Sexe, Meurtres et Cappuccino

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Sexe, Meurtres et Cappuccino Page 5

by Kyra Davis


  — Merci, Donato. Votre travail est extraordinairement… extraordinairement… extraordinaire.

  Je pressai la main de Marcus et me dirigeai vers la sortie, Darinsky sur mes talons. Tellement sur mes talons que lorsque je me tournai pour lui dire ce que je pensais de son outrecuidance, il faillit me renverser. Résultat, nous nous retrouvâmes à moins d’un centimètre l’un de l’autre, chacun refusant de céder du terrain.

  Old Spice. C’était bien ma chance ! Il portait Old Spice… J’aurais volontiers pris une profonde inspiration mais je me l’interdis. D’abord, parce qu’en présence de ce parfum, je ne me maîtrisais plus. Ensuite parce que, dans le mouvement, ma poitrine aurait touché le torse de Darinsky. Il n’aurait plus manqué qu’il croie que je lui faisais des avances !

  Son regard quitta enfin le mien… pour se poser sur mes lèvres. Il ne s’imaginait tout de même pas qu’il allait m’embrasser ! Il ne me connaissait pas et quant à moi, je le haïssais en bloc. Sauf son parfum. Et ses mains. Et son sens de l’humour.

  Il fallait l’éconduire. Voilà, c’était ce que j’allais faire. Pas plus tard que très bientôt. Dès que j’aurais recouvré mes moyens.

  Les lèvres de Darinsky s’étirèrent en un sourire moqueur. Leur propriétaire se pencha encore vers moi, si cela était possible.

  — Vous alliez dire quelque chose ?

  Exact. Je m’étais retournée dans le but de lui parler. Que voulais-je lui dire, au fait ? Prends-moi tout de suite, mon guerrier russe ? Non, ce n’était pas ça. Fais-moi l’amour sauvagement, bel étranger ? Je n’y étais pas non plus.

  — Eh bien, j’écoute ?

  Il ne m’avait toujours pas touchée, mais c’était tout comme…

  — Sortez de mon espace vital. Vous m’empêchez de respirer.

  Il recula d’un pas.

  — C’est mieux ?

  Non.

  — Oui.

  Je serrai les poings à me griffer les paumes et repris :

  — On vous a déjà dit que vous êtes un odieux personnage ?

  — Comme je vous l’expliquais ce matin, il va falloir vous montrer un peu plus créative si vous voulez vraiment être désagréable.

  — Très bien. Vous êtes un ignoble rebut de l’ère soviétique, un fanfaron gonflé de suffisance haineuse et un raté pathétique et jaloux.

  — Vous progressez vite.

  — Vraiment ?

  — Tout à fait, quoique le passage sur le rebut soviétique soit inexact d’un point de vue chronologique. Pour les autres points, c’était plutôt bien vu.

  Je le regardai sans comprendre. Il acceptait mes insultes ?

  — Donato me donne de l’urticaire, et je ne parle pas des serpillières qu’il tente de faire passer pour des toiles de maître. Cela dit, je reconnais que cela ne me donne pas le droit d’être aussi cassant avec lui. J’ai tendance à avoir des jugements définitifs, c’est l’un de mes défauts. Je suis désolé si je vous ai choquée.

  J’ai toujours détesté les gens qui savent se montrer aussi conciliants. Le moyen de continuer à les haïr sans passer pour une infecte misanthrope ? En outre, une idée s’imposait à moi. Il allait devenir difficile de résister à Darinsky à présent qu’il n’était plus un homme de Néandertal mais un authentique homo sapiens… et que nous étions par conséquent devenus sexuellement compatibles.

  La perspective de partager une banquette de taxi avec ce spécimen d’homo sapiens hétérosexuel, plutôt bien fait de sa personne et doté d’un piquant accent russe prenait une dimension d’autant plus excitante que ma vie amoureuse était alors un désert qui aurait fait passer le Sinaï pour une riante oasis.

  — Je peux vous poser une question ?

  — Allez-y toujours, répondis-je, plus intriguée que je ne voulais le montrer.

  — Vous comptez vraiment partir avec ce verre ?

  Je regardai mon verre avec stupidité. Bon sang, j’avais oublié de le déposer au bar avant de partir ! Moi qui comptais sur une sortie mémorable, c’était raté. Ou c’était réussi, selon le point de vue duquel on se plaçait.

  Darinsky le prit et le déposa sur une console dans l’entrée. Puis il revint vers moi.

  — Si vous êtes toujours d’accord pour que je vous raccompagne en taxi, reprit-il, je vous promets d’être bien sage.

  J’hésitai. J’avais l’habitude d’affirmer qu’il faut savoir prendre des risques ; n’était-ce pas le moment de mettre cet adage en pratique ?

