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Mon fiancé, sa mère et moi

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by Brenda Janowitz


  — Eh bien, dis-je en me rapprochant de lui, tu vas avoir cette affaire et tu vas la gagner. Et moi, je serai la fiancée admirative, fière et aimante qui te soutiendra et t’assistera à chaque étape.

  — Si on me la confie.

  — Quand on te l’aura confiée, tu veux dire. Tu sais de quoi nous avons besoin, là, tout de suite? dis-je à Jack en traversant le salon pour ouvrir un placard.

  — Quoi ? demande-t-il en passant sa main dans ses cheveux bruns bouclés.

  — De connaître l’avenir, dis-je en mettant la main sur l’objet que je cherche – un gadget que Vanessa nous a offert pour nos fiançailles.

  Il s’agit d’une boule magique. Une boule de billard noire et blanche, censée tout savoir. Il suffit de lui poser une question, de la secouer et de lire la réponse.

  — Ce n’est pas une vraie boule magique, proteste Jack. Celle-ci n’est qu’un gadget. Elle est rose et il y a marqué « Love » dessus ! Elle ne peut sûrement pas prédire l’avenir!

  — Je te rappelle que c’est toi qui as cassé la vraie !

  C’était à l’époque où Jack, Vanessa et moi travaillions ensemble chez Gilson, Hecht et Trattner. Nous avions recours à cette fameuse boule dès que nous avions une décision importante à prendre – qu’il s’agisse d’une action légale à engager, d’un mail à envoyer à l’avocat de la partie adverse ou de ce que nous allions commander pour le dîner quand nous devions travailler jusque tard dans la nuit. Cette boule magique avait toujours la réponse.

  — Pour commencer, je te rappelle que cette boule était à moi et que si je l’ai cassée, c’est parce que j’étais furieux contre toi, dit Jack en s’avançant vers moi.

  — Oh, oh, tu l’as cassée parce que tu étais furieux contre moi ? Oh, là là ! comme j’ai peur! dis-je avec un petit rire.

  Jack, qui est grand et mince (il mesure un mètre quatre-vingt-six !), est doux comme un agneau, et il est difficile de l’imaginer sous les traits d’un gros dur. Il est plutôt du genre, gentil, tendre et mignon, ce qui est loin de l’effet recherché.

  — Brooke, s’exclame-t-il d’un ton mélodramatique avec un curieux bruit de gorge, comme s’il criait « Stella ! » au pied d’un grand escalier, comme dans La chatte sur un toit brûlant…

  Il redit une deuxième fois « Brooke » sur le même ton, mais cette fois en se jetant à mes pieds et en arrachant le haut de son pyjama pour faire bonne mesure.

  — Brooke ! Brooke !

  Ai-je omis de préciser que Jack est un comédien dans l'âme? Cela date du lycée, époque où il rêvait de devenir comédien. Pendant deux ans, il a frappé à toutes les portes et couru tous les castings sans succès, tout en travaillant comme serveur. Au bout de deux ans, il a finalement répondu aux vœux de son père, qui est juge fédéral, et est entré à l’Ecole supérieure de droit, où il a obtenu son diplôme d’avocat, comme ce dernier le souhaitait. Mais de temps à autre, comme en ce moment, la passion du théâtre le submerge.

  — Quoi qu’il en soit, je suis sûre que ce n’était pas entièrement ma faute, dis-je.

  Il est important de toujours souligner, dans l’esprit de votre compagnon, que vous n’êtes jamais vraiment totalement responsable. C’est Vanessa qui m’a appris cela. Et je trouve que c’est un excellent conseil. Et ce n’est pas parce qu’elle est actuellement en plein divorce que son opinion ne vaut rien.

  — Boule magique, dis-je en secouant la boule rose, est-ce que Jack aura la charge de cette grosse affaire qui vient d’arriver au cabinet ?

