LE GRAND VOYAGE
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Ayla regarda les deux hommes sortir du Foyer de Cérémonie. On devinait qu’ils avaient accompli ce qu’ils devaient accomplir, mais le plus petit semblait soucieux et comme accablé, alors que l’autre paraissait malheureux, mais affichait un air déterminé. Leur attitude étrange accrut sa curiosité. Qu’avaient-ils donc été faire ?
— J’espère qu’elle changera d’avis, entendit-elle dire Losaduna comme ils s’approchaient. Je ne vois que les Premiers Rites pour lui permettre de surmonter son épreuve. Il faudra lui choisir un partenaire avec beaucoup de soin. J’aimerais que tu restes, Jondalar. Elle semble s’intéresser à toi. C’est rassurant de voir qu’un homme peut encore l’attirer.
— Je serais heureux de l’aider, mais nous ne pouvons pas rester. Nous devons partir le plus vite possible. Demain ou le jour d’après.
— Oui, tu as raison. La saison peut changer rapidement. Sois prudent si tu remarques que l’un de vous s’énerve.
— Ah, tu parles du Malaise ! fit Jondalar.
— Qu’est-ce que le Malaise ? demanda Ayla.
— C’est le fœhn qui l’apporte, le fondeur de neige, le vent du printemps, expliqua Losaduna. Un vent sec et chaud qui souffle du sud-est, avec assez de violence pour déraciner les arbres. Il fait fondre la neige à une telle vitesse que d’énormes congères sont balayées en un jour, et s’il vous surprend sur le glacier, vous risquez de ne pas pouvoir traverser. En fondant, la glace peut creuser des crevasses sous vos pieds, gonfler des rivières qui vous coupent la route, ouvrir soudainement des ravins. Le vent arrive si vite que les mauvais esprits qui aiment le froid n’ont pas le temps de s’enfuir. Il les balaie, les entraîne dans son souffle. C’est pour cela que les mauvais esprits caracolent en tête du fondeur de neige et le précèdent de peu. Ils apportent le Malaise. Si vous savez à quoi vous attendre, vous les contrôlerez et ils vous préviendront de l’arrivée du fœhn. Mais les mauvais esprits sont malins, et on ne peut pas toujours les manipuler à son avantage.
— Mais comment peut-on savoir que les mauvais esprits sont là ? s’inquiéta Ayla.
— Comme je viens de le dire, surveillez vos humeurs. Parfois ils rendent malade, et si la maladie est déjà là, elle empire. Mais le plus souvent ils attisent les conflits. Certains entrent dans des rages terribles, mais tout le monde sait que c’est à cause du Malaise et on ne leur en tient pas rigueur – sauf s’ils provoquent des dégâts ou des blessures, et encore, on leur pardonne beaucoup. Après son passage, on remercie le fondeur de neige parce qu’il a amené les nouvelles pousses, la nouvelle vie. Mais personne ne souhaite sa venue.
— Venez manger ! appela Solandia qu’ils n’avaient pas vue arriver. Tout le monde en a déjà repris, il ne vous restera bientôt plus rien.
Ils se hâtèrent vers le foyer central où un grand feu brûlait, attisé par les courants d’air provenant de l’entrée de la caverne. Tout le monde portait des vêtements chauds parce que cette partie de la caverne, qu’aucune cloison de cuir ne protégeait, était ouverte à tous vents. Le centre du cuissot de bouquetin était bleu, mais en le laissant sur la broche, il continuait de cuire, et la viande fraîche était très appréciée. Il y avait aussi une riche soupe composée de viande séchée, de graisse de mammouth, de quelques morceaux de racines séchées et d’airelles presque tout ce qu’il restait de légumineuses et de fruits. Chacun attendait avec impatience les premières pousses du printemps.
Mais le rude hiver sévissait toujours, et bien qu’il souhaitât la venue du printemps, Jondalar souhaitait davantage encore que l’hiver se prolongeât... le temps qu’ils franchissent le glacier qui les séparait de son peuple.
