeux de tous, et capable, avec l’aide de la Mère, d’engendrer ses futurs petits-enfants, continuait d’accabler Verdegia.
— Mon accusation est toute prête, et je ferai valoir mon droit, assura-t-elle. Et si Madenia continue de refuser les Premiers Rites, comptez sur moi pour ne
pas l’oublier.
— Je garde confiance, assura Losaduna. Elle changera d’avis avant l’été. Je constate des progrès notable depuis la purification. Elle recommence à parler avec le groupe. Je crois qu’Ayla la beaucoup aidée.
Lorsque Rendoli retourna dans son foyer, Losaduna croisa le regard de Jondalar et lui fit signe. Jondalar s’excusa, et alla rejoindre Celui Qui Sert au Foyer de Cérémonie. Ayla les aurait bien suivis, mais elle devina qu’ils avaient besoin d’être seuls.
— Je me demande ce qu’ils préparent ? fit-elle.
— A mon avis, il doit s’agir d’un rituel privé, déclara Filonia, ce qui excita encore plus la curiosité d’Ayla.
— As-tu apporté un objet de ta fabrication ? demanda Losaduna.
— J’ai une lame. Je n’ai pas eu le temps d’y ajouter un manche, mais j’ai fait de mon mieux, assura Jondalar en sortant de sa tunique un petit paquet fait avec un morceau de cuir.
Il l’ouvrit et dévoila un éclat de silex dont le tranchant aiguisé coupait comme un rasoir. Une des extrémités était taillée en pointe pour être introduite dans un manche. Losaduna l’examina avec soin.
— C’est du beau travail, approuva-t-il. Je ne doute pas qu’il soit accepté.
Jondalar, qui ne s’attendait pas à être si nerveux, poussa un soupir de soulagement.
— Et un objet à elle ?
— Ça n’a pas été facile, avoua Jondalar. Nous voyageons avec le minimum de choses et elle sait où elle range chacune de ses affaires. Elle possède bien quelques objets, des cadeaux qu’on lui a offerts, mais je n’ai pas voulu y toucher. Je me suis alors souvenu que tu m’avais spécifié que la taille n’avait pas d’importance, pourvu que ce soit très personnel, fit-il en ramassant un objet minuscule dans le même paquet. Ayla porte une amulette, une petite bourse décorée où elle range des objets de son enfance, expliqua-t-il. C’est très important pour elle et elle ne s’en sépare que pour se baigner, et encore pas toujours. Quand nous sommes allés à la source chaude, elle l’a ôtée. J’en ai profité pour couper une des perles de décoration.
— Bien ! fit Losaduna avec un sourire satisfait. C’est parfait ! Et c’est très astucieux de ta part. J’ai déjà vu son amulette, c’est un objet très personnel. Enveloppe les deux ensemble et donne-moi le paquet.
Jondalar s’exécuta, mais Losaduna surprit son air interrogateur quand il lui tendit les objets.
— Je ne peux pas te dire où je le range, expliqua Losaduna, mais Elle saura. Bon, j’ai plusieurs choses à te dire, et quelques questions.
— J’y répondrai de mon mieux.
— Tu veux qu’un enfant naisse dans ton foyer, un enfant né de cette femme, Ayla. C’est bien cela ?
— Oui.
— Tu dois comprendre qu’un enfant né dans ton foyer ne sera pas nécessairement de ton esprit.
— Oui, je sais.
— Tu le sais, mais qu’en penses-tu ? Est-ce que tu attaches de l’importance à l’esprit qui sera utilisé ?
— Je préférerais qu’il soit de mon esprit, mais... mon esprit n’est peut-être pas assez bon. S’il n’est pas assez puissant, la Mère ne pourra pas l’utiliser... ou peut-être ne le veut-Elle pas. On n’est jamais sûr de l’esprit qu’Elle utilise, mais si l’enfant est d’Ayla, et qu’il naisse dans mon foyer, je serai satisfait.
Losaduna parut approuver.
— Bon, fit-il. Ce soir nous honorerons la Mère, alors le moment est propice. Tu dois savoir que les femmes qui honorent le plus la Mère sont celles qu’Elle bénit le plus souvent. Ayla est très belle, elle n’aura aucun mal à trouver un ou plusieurs partenaires avec qui partager les Plaisirs.
En voyant sa réaction, Celui Qui Sert la Mère comprit que Jondalar était de ceux qui acceptent difficilement que la femme de leur choix en choisisse un autre, même le temps d’une cérémonie.
— Tu dois l’encourager, Jondalar. La Mère en sera honorée, et cela prouvera ta sincérité. Si tu veux réellement qu’un enfant d’Ayla naisse dans ton foyer, tu dois l’encourager. Cela marche souvent, j’en ai été témoin. Nombreuses sont les femmes qui deviennent enceintes presque immédiatement. En outre, la Mère sera satisfaite de toi, et Elle utilisera peut-être ton esprit, surtout si tu L’honores comme il convient, toi aussi.
Jondalar approuva d’un signe de tête, mais Losaduna vit ses mâchoires se crisper et comprit que les choses n’allaient pas être simples.
— Elle n’a jamais participé à une Fête en l’Honneur de la Mère, objecta Jondalar. Que se passera-t-il si... si elle ne veut que moi ? Devrai-je refuser ?
— Tu dois l’encourager à partager avec d’autres, mais le choix lui appartient, bien sûr. A Sa Fête, tu ne dois refuser aucune femme, et surtout pas celle que tu as choisie pour compagne. Mais ne t’inquiète pas, Jondalar. Pendant la Fête de la Mère, les femmes sont dans un tel état d’esprit qu’elles partagent Ses Plaisirs avec joie. Pourtant, je suis très surpris qu’une femme comme Ayla n’ait pas été élevée dans la gloire de la Mère. J’ignorais qu’il existât un seul peuple qui ne La reconnût pas.