  — Ce n’est pas une vraie boule magique, proteste Jack en me l’ôtant des mains. C’est marqué dessus, c’est une boule magique d’amour, elle ne peut prédire que l’avenir de ta vie amoureuse.

  — Réponds-moi quand même. Que dit-elle ?

  Jack la retourne et me lit la réponse.

  — Elle dit : « Il se peut que vous ayez de la chance. »

  — Tu vois ! Elle dit que ça va marcher ! Tu vas avoir de la chance. Je suis sûre que cette affaire est pour toi ! Gloire et fortune, nous voilà!

  — Non, dit-il en avançant vers moi, c’est une boule magique d’amour, alors elle me dit que je vais être heureux en amour.

  Il me prend dans ses bras, me porte jusqu’au canapé et me couche dessus avant de me dévorer de baisers.

  Autrefois, Jack, Vanessa et moi étions les Trois Mousquetaires. Comme Vanessa et moi sortions de la même promotion, nous travaillions rarement ensemble ; je travaillais surtout avec Jack, qui avait la fonction de senior sur les affaires qui nous étaient confiées. J’ai été partenaire junior pendant cinq ans et, durant toute cette période, il ne s’est rien passé entre nous.

  Bon, d’accord, il s’était passé un petit quelque chose – un flirt et un incroyable baiser, totalement torride, le genre dont on parle dans les chansons d’amour –, mais pour ne pas perdre nos jobs, nous avions décidé d’un commun accord, à l’époque, d’en rester là.

  La suite de l’histoire est terriblement romantique. Après être restés amis pendant plusieurs années, il a accepté de m’accompagner au mariage d’un de mes ex et de se faire passer pour mon ex-petit ami du moment qui venait de me plaquer. Nous sommes alors tombés complètement, furieusement, désespérément amoureux l’un de l’autre, ce jour-là. Bon, ce ne fut pas aussi simple que cela, car, pour dire la vérité, la soirée s’était terminée par une énorme dispute, et un break de trois semaines, mais après nous sommes vraiment tombés complètement, furieusement, désespérément amoureux l’un de l’autre. Mais c’est beaucoup plus romantique de dire que nous sommes tombés amoureux ce soir-là.

  (Note pour moi-même : vérifier que personne ne mentionnera ce détail dans les discours de mariage. S’en tenir à notre coup de foudre, sans aucune mention inutile de dispute ni de break de trois semaines…)

  Quoi?

  Toutes les mariées qui se respectent savent qu’il faut garder un œil vigilant sur les discours de mariage.

  3

  Quand j’étais célibataire, je faisais des choses idiotes. Comme emmener un faux petit ami au mariage d’un ex, ou bien faire du shopping pendant des heures, ou en avoir ras le bol de mon job. Mais, grâce à mon nouveau personnage – celui d’une jeune fiancée bien dans sa peau –, je joue les coachs auprès des jeunes collègues féminines de mon nouveau cabinet d’avocats Smith, Goldberg et Reede. Je leur donne de sages conseils sur l’amour, l’amitié et la façon de combiner harmonieusement travail et vie privée. Nous parlons également des difficultés auxquelles les jeunes femmes d’aujourd’hui doivent faire face.

  — Oh, mon Dieu, je n’arrive pas à croire que c’est Monique de Vouvray, la Monique de Vouvray, qui va te dessiner ta robe de mariée ! s’extasie Esther Rhee, l’avocate de seconde année que je préfère et qui fait souvent équipe avec moi.

  — Je sais, c’est dingue, dis-je en m’enfonçant dans mon fauteuil.

  Chez SGR, tous les bureaux sont meublés de gros fauteuils très confortables, qui s’inclinent presque à l’horizontale, ce qui, paradoxalement, ne doit pas être très bon pour le dos.

  — Est-ce que tu as rencontré son mari ? demande Esther. Ils sont tout le temps dans les pages people des magazines, et il est aussi beau qu’elle.

  — Je ne l’ai pas rencontré.