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Après le repas, Losaduna annonça qu’on allait servir dans le Foyer de Cérémonie quelque chose dont Ayla et Jondalar ne saisirent pas le nom. Il s’agissait d’une boisson chaude, au goût agréable et vaguement familier. Ayla pensa à un jus de fruits fermentés, parfumé avec des herbes et elle fut surprise quand Solandia lui apprit que le breuvage était composé surtout de sève de bouleau avec très peu de fruits.
Après la première gorgée, il restait une amertume en bouche et la boisson était plus forte qu’Ayla ne l’avait cru. Solandia lui avoua que les herbes y étaient pour beaucoup. Ayla identifia enfin l’arôme qui lui avait semblé familier. C’était celui de l’absinthe, une plante très puissante dont l’abus était dangereux. Sa présence était dissimulée par le fort parfum de la reine des bois et de quelques autres plantes aromatiques. Elle goûta encore le breuvage pour analyser sérieusement sa composition.
Elle s’inquiéta auprès de Solandia des dangers potentiels de l’absinthe, et la femme lui expliqua qu’on utilisait rarement la plante, sauf pour cette boisson réservée aux Fêtes de la Mère. A cause de son caractère sacré, Solandia était très réticente à en livrer les secrets, mais les questions d’Ayla étaient si précises et sa connaissance si vaste qu’elle fut obligée de lui répondre. Ayla comprit alors que derrière son apparence de breuvage plaisant et à peine fermenté, il s’agissait en réalité d’une boisson extrêmement forte, conçue pour encourager la spontanéité et la sensualité propices aux relations intimes qu’exigeait une Fête en l’Honneur de la Mère.
Le peuple de la Caverne affluait dans le Foyer de Cérémonie et Ayla remarqua que sa propre acuité s’était accrue à force de goûter le breuvage. Bientôt un bien-être langoureux l’envahit et lui fit oublier tout désir d’analyse. Elle aperçut Jondalar entouré de quelques autres parlant avec Madenia, et, plantant là Solandia, elle se dirigea vers le groupe. Les hommes la virent arriver avec un plaisir évident. Elle sourit, submergeant Jondalar de tendresse. Il n’allait pas lui être facile de suivre les recommandations de Losaduna, et d’encourager Ayla à participer pleinement à la Fête de la Mère, malgré tout le breuvage que Celui Qui Sert lui avait versé. Il prit une inspiration profonde et vida sa coupe d’un trait.
Parmi ceux qui l’accueillirent chaleureusement, Ayla reconnut Filonia et son compagnon, Daraldi, qu’on lui avait présenté un peu plus tôt.
— Ta coupe est vide ! remarqua Daraldi, qui plongea une louche dans un récipient en bois et servit Ayla.
— Moi aussi, j’en reprendrais volontiers ! déclara Jondalar avec une jovialité forcée.
Losaduna remarqua l’attitude contrainte de Jondalar, mais il pensait que personne ne s’en soucierait. Ce en quoi il se trompait. Ayla avait jeté un coup d’œil à Jondalar, vu ses mâchoires crispées et en avait tout de suite déduit que quelque chose le préoccupait. Elle avait surpris le regard de Celui Qui Sert et avait deviné qu’un secret les liait, mais la boisson obscurcissait son raisonnement et elle décida d’y repenser à tête reposée. Soudain, des battements de tambours résonnèrent.
— La danse commence ! s’exclama Filonia. Viens, Jondalar. Je vais t’apprendre les pas, proposa-t-elle en l’entraînant vers le centre du foyer.
— Vas-y, Madenia, va danser ! l’incita Losaduna.
— Oui, Madenia, viens danser ! renchérit Jondalar en lui souriant. Tu connais les pas ?
Avec soulagement Ayla le voyait se détendre.