  — Encore faudrait-il que vous vous décidiez à en appeler un. Vous savez qu’ici, il y a plus d’une demi-heure d’attente pour avoir un taxi ?

  Pour toute réponse, il porta deux doigts à ses lèvres et émit un sifflement strident.

  — Je vous ai dit qu’ici, ça ne marchait pas comme ça.

  — Ah oui ? Et ça, c’est un cornet à piston ?

  Je tournai les yeux vers la direction qu’il m’indiquait. Non ? Un taxi ! Ce devait être une coïncidence ?

  — Ce genre de chose n’arrive jamais, bougonnai-je.

  — Dans ce cas, je vous présente toutes mes excuses, dit Darinsky en m’ouvrant la portière du véhicule.

  Je donnai mon adresse au chauffeur et nous démarrâmes. Mon voisin semblait plongé dans ses pensées. Pour ma part, j’étais surtout occupée à ne pas regarder ses mains.

  — Cet homme, à la galerie… celui qui était en veste de motard… vous le connaissez ?

  — Certainement pas !

  — Comment se fait-il qu’il sache votre nom ?

  — Aucune idée… Il aura vu ma photo sur un de mes bouquins.

  — Vous écrivez ?

  — Du polar.

  — Tiens, tiens…

  Darinsky s’assit de façon à mieux me voir.

  — Et l’amoureux des beaux-arts que vous traînez dans votre sillage, c’est votre cœur de cible ?

  J’époussetai ma robe, un peu gênée de la tournure que prenait la conversation.

  — Mon cœur de cible, ce sont tous les amateurs de bouquins avec de l’action, du mystère et du sexe.

  Darinsky me décocha un sourire indéchiffrable.

  — J’adore l’action, le mystère et le sexe.

  Pourquoi le chauffage était-il poussé au maximum ? On étouffait, dans cette voiture.

  Alors que nous tournions dans ma rue, le chauffeur dut se garer pour laisser passer une voiture de police, toutes sirènes hurlantes. Le véhicule nous dépassa et s’arrêta à la hauteur de deux autres stationnées, ainsi qu’une ambulance, devant un immeuble voisin du mien.

  — Il se passe quelque chose, dis-je, pour meubler le silence.

  — C’est bien mon avis, renchérit Darinsky sans un regard pour les véhicules de police.

  Lorsque le taxi stoppa en bas de chez moi, je lançai littéralement un billet au chauffeur et bondis hors de la voiture, avec une telle énergie que je dus me rattraper à un lampadaire pour ne pas perdre l’équilibre.

  A mon grand désarroi, je m’aperçus que Darinsky m’avait suivie. Quant au chauffeur, il avait redémarré en trombe. C’était bien la première fois que je voyais un taxi effrayé de recevoir un billet de vingt dollars pour une course qui n’en valait que onze. Pour ma part, je considérais que les neuf dollars supplémentaires que m’avait coûté cette affaire auraient été de l’argent bien dépensé si Darinsky était resté dans le taxi.

  Car je dois l’avouer, je n’ai aucune volonté. Pour ne citer qu’un seul exemple, ma dernière tentative de limiter mes apports en chocolat à une barre par semaine a échoué au bout de vingt-sept minutes choco. Pardon, chrono. Alors que dire de ma résolution face à l’ami Darinsky, autrement plus appétissant qu’un carré de chocolat aux éclats de noisette et noix de pécan !

  — Pourquoi n’êtes-vous pas resté dans le taxi ?

  — Rassurez-vous, dit Darinsky en époussetant sa veste, je n’ai pas l’intention de vous demander de m’offrir un dernier verre.

  Quel dommage !

  — Tant mieux.

  — J’habite à deux rues
d’ici et j’avais envie de marcher un peu. Cela dit, je me proposais de vous demander si vous êtes libre samedi soir.

  Un rendez-vous ? L’idée de passer une nuit torride avec lui était une chose, la perspective de devoir entretenir une conversation des heures durant en était une autre.

  — Désolée, je suis prise.

  — Alors l’après-midi ? Je n’ai pas encore eu le temps de visiter la ville, vous serez mon guide. Tiens, vous pourriez me montrer les meilleurs coffee shops de San Francisco, par exemple ?

  — Il y en a pour un moment.

  — Alors limitons-nous aux Starbucks ?

  — Ça ne change pas grand-chose, répondis-je en faisant une moue que j’espérais décourageante.

  Raté. Il esquissa un pas dans ma direction.

  — Je ne mords pas, vous savez.

  Ah ? Dommage. Je n’étais pas contre ces petits jeux, si les circonstances s’y prêtaient… Mon regard se posa sur ses mains.

  — Passez me prendre samedi après déjeuner, m’entendis-je répondre.