  — En fait, corrige Esther, il est plus beau qu’elle. Est-ce que tu les as vus à la première du film de Robert De Niro ? Il est tellement séduisant!

  — Il me semble que Jean-Luc a un petit quelque chose de Clive Owen, tu ne trouves pas ?

  — Non, c’est plutôt l’inverse, c’est Clive Owen qui a un petit quelque chose de Jean-Luc Renault.

  — Tu as raison.

  Je pianote en silence quelques instants sur mon clavier. Je fais une brève recherche sur Monique et Jean-Luc sur Google. Quand je trouve la page sur le film de Robert De Niro, je tourne l’écran pour qu’Esther en profite.

  — Ils sont tellement fabuleux ! s’exclame Esther. Jusqu’à ton mariage, tu n’as plus le droit de manger que de la salade assaisonnée au vinai
gre balsamique, du poulet et du saumon grillé.

  — Je sais, dis-je avec gravité, en retournant l’écran face à moi et en me rasseyant dans mon fauteuil.

  — Parce que si tu es trop grosse, tu risques de vexer Monique – puis-je l’appeler Monique ? – car tu ne pourras plus entrer dans la robe qu’elle aura faite spécialement pour toi.

  Est-ce un complot ? Esther a-t-elle parlé avec ma mère ? Si elle dit que mes bras sont grassouillets, je la vire !

  — Mais si cela se passe bien avec Monique – oui, je crois que je peux l’appeler par son prénom –, peut-être qu’elle acceptera de dessiner ma robe de mariée ! poursuit Esther sans s’apercevoir qu’elle a bien failli perdre son job.

  — Mais tu n’es même pas fiancée !

  — Je sais, mais j’anticipe. Et j’ai fait une rencontre prometteuse la semaine dernière lors d’un blind date.

  — Il t’a déjà rappelée ? dis-je, les yeux écarquillés.

  J’adore les histoires de blind date, en particulier depuis que je suis moi-même fiancée et que je ne suis plus obligée d’y participer.

  — Heu, non, dit-elle en se plongeant dans la montagne de dossiers qu’elle a apportés avec elle dans mon bureau. Mais ce n’est qu’une question de jours, il doit être débordé par son travail.

  — C’est sûr, dis-je en cherchant désespérément à me rappeler quelles paroles d’encouragement m’adressait Vanessa à l’époque où j’étais à la place d’Esther.

  L’arrivée intempestive de Rosalyn Ford, l’une des partenaires de la société, rompt le silence qui menaçait de devenir un peu gênant.

  — Je suis contente de vous trouver toutes les deux ensemble, dit-elle en s’adossant au montant de la porte de mon bureau. Vous étiez en train de travailler sur notre affaire ?

  — Oui, bien sûr, dis-je avec un sourire.

  — Bien sûr, répond Esther en désignant d’un geste de la main le monceau de documents répandus entre nous sur mon bureau.

  — Alors, arrêtez tout, parce qu’ils se couchent! s’exclame Rosalyn, dont la voix habituellement forte a encore grimpé d’un cran sous l’effet de l’excitation.

  — Je croyais qu’on allait tout droit au procès ! dis-je en fronçant les sourcils comme si le cas en question me préoccupait vraiment.

  C’est un jeu auquel je jouais souvent quand je travaillais avec Vanessa. En tant qu’avocat, on a l’habitude de voir les partenaires qui ont plus d’ancienneté parler théâtralement et prendre des pauses dramatiques pour nous impressionner ou juste pour voir l’effet que cela produit sur nous. Ce n’est qu’en première année qu’on commence à saisir et à maîtriser les mimiques et expressions qu’ils attendent de nous en retour. Du genre : « Je suis tellement ravie de travailler sur ce cas foireux avec vous! » Et le classique : « J’admire la façon dont vous avez mis le juge-le témoin-l’enfant de moins de cinq ans dans votre poche ! C’était tellement intelligent et habile de votre part. »

  Dans le cas présent, j’arbore l’expression qui signifie : « Ce cas est tellement passionnant que je suis suspendue à vos lèvres. »

  Je constate avec plaisir qu’Esther fait de même. Elle a bien retenu mes leçons.