— Ceux qui l’ont élevée étaient... étaient assez particuliers, se contenta de dire Jondalar.
— Je le crois volontiers. Bien, allons demander à la Mère. Demander à la Mère. Demander à la Mère. L’idée l’obsédait. Il se rappela soudain avoir souvent entendu dire qu’il était un des favoris de la Mère. On disait qu’Elle l’aimait tant qu’aucune femme ne pouvait se refuser à lui, pas même Doni en personne. Et qu’il pouvait Lui demander ce qu’il voulait, Elle le lui accorderait toujours. On l’avait aussi prévenu de se méfier d’une telle faveur : il risquait d’obtenir ce qu’il Lui demandait. Pour l’instant, il ne souhaitait que cela.
Ils s’arrêtèrent devant la niche où la lampe brûlait toujours.
— Prends la dunaï et serre-la dans tes mains, ordonna Celui Qui Sert la Mère.
Jondalar s’empara délicatement de la représentation de la Mère. C’était l’une des plus belles sculptures qu’il eût jamais vues. Le dessin de son corps était parfait. On aurait dit que le sculpteur s’était inspiré d’un modèle vivant, de proportions idéales. Jondalar avait vu assez de femmes nues pour savoir comment elles étaient faites. Les bras, posés sur la poitrine opulente, étaient simplement suggérés, mais les doigts et les bracelets qu’elle portait aux poignets étaient finement ciselés. Les deux jambes s’effilaient dans une sorte de piquet qui s’enfonçait dans la terre.
Le plus surprenant était la tête. Celle de la plupart des donii n’était jamais plus qu’une espèce de bosse, parfois encadrée d’une esquisse de cheveux, mais sans visage. Celle-ci avait une coiffure élaborée, faite de plusieurs rangées de boucles serrées entourant un visage entièrement lisse.
En l’examinant de plus près, il découvrit avec surprise qu’on l’avait taillée dans du calcaire. L’ivoire, le bois ou l’os se travaillaient plus facilement, et la statuette était si parfaite qu’on avait peine à croire qu’elle fût en pierre. On a dû casser beaucoup d’outils en silex avant de la terminer, se dit-il.
Tout à ses pensées, Jondalar s’aperçut seulement que Celui Qui Sert la Mère chantonnait, et il avait appris assez de losadunaï pour comprendre qu’il invoquait les noms de la Mère. Le rituel avait commencé. Il se recueillit pieusement en espérant que son intérêt pour l’esthétisme de la sculpture ne le distrairait pas des qualités plus spirituelles de la cérémonie. La donii était certes un symbole de la Mère, et le refuge d’une de Ses nombreuses émanations, mais Jondalar n’ignorait pas que la sculpture n’en était pas pour autant la Grande Terre Mère, Elle-même.
— Maintenant, réfléchis bien, conseilla Losaduna. Et du fond de ton cœur, formule ta demande à la Mère avec tes propres mots. Conserve la dunaï dans tes mains, cela t’aidera à enrichir ta demande de tes sentiments les plus profonds. N’hésite pas à dire tout ce qui te passe par la tête. Et rappelle-toi que ce que tu demandes est agréable à la Mère de Toutes les Créatures.
Jondalar ferma les yeux pour
mieux se concentrer.
— O Doni, Grande Terre Mère, commença-t-il. Il y a eu des moments dans ma vie où j’ai pensé... des choses qui T’ont peut-être déplu. Je ne voulais pas Te déplaire, mais... on ne réfléchit pas toujours comme il faudrait. Il fut un temps où je croyais que je ne pourrais jamais aimer une femme, et je me suis demandé si c’était parce que Tu étais fâchée contre moi à cause de... de ces choses...
Cet homme a dû connaître de bien pénibles expériences, se dit Losaduna. Il est pourtant si bon, et il a l’air tellement sûr de lui, on a du mal à croire que la honte puisse l’accabler à ce point.
— Alors, quand je suis parvenu au bout de Ta rivière, et que j’ai perdu... mon frère, que j’aimais plus que tout au monde, Tu m’as envoyé Ayla et j’ai enfin découvert l’amour. Je Te remercie pour Ayla. Si je n’avais plus ni amis ni parents, je serais heureux tant qu’Ayla resterait auprès de moi. Mais si Tu avais la bonté, Grande Mère, j’aimerais... je voudrais... je souhaiterais une dernière chose. J’aimerais Te demander... un... un enfant. Un enfant né d’Ayla, né dans mon foyer, et si c’est possible, né de mon esprit, ou de mon essence, comme le croit Ayla. Si c’est impossible, si mon esprit n’est pas assez... assez puissant, alors qu’Ayla ait tout de même son bébé, et qu’il naisse dans mon foyer pour qu’il soit mien dans mon cœur.
Jondalar allait reposer la donii, mais il n’avait pas terminé, il s’arrêta et serra très fort la statuette.
— Encore une chose. Si Ayla devenait enceinte d’un enfant de mon esprit, j’aimerais être sûr que cet enfant est bien de mon esprit.
Tiens, voilà une demande intéressante, se dit Losaduna. Beaucoup d’hommes aimeraient savoir, mais j’en connais peu qui s’en préoccupent à ce point. Pourquoi y attache-t-il tant d’importance ? Et qu’a-t-il voulu dire en parlant d’enfant de son essence... comme le croit Ayla ? J’aimerais bien poser cette question à Ayla. Mais c’est un rituel privé et je ne peux pas dévoiler à Ayla ce qui s’y est dit. J’essaierai de discuter avec elle plus tard.