Sexe, Meurtres et Cappuccino

Home > Other > Sexe, Meurtres et Cappuccino > Page 10
Sexe, Meurtres et Cappuccino Page 10

by Kyra Davis

Une sueur froide m’inonda. Je jetai un coup d’œil à la porte d’entrée. Elle était verrouillée, le loquet tiré. Aucune preuve d’effraction. Restait la fenêtre. Mon visiteur s’était-il introduit chez moi par ce passage ? Si c’était le cas, à quel moment était-il venu ? Quand je prenais ma douche ? Pendant que je dormais ? Etait-il encore là ?

  Je tendis l’oreille en essayant de faire abstraction de la rumeur qui montait de la ville. Il me sembla percevoir un bruissement, comme le son d’un objet que l’on déplace, ou d’un mur que l’on heurte. Le son avait été si léger que je n’aurais pas pu jurer que je l’avais réellement entendu. Ce n’était peut-être qu’une invention de mon esprit anxieux, ou le frôlement d’aile d’un oiseau contre la fenêtre de la salle de bains.

  Ou celui d’un intrus se tapissant dans l’ombre, une batte de base-ball à la main.

  M. Katz s’approcha de moi en ronronnant et se frotta contre mes jambes. Tout en prenant soin de garder le dos tourné vers la bibliothèque, je me penchai pour prendre l’animal d’une main, tandis que de l’autre, je ramassai le livre en veillant à ne pas toucher la couverture.

  — Prêt, M. Katz ? murmurai-je.

  Le chat frotta son front contre mon menton, ce que j’interprétai comme un acquiescement. Prenant une profonde inspiration, je m’élançai vers la porte et tirai le verrou à toute vitesse, manquant de laisser tomber bouquin et matou dans l’opération. Il fallait que je sorte et que j’appelle la police au plus vite. Cette fois-ci, ils seraient bien obligés de m’écouter !

  Je poussai la porte à la volée, traversai le palier et dévalai les marches jusqu’à l’appartement de Theresa Conley, mon chat accroché à mon épaule de toutes ses griffes, puis je tambourinai à la porte.

  — Theresa ? C’est moi, Sophie ! Ouvrez-moi, c’est une urgence !

  Ma voisine apparut dans l’encadrement. Elle ressemblait toujours autant à une vieille pomme aigre, mais une bouffée de sympathie me gonfla le cœur. Son expression se fit encore plus acide lorsqu’elle avisa M. Katz, toujours fermement agrippé à mon cou.

  — Si vous vous imaginez que je vais laisser entrer votre bestiole grouillante de puces chez moi…

  D’une bourrade, je la poussai pour libérer le passage.

  — Theresa, je ne plaisante pas. Ceci est un cas de force majeure, j’ai besoin d’utiliser votre téléphone.

  — Vous n’avez pas le droit d’entrer ici. Si vous et votre sale rongeur ne quittez pas immédiatement les lieux, j’appelle la police !

  — Ne vous donnez pas cette peine, je m’en charge moi-même.

  J’arrachai M. Katz de mon bras et le déposai sur le tapis pour prendre le téléphone, une chose tarabiscotée de couleur prune posée sur une console dans le séjour.

  — 911, j’écoute ? dit une voix à l’autre bout du fil.

  — Quelqu’un s’est introduit chez moi.

  — La personne est toujours sur les lieux ?

  — C’est possible, je ne sais pas.

  — Où vous trouvez-vous, madame ?

  — Chez ma voisine du dessous.

  — Quel est le numéro de téléphone ?

  En me retournant, je vis que Theresa, qui avait écouté ma conversation d’une oreille attentive, semblait nettement moins pressée de me mettre dehors. Elle avait barricadé sa porte d’entrée en calant la poignée à l’aide d’une chaise de cuisine. Je réprimai un sourire et poursuivis ma conversation avec le policier chargé d’aiguiller les appels.

  Celui-ci ne raccrocha qu’une fois que ses collègues eurent sonné à l’Interphone de Theresa. Je ramassai mon livre et mon chat, lequel semblait à présent à peine moins traumatisé que moi, et me postai devant la porte. J’étais si impatiente de sortir que j’eus toutes les peines du monde à ne pas faire voler le panneau en éclats pendant que ma voisine déverrouillait son dispositif de sécurité.