Toute la journée, Jondalar avait entouré Madenia de beaucoup d’attention, et bien qu’elle se fût montrée timide et peu loquace, elle avait été très sensible à sa prévenance. Elle ne pouvait croiser son regard irrésistible sans ressentir un pincement au cœur. Lorsqu’il lui prit la main pour l’inviter à danser, des frissons glacés mêlés à une brusque bouffée de chaleur l’étourdirent, et elle fut incapable de lui résister.
Filonia parut d’abord fâchée, mais elle accueillit la jeune fille avec un sourire complice.
— Apprenons-lui ensemble à danser, proposa-t-elle.
Daraldi s’apprêtait à inviter Ayla, mais Laduni le devança. Les deux hommes s’esclaffèrent et se confondirent en politesses, chacun voulant céder sa place à l’autre.
— Montrez-moi donc les pas tous les deux, proposa Ayla, prise par l’allégresse générale.
Daraldi inclina vivement la tête en signe d’assentime
nt, et Laduni lui adressa un sourire joyeux. Ils la prirent chacun par une main et se frayèrent un chemin parmi les couples qui occupaient déjà le centre de l’espace. On forma une ronde et les visiteurs furent initiés aux premiers rudiments de la danse de la Caverne. Bientôt un son flûté retentit. Ayla sursauta. Elle n’avait pas entendu de flûte depuis la Réunion d’Été des Mamutoï. Quand était-ce déjà ? L’été dernier seulement ? Que cela lui semblait loin ! Et dire qu’elle ne les reverrait plus jamais.
Elle chassa les larmes qu’elle sentait monter, mais la danse lui fit vite oublier ses souvenirs poignants. Au début, le rythme avait été facile à suivre, mais il devenait de plus en plus compliqué à mesure que la soirée avançait. Ayla était sans conteste le centre d’attraction. Séduits, tous les hommes s’empressaient autour d’elle. C’était à qui attirerait son attention. Les insinuations et les propositions fusaient, à peine voilées par une pointe d’humour. Jondalar faisait discrètement la cour à Madenia, et plus expressément à Filonia, mais il ne perdait pas de vue les hommes qui tournaient autour d’Ayla.
Les figures de danse prenaient des formes complexes, avec changement de place et de partenaires. Ayla dansa avec tout le monde. Elle riait aux plaisanteries grivoises qui accompagnaient les couples allant s’isoler derrière les tentures de cuir. Laduni sauta au milieu de la ronde et exécuta un solo époustouflant. Vers la fin de son exhibition, sa compagne le rejoignit.
Ayla avait soif, et plusieurs Losadunaï l’accompagnèrent se désaltérer. Daraldi marchait près d’elle.
— J’en voudrais aussi, demanda Madenia.
— Non, je suis désolé, intervint Losaduna en recouvrant sa coupe d’une main autoritaire. Tu n’as pas encore accompli les Rites des Premiers Plaisirs, mon enfant. Tu devras te contenter d’une infusion.
Madenia faillit objecter, mais alla finalement se verser une coupe du breuvage innocent qui lui était destiné.
Celui Qui Sert la Mère n’avait pas l’intention de lui accorder les privilèges de la femme tant qu’elle ne se serait pas pliée à la cérémonie qui la consacrerait femme aux yeux de tous, et il mettait tout en œuvre pour l’inciter à accepter cet important rituel. Du même coup, il ferait admettre à tous qu’en dépit de son horrible mésaventure, elle avait été purifiée et ramenée à son état antérieur. Elle devait donc être soumise aux mêmes restrictions, et traitée avec le même soin qu’on accordait à n’importe quelle autre jeune fille à l’aube de sa vie de femme. C’était à son avis le seul moyen qu’elle se rétablisse définitivement des viols répétés qu’elle avait subis.
Ayla et Daraldi étaient restés les derniers devant le récipient en bois.
— Ayla, que tu es belle ! murmura-t-il.
Enfant, elle avait toujours été pour les autres grande et laide, et bien que Jondalar lui eût répété sans cesse qu’elle était belle, elle ne l’avait jamais cru, pensant que l’amour l’aveuglait. Elle ne se considérait pas comme une jolie femme, et le compliment de Daraldi la surprit.