  Sans réfléchir aux conséquences de mon geste, je pris dans mon sac à main une carte de visite que je lui tendis. Il faut dire à ma décharge qu’après trois (quatre ?) vodka-Martini, je n’avais plus les idées tout à fait claires. Darinsky empocha le petit carton avec un sourire carnassier.

  — Merci… Sophie, dit-il avant de s’éloigner.

  Je demeurai immobile sur le trottoir, le regard fixé sur sa silhouette. Tiens, il avait de jolies fesses. Un détail qui, bien entendu, me laissait parfaitement indifférente.

  Puis mes yeux furent attirés par la lueur des gyrophares des voitures de police et des ambulances, qui éclairaient par intermittence les façades des bâtiments alentour. Des silhouettes en uniforme ou en blouses blanches s’agitaient devant un petit garage, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble de style edwardien. Un brancard fut amené, sur lequel je vis qu’on déposait quelqu’un. Ou bien s’agissait-il d’un de ces sacs où l’on met les cadavres ? De là où je me trouvais, je ne pouvais le voir. L’envie me démangeait d’aller jeter un coup d’œil sur ce qui se passait, mais je doutais que mes qualités d’auteur de polar fussent suffisantes pour qu’on m’accorde un laissez-passer.

  Je rentrai chez moi, un peu déçue et nettement dégrisée.

  — Salut, M. Katz ! lançai-je en ouvrant la porte. J’espère que ce n’est pas toi qui as tué le voisin ?

  Il ne se montra pas en entendant ma voix. Bizarre. D’habitude, il venait m’accueillir à la porte lorsque je rentrais tard, dans l’espoir d’un petit snack nocturne. Je le trouvai finalement tapi sous un fauteuil, le regard agrandi par la peur. Il s’était passé quelque chose de grave en mon absence. Un cambrioleur s’était-il introduit par effraction ? M. Katz s’était-il oublié sur le tapis persan ?

  — Minou, minou ! Tu es allé dans ta caisse, bien sûr ?

  Quelques croquettes le décideraient peut-être à se montrer. En me relevant, je retrouvai mon téléphone portable sur la table basse. Au moins, ce mystère-là était-il résolu.

  En entrant dans la cuisine, je compris ce qui expliquait l’attitude de mon chat. L’un des verres que j’avais laissés près de l’évier avait roulé sur le carrelage, où il s’était fracassé, sans doute assez bruyamment. Je me baissai pour ramasser les morceaux épars.

  — Ce n’était que ça ? Entre nous, je me demande comment tu as fait pour envoyer ce verre aussi loin. Tu… Aïe !

  Je faillis défaillir en m’apercevant que je venais de me couper. J’avais beau faire couler des flots d’hémoglobine dans mes romans, la vue d’une goutte de sang m’était toujours aussi insupportable.

  Je me passai la main sous l’eau du robinet pour nettoyer la plaie et regardai l’eau teintée de rouge ruisseler dans l’évier, en proie à une sensation de déjà-vu. Que m’arrivait-il ? De la fenêtre entrouverte de la cuisine, parvint un courant d’air froid. Je frissonnai. Avais-je oublié de la fermer avant de partir ?

  Derrière moi, le plancher du salon émit un craquement. Je n’étais pas seule. Il me semblait sentir le poids d’un regard sur moi. Abaissant lentement ma main, je m’emparai d’un couteau dans l’évier, pris une profonde inspiration et me retournai d’un seul bloc.

  Pour voir M. Katz m’observer en clignant des yeux.

  De là où je me trouvais, je pouvais embrasser du regard les deux pièces. Tout semblait à sa place habituelle. Mes yeux se posèrent sur mes boucles d’oreilles de diamants que j’avais imprudemment laissées sur le comptoir qui sépare le coin cuisine du côté salon. La lumière qui tombait du plafonnier les frappait sous un angle tel qu’un petit arc-en-ciel se projetait sur les carreaux blancs du plan de travail. Personne n’y avait touché.

  Il n’y avait pas le moindre signe d’effraction. Tout était comme d’habitude, à l’exception d’une fenêtre laissée ouverte, d’un verre cassé et d’un chat à l’expression coupable.

  Pourtant, je ne parvenais pas à desserrer les doigts de mon couteau. Cette scène m’était si familière qu’elle en devenait inquiétante. Pourquoi l’impression tenace d’avoir déjà vécu cette situation ne me quittait-elle pas ? L’avais-je vue dans un film, ou lue quelque part, ou bien…

  Ecrite moi-même ?

  Un nouveau frisson me parcourut — d’effroi, cette fois-ci. C’était dans Sex, Drugs & Murder. Je m’en souvenais comme si je l’avais saisie la veille sur mon clavier.

  Puis je parvins à recouvrer mon calme. C’était ridicule ! Combien de fois M. Katz avait-il cassé de la porcelaine depuis qu’il vivait avec moi ? J’avais déjà racheté trois vases en deux ans — moyennant quoi j’étais toujours dans la tendance question déco d’intérieur et art floral — et je ne comptais pas le nombre de verres qu’il avait brisés.