  — Eh bien, nous n’irons pas au procès, explique Rosalyn, qui jubile devant un tel auditoire. Les avocats de la partie adverse m’ont appelée, ils veulent qu’on se rencontre cet après-midi et ils sont prêts à transiger.

  — Félicitations ! Tu avais beaucoup travaillé sur cette affaire.

  — Vas-y, fais-les plier! s’exclame Esther en levant le poing.

  Ravie de son effet, Rosalyn tourne les talons, et nous la regardons s’éloigner avec un sourire.

  — Merci, mon Dieu, merci ! ajoute Esther dans un soupir en posant par terre les piles de documents qu’elle venait de déposer sur mon bureau. Je n’avais aucune envie de lire tous ces dossiers !

  — Mademoiselle Miller, dit la voix de velours de mon assistante à travers l’Interphone de mon bureau, Mme de Vouvray est ici et demande à vous parler. Puis-je la faire venir?

  — Monique de Vouvray?

  — Oui.

  — Heu, non, je viens la chercher.

  — Elle est là ? demande Esther, les yeux exorbités comme dans les dessins animés de Bugs Bunny.

  — Apparemment.

  — Tu ne peux pas recevoir Monique de Vouvray ici ! dit Esther en se levant pour me barrer le passage. C’est une icône du style, de l’élégance, de la beauté et de la grâce. Cet endroit n’est ni stylé, ni beau, ni gracieux. Si elle voit où tu travailles, elle risque de ne plus vouloir te faire ta robe de mariée !

  — Tu as raison, dis-je en attrapant fébrilement une pile de dossiers que je fourre dans les tiroirs de mon bureau.

  — Et elle ne fera pas non plus la mienne, poursuit Esther.

  — Aide-moi, dis-je en désignant dans le coin de la pièce un tas de faux Levi’s que j’avais utilisés comme preuve dans un procès sur la contrefaçon.

  — Oublie les documents et les boîtes de dossiers, occupe-toi de ton bureau, dit Esther en faisant tomber tout ce qui encombrait mon bureau dans un tiroir grand ouvert.

  L’effet est impressionnant, car, pour la première fois depuis mes débuts chez SGR, j’entrevois le plateau de bois d’un beau rouge brun profond. Mon ordinateur est sur le côté gauche, et mes casiers « Signés » et « A signer », sagement disposés sur la droite. Pour un bureau d’avocat, l’ensemble donne une impression d’élégance et de raffinement. J’aurais juré que, quelques minutes plus tôt, il y avait une tasse de café à moitié bue sur mon bureau, mais je ne sais pas où elle est passée. Dans le tiroir où Esther a jeté tout ce qui encombrait mon bureau, c’est un joyeux bazar où je ne distingue rien ressemblant à une tasse de café.

  — Bon, je ferais mieux d’y aller, dis-je à Esther, qui me regarde en secouant la tête.

  Je sais qu’elle pense la même chose que moi. J’ai une chance incroyable que la créatrice de ma robe de mariée se déplace jusqu’à mon bureau pour en parler avec moi. J’imagine que c’est la raison pour laquelle ses robes sont si chères.

  — Quelle surprise ! dis-je avec un sourire en m’avançant vers le canapé où Monique s’est installée en m’attendant.

  Les bureaux de SGR sont d’une sobre élégance, mais je ne saurais dire s’ils lui paraissent chic et raffinés ou bien d’une banalité affligeante.

  — Ah, bonjour, Brooke, me dit-elle en m’embrassant sur les deux joues.