— Oh, non ! dit-elle en s’esclaffant. Je ne suis pas belle !
— Mais... mais si, tu es très belle, bredouilla Daraldi, décontenancé. Il avait essayé d’attirer son attention toute la soirée mais n’avait pas réussi à déclencher l’étincelle qui l’aiderait à concrétiser ses efforts. Pourtant, Ayla était amicale, chaleureuse, et la sensualité naturelle qu’elle dégageait l’encourageait à poursuivre. Il savait qu’il n’était pas laid, et la Fête de la Mère était une occasion particulière, mais elle ne semblait pas comprendre le désir qui l’animait. Il décida de tenter le tout pour le tout.
— Ayla, fit-il en la prenant par la taille. (Il la sentit se raidir, mais il insista.) Tu es très belle, murmura-t-il dans le creux de son oreille.
Au lieu de se laisser cajoler, elle voulut se dégager de son étreinte. Il l’enlaça et la serra davantage. Alors, elle le prit par les épaules et le regarda dans les yeux.
Ayla n’avait pas saisi tout le sens de la Fête de la Mère. Bien que tous parlassent « d’honorer » la mère et qu’elle sût ce que cela impliquait, elle croyait assister à une réunion amicale. Elle avait bien vu des couples se retirer dans des coins sombres ou se cacher derrière les cloisons de peau, elle commençait à se faire une idée plus précise, mais ce ne fut qu’en dévisageant Daraldi et en lisant le désir dans son regard qu’elle comprit ce qu’il attendait.
Il l’attira contre lui et se pencha pour l’embrasser. Séduite, elle répondit à ses avances. Daraldi s’enhardit, caressa son sein et glissa une main sous sa tunique. Il était bel homme, ses caresses brûlaient son corps, elle était détendue et prête à s’abandonner, mais elle voulait d’abord réfléchir. Elle avait du mal à résister et la tête lui tournait. Elle entendit alors le rythme de battements de mains.
— Allons rejoindre les danseurs, proposa-t-elle.
— Pourquoi ? D’ailleurs, il n’y a presque plus personne.
— Je veux te montrer une danse mamutoï.
Il acquiesça. Elle avait bien réagi à ses caresses, il pouvait patienter. En arrivant au centre du foyer, Ayla s’aperçut que Jondalar était encore là et dansait avec Madenia à qui il apprenait un pas sharamudoï. Filonia, Losaduna, Solandia et quelques autres les encourageaient en battant la mesure. Le joueur de flûte et l’homme au tambour s’étaient éclipsés avec leur partenaire.
Ayla et Daraldi tapèrent dans leurs mains avec les autres. Ayla croisa le regard de Jondalar et se mit à frapper sur ses cuisses à la manière des Mamutoï. Madenia s’arrêta pour la regarder, et s’effaça pour permettre à Jondalar de se joindre à Ayla. Ils se lancèrent tous deux dans un rythme compliqué, s’avançant l’un vers l’autre, puis se reculant, tournant l’un autour de l’autre en se regardant par-dessus l’épaule. Arrivés face à face, ils joignirent leurs mains. Dès qu’elle avait croisé le regard de Jondalar, Ayla n’avait plus eu d’yeux que pour lui. Le désir qu’avait fait naître Daraldi s’était reporté tout entier sur l’homme au regard d’un bleu envoûtant.
Leur complicité n’échappa à personne. Losaduna les observa attentivement quelques instants d’un air perplexe. La Mère faisait clairement connaître son choix, semblait-il. Daraldi, la déception passée, adressa un sourire engageant à Filonia. Madenia ne perdait pas une miette du spectacle. Elle se doutait qu’elle assistait à un moment rare et merveilleux.