  Je sortis sur le palier au moment exact où Gorman débouchait de l’escalier. Son adjoint, un jeune brun râblé au visage expressif, l’interrogea du regard. Gorman hocha la tête.

  — L’étage du dessus, dit-il.

  Puis, s’adressant à moi :

  — C’est fermé à clé ?

  — Non, je n’ai pas eu le temps.

  — Restez ici, lança-t-il par-dessus son épaule pendant qu’il suivait son adjoint dans l’escalier.

  Je savais que j’aurais dû obéir mais, rassurée par la présence des deux policiers, je me laissai entraîner par ma curiosité. Ayant attendu qu’ils atteignent le palier suivant, je grimpai sans bruit à leur suite. Lorsque je franchis le seuil de mon appartement, M. Katz bondit de mes bras pour courir se réfugier sous la table basse du salon, manquant de faire tomber l’agent Gorman.

  — Désolée, il est un peu nerveux.

  — Hu-hum.

  Je vis le jeune policier sortir de ma chambre en secouant la tête.

  — Personne ici non plus. Aucun signe d’effraction.

  A ces mots, j’abattis mon poing sur le mur dans un élan de frustration.

  — Je n’ai pas inventé tout ça ! m’écriai-je. Quelqu’un est entré ici. Je ne sais pas à quel moment exactement, mais j’en mettrais ma main à couper.

  Le collègue de Gorman se gratta la tête d’un air perplexe.

  — Qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer ?

  — Un livre a été déplacé.

  Une bonne minute s’écoula avant que les deux hommes ne retrouvent la parole.

  — Un livre ? répéta Gorman.

  Je fermai les yeux, désespérée.

  — Je sais que ça peut paraître ridicule, mais vous devez me faire confiance. Je ne suis pas une camée. J’ai la certitude que quelqu’un s’est introduit dans mon appartement, et qu’il s’agit du même individu que celui qui a massacré ma voiture.

  Les deux policiers se consultèrent du regard. Ils ne croyaient pas un mot de ce que je leur disais. Comment les convaincre que je n’affabulais pas ?

  — Reprenons, dis-je. Je vous ai parlé de Sex, Drugs & Murder ?

  — Une de ces philosophies alternatives qu’on enseigne à Berkeley ? demanda le plus jeune.

  Gorman le regarda en secouant la tête négativement, comme pour dire : « Ne pose pas de questions, fiston. » Je levai le livre que je tenais entre les mains, en prenant toujours garde de ne pas toucher à la couverture.

  — Il s’agit du titre de ce bouquin, expliquai-je. C’est celui qui a été déplacé. On me fait revivre des scènes tirées de ces pages et on veut s’assurer que j’ai bien compris le message. Et quelque chose me dit qu’on m’a déjà assigné mon rôle. Celui de Kitty, la victime.

  Les agents ne répondirent pas.

  — Comme vous voudrez. Je suis peut-être seulement Alicia Bright, celle qui mène l’enquête. Mais admettons un instant que je sois Kitty. Vous ne comprenez pas ? Que suis-je supposée faire pour me sortir de cette situation, si je suis Kitty ?

  — Chasser les souris ? Gratter vos puces ?

  Le jeune flic éclata de rire. Je réfrénai une envie sauvage de lui démolir le portrait. Quelle était la pénalité encourue pour coups et blessures à un agent en service ?

  — Ecoutez, ma vie est peut-être en danger. C’est trop vous demander que de vous intéresser un peu à mon problème ?

  Le jeune flic sortit un gant de latex d’une de ses poches.

  — Si ça peut vous rassurer, on va rechercher les empreintes digitales. Vous passerez au commissariat pour qu’on prenne les vôtres afin de faire des comparaisons. Si celui qui a touché ce livre est déjà dans nos fichiers, on le saura tout de suite.

  Gorman regarda son collègue comme si celui-ci avait été contaminé par mon délire.

  — Bah, où est le problème ? demanda le jeune policier. Joey est là aujourd’hui, il le fera.

  Pour toute réponse, Gorman secoua la tête d’un air navré. L’autre se tourna vers moi :

  — Qu’en dites-vous ? Vous êtes d’accord ?