  Nous nous installons dans mon bureau. Je remarque que Monique tient dans sa main un mouchoir brodé à l’ancienne. Je me dis que c’est le genre d’accessoire que je devrais ajouter à ma garde-robe. Maintenant que je suis fiancée, je pourrais, moi aussi, me balader en ville avec à la main un joli mouchoir brodé, telle une mondaine. Cela dit, je doute que les femmes mondaines travaillent dans un cabinet d’avocats. Mais cela ne coûte rien de demander à ma mère si ma grand-mère n’a pas quelque part un ou deux mouchoirs rescapés de son enfance, avant qu’elle ne quitte sa Pologne natale, évidemment.

  — J’imagine que vous vous demandez pourquoi je suis ici, dit Monique en tamponnant délicatement ses paupières avec son mouchoir.

  — Eh bien, je pense que c’est parce que vous voulez me connaître un peu mieux, mais…

  — C’est Jean-Luc…

  Monique a les yeux noyés de larmes. Je me demande pourquoi la simple évocation de son mari la fait pleurer, d’autant que ce ne sont visiblement pas des larmes de joie. Je cherche un mouchoir en papier, mais comme Esther a tout rangé en vrac dans mon tiroir, je me rabats sur une serviette en papier que je trouve au fond de mon sac à main.

  — Cela ne va plus du tout, hoquète-t-elle.

  Et elle se met à sangloter. Délicatement, comme une lady, sans un bruit. Je suis émerveillée de voir qu’on peut pleurer d’une façon aussi gracieuse et féminine. Quand je pleure, on dirait une corne de brume ! Mon nez devient rouge et coule comme une passoire. C’est sûrement parce qu’elle est française.

  — Oh, Monique !r />
  J’ouvre fébrilement le tiroir de mon bureau pour chercher un mouchoir digne de cette pauvre femme, car la serviette de table n’est visiblement pas suffisante. Un filet de liquide brûlant coule soudain sur ma jambe.

  — Je ne m’occupe pas de divorces, dis-je, je suis plutôt spécialiste des litiges commerciaux, mais je peux vous diriger vers un de mes excellents confrères qui saura vous aider.

  — Excusez-moi, Brooke, dit Monique au moment où je mets enfin la main sur la boîte de mouchoirs en papier, que je lui tends aussitôt. Je ne veux pas divorcer… Ce n’est pas mon mariage qui est en jeu. Bon, d’accord, cela ne va pas fort de ce côté-là non plus, mais je crois que le problème, c’est que nous travaillons ensemble, nous vivons ensemble, nous faisons tout ensemble. Voilà pourquoi je suis venue vous voir. Je veux dissoudre la société commerciale qui nous lie, mon mari et moi.

  — Oh, Monique, je suis tellement désolée pour vous ! dis-je alors que le café continue de goutter le long de ma jambe.

  Je fouillerais bien au fond de mon tiroir pour trouver la tasse en question, mais comment faire sans donner l’impression à Monique que je l’écoute d’une oreille distraite ?

  — Vous avez bien dit que vous êtes spécialisée dans les litiges commerciaux, n’est-ce pas ?

  — Oui, dis-je en prenant quelques mouchoirs en papier et en tamponnant discrètement ma jambe qui commence à me picoter.

  — Je me suis dit qu’en venant directement vous voir, nous pourrions peut-être éviter la curiosité des médias, dit-elle en se tamponnant les yeux. C’est pour cela que je suis ici.

  Je me demande pourquoi elle ne s’est pas adressée à Vanessa chez Gilson, Hecht et Trattner, puisqu’elle est amie avec sa mère. Mais, après tout, je décide de saisir ma chance. D’autant que le café chaud commence à me faire vraiment souffrir. Est-ce qu’il n’y aurait pas comme une odeur de chair brûlée ? Pendant que Monique me donne des renseignements sur le business qu’elle dirige avec son mari, je prends des notes tout en me répétant que le ruban bleu qu’elle coud sur les robes de mariée ne doit pas être aussi efficace que cela.

 

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