Quand leur danse s’arrêta, Jondalar et Ayla s’enlacèrent, indifférents à tout le reste. Solandia se mit à battre des mains, et bientôt tous ceux qui restaient firent de même. Le bruit tira le couple de son isolement amoureux. L’homme et la femme se séparèrent, légèrement gênés.
— Il reste encore un peu à boire, déclara Solandia. Qui veut le terminer ?
— Ah, bonne idée ! s’exclama Jondalar en prenant Ayla par la taille. Il était bien décidé à ne plus la laisser s’échapper. Daraldi versa les dernières gouttes du breuvage festif en dévisageant Filonia. J’ai de la chance, se disait-il. Elle est belle et elle a apporté deux enfants dans mon foyer. Le jour de Sa Fête, la Mère n’interdisait pas qu’on L’honore avec sa propre compagne.
Jondalar but sa coupe d’un trait et la reposa. Puis il souleva soudain Ayla et l’emporta dans leur couche. Elle était d’humeur joyeuse, légèrement étourdie, et avait le sentiment d’avoir échappé à un destin fâcheux. Mais sa joie n’était rien comparée à celle de Jondalar. Il l’avait surveillée toute la soirée, et avait lu le désir dans les yeux des hommes qui tournaient autour d’elle. Fidèle aux recommandations de Losaduna, il avait laissé faire, et pris le risque qu’elle en choisisse un autre.
De son côté, il avait eu de multiples occasions, mais n’avait pas voulu en profiter tant qu’elle était encore là. Il avait passé la soirée avec Madenia, sachant qu’elle était interdite à tout homme. Il avait aimé lui faire la cour, la voir s’amadouer, appréciant les qualités féminines qu’il sentait poindre en elle. Il n’en aurait pas voulu à Filonia de partir avec un autre, les occasions ne lui avaient pas manqué, mais il lui
était reconnaissant d’être restée auprès de lui. Il n’aurait pas supporté d’être seul si Ayla avait choisi un autre partenaire. Il avait beaucoup parlé avec Filonia, de Thonolan, du Voyage, des enfants, surtout de Thonolia, et de Daraldi qu’elle aimait beaucoup, mais il n’avait pu se résoudre à parler d’Ayla.
Lorsqu’elle était venue le chercher, il avait cru rêver. Il la déposa doucement sur leur couche, et vit son regard plein d’amour. Il sentit une boule douloureuse monter en lui, et dut lutter pour retenir ses larmes. Il avait obéi à Losaduna, avait accordé toute liberté à Ayla pour qu’elle se trouvât un partenaire, l’avait encouragée, mais c’était lui qu’elle avait choisi. Il n’était pas loin d’y voir un signe de la Mère le prévenant de la future grossesse d’Ayla. L’enfant serait-il de son esprit ?
Il modifia la position des cloisons de cuir mobiles, et comme elle se relevait pour se déshabiller, il la repoussa gentiment.
— Non, cette soirée est à moi, fit-il. Je m’occupe de tout.
Docile, elle s’allongea avec un frisson de ravissement. Il passa derrière la cloison, et rapporta un bâtonnet enflammé avec lequel il alluma une petite lampe dans une niche. Elle dégageait peu de lumière et on voyait à peine. Il commença à déshabiller Ayla, mais s’arrêta soudain.
— Crois-tu que cette lampe nous suffira pour trouver le chemin des sources chaudes ? demanda-t-il.
— On dit que cela épuise les hommes, et amoindrit leur virilité.
— Ne t’inquiète pas, cela ne m’arrivera pas ce soir, assura-t-il avec un sourire malicieux.
— Dans ce cas, allons-y, ce sera amusant, acquiesça-t-elle.
Ils enfilèrent leur pelisse, prirent la lampe et sortirent sans un bruit. Losaduna crut qu’ils allaient se soulager, mais devina vite et sourit. Les sources chaudes ne l’avaient jamais affaibli longtemps. Elles renforçaient simplement son contrôle et prolongeaient les Plaisirs. Mais Losaduna ne fut pas le seul à voir sortir le couple.