  Il n’y avait rien d’alarmant.

  A part les coups de fil anonymes, évidemment. Et le courrier que j’avais reçu quelques jours auparavant. On récolte ce qu’on sème. Qui pouvait m’avoir écrit cela ? Je frissonnai une fois de plus. De peur… ou de froid, tout simplement ? Ce que je risquais surtout de récolter, c’était un gros rhume, si je ne me décidais pas à fermer cette fichue fenêtre.

  Pourtant, je ne parvenais pas à lâcher mon couteau. J’avais la désagréable impression de ne pas pouvoir me fier à mon propre raisonnement. Comme dans un mauvais acid trip, quand vous ne savez plus si vous voyez enfin la vérité sur ceux qui complotent contre vous, ou si vous nagez en pleine paranoïa. Perplexe, je regardai mon doigt, où perlait une goutte de sang.

  C’est l’instant que choisit M. Katz pour bondir sur le comptoir, manquant de renverser une tasse à café. Puis, sans descendre de son perchoir, où il savait pourtant ne pas être autorisé à monter, il marcha jusqu’au bord de l’évier et se frotta contre mon dos en ronronnant.

  Je posai une main sur mon cœur pour en comprimer les battements désordonnés. A cause de ce maudit animal, je venais de frôler la crise cardiaque. Je rangeai la tasse, qui menaçait de subir le même sort que le verre, et poussai M. Katz sur le sol.

  — Saleté de chat ! grommelai-je en jetant mon couteau dans l’évier. Pas de croquettes pour toi, ce soir.

  4

  Rien de tel qu’une journée où il ne se passe rien.

  C’est alors qu’on se tourne vers les allumés en tous

  genres pour donner un peu de relief aux actualités.

  Sex, Drugs & Murder

  Le lendemain, je cherchai en vain dans le Chronicle du matin une mention de l’accident survenu la nuit dans mon voisinage. Comme j’aurais dû m’en douter, l’événement avait sans doute eu lieu après le bouclage du journal. J’aurais peut-être pu en savoir plus dans le journal télévisé du matin, mais il aurait fallu pour cela que je me lève avant 9 heures.

  En revanche, je tombai sur un papier passionnant consacré à Alexis Tolsky. Sa fille Shannon, qui était convaincue qu’il ne s’était pas donné la mort, tentait par tous les moyens de faire ré-ouvrir l’enquête. Sa femme, quant à elle, croyait à la thèse du suicide, qu’elle mettait sur l
e compte de leur divorce imminent. Ce facteur, ajouté à la dépression chronique dont souffrait le cinéaste et à sa tendance à l’alcoolisme, semblait satisfaire les enquêteurs. Pourtant, Shannon Tolsky n’en démordait pas.

  Mon intuition me soufflait qu’elle avait raison. Je pris une paire de ciseaux pour découper l’article. Avec quelques ajustements, il y avait là la base d’une bonne intrigue pour un futur roman. Puis je me levai pour procéder à mes ablutions matinales. Contrairement aux autres jours, j’avais tout mon temps. Je venais de finir un livre, j’avais mérité un petit congé sabbatique — deux ou trois semaines de repos, peut-être un mois, avant d’entamer mon prochain manuscrit.

  Je m’habillai, jetai quelques croquettes dans la gamelle de M. Katz et, mes lunettes noires sur le nez, descendis à la supérette du coin chercher ma ration quotidienne de boisson énergétique.

  — Bonjour, Alice ! dis-je à la petite femme chinoise qui tenait la caisse.

  — Oh, mademoiselle Katz. Vous êtes au courant, pour cette nuit ?

  Je relevai mes lunettes, intriguée. La propriétaire arborait l’expression choquée de quelqu’un qui vient d’apprendre une mauvaise nouvelle et n’a qu’une hâte : plonger son prochain dans le même état de choc.

  — Non. Il y a un rapport avec les ambulances et les voitures de police que j’ai vues hier soir ?

  Alice hocha la tête.

  — Vous connaissiez Susan Lee ?

  — Je ne pense pas.

  — Mais si ! Chinoise, une vingtaine d’années, toujours habillée en Donna Karan.

  Comment voulait-elle que je sache de qui elle parlait ? Sa description correspondait à la moitié de la population féminine de San Francisco !

  — Ah, oui, Susan ! dis-je, impatiente d’entendre la suite. Et alors ?

  — On a retrouvé son corps dans la benne à ordures de son garage cette nuit. Elle a été étranglée.

  Je surveillai mes mains, qui s’étaient approchées, comme de leur propre volonté, de la boîte de barres chocolatées disposée sur le comptoir.

 

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