  Bon, ils se méfiaient encore de moi mais ils montraient un peu de bonne volonté. J
e leur adressai un sourire soulagé.

  — Merci beaucoup. On y va maintenant ?

  — Ouaip, dit Gorman en se levant.

  Alors qu’il se dirigeait vers la porte, je l’arrêtai d’un geste.

  — Excusez-moi, il y a quelque chose qui m’intrigue…

  — Hum ?

  — Ça vous arrive quelquefois de faire des phrases avec des compléments, des relatives, ce genre de choses ?

  — Humpf.

  — C’est bien ce qui me semblait.

  Une fois de retour dans mon appartement, je refermai la porte avec soin et lançai mon sac à main sur un fauteuil. M. Katz était toujours tapi sous la table basse du salon. Pour me faire pardonner ma longue absence, je lui préparai un bol de croquettes. Ma virée au commissariat avait été un cauchemar. Les seules empreintes qu’on avait trouvées sur le livre étaient les miennes. Ni Gorman ni son adjoint ne croyaient un mot de mes affirmations, et pendant un moment, j’avais même cru qu’on allait m’infliger une amende pour appel de mauvaise foi au 911. Les policiers avaient-ils raison ? Etais-je en train de perdre la tête ? Malgré moi, je tournai mon regard vers l’espace vide sur mon étagère.

  Quelqu’un était bel et bien venu, j’en avais la certitude. On me tendait un piège.

  Je déposai le bol devant la table basse. Avec précaution, M. Katz accepta enfin de quitter sa retraite.

  — Il va falloir s’en aller d’ici pendant quelque temps, dis-je en lissant sa fourrure ébouriffée.

  Cela dit, cela ne résoudrait pas tout. Il faudrait bien que je sorte ; je n’allais pas rester claquemurée des jours, des semaines avant que tout risque soit écarté ! D’ailleurs, à quels signes saurais-je que je pourrais revenir chez moi ?

  Je massai mon front, comme pour en faire jaillir une idée lumineuse. Il devait y avoir une solution.

  La sonnerie du téléphone interrompit mes réflexions. Je posai la main sur le combiné… et me figeai, en proie à une soudaine panique. Et si c’était lui ? Allons, voilà que j’avais peur de répondre, à présent ! Pas question. Je ne lui ferais pas ce plaisir. Je décrochai à la quatrième sonnerie.

  — Allô ?

  — Sophie, il faut absolument que je quitte cette baraque. Je n’en peux plus, je vais craquer !

  — C’est toi, Leah ? Ecoute, ce n’est vraiment pas le moment.

  Je m’assis dans un fauteuil, soulagée et agacée. Depuis que ma sœur avait donné le jour à son fils, un an et demi auparavant, nos contacts s’étaient réduits à des rencontres aussi brèves que possible et à des échanges téléphoniques qui relevaient plus de la psychothérapie que de la conversation à proprement parler, et dans lesquels je passais le plus clair de mon temps à écouter les jérémiades de Leah à propos des vicissitudes de la vie de mère au foyer. En temps ordinaire, je parvenais à feindre le minimum syndical de sympathie, mais ce jour-là, je n’étais pas d’humeur à écouter ma sœur se plaindre. Après tout, personne ne l’avait obligée à se marier et à procréer. Elle était responsable de ses malheurs.

  — Je ne plaisante pas, Sophie. Jack va me rendre folle. Je ne passerai pas une journée de plus à le regarder mettre la maison à sac. Tu nous emmènes dîner chez Chevy.

  — Ah ? Première nouvelle. C’est moi qui paie ?

  — Bien entendu, c’est toi qui paies. C’est ta façon de me manifester ta sollicitude.

  — Comme c’est délicat de ma part ! Et ton mari ?

  — Bob ? Il est au golf.

  — Je suppose que c’est sa façon à lui de te manifester sa sollicitude ?

  Il me sembla entendre la grimace de Leah.

  — Bon, on se retrouve chez Chevy, oui ou non ?

  J’avais deux options : un déjeuner au restaurant avec ma sœur dépressive et son fils hyperactif, ou une journée chez moi en attendant qu’un détraqué vienne me fendre le crâne avec sa hache. Après réflexion, je choisis la première. Il faut savoir vivre dangereusement.

  — Tu viens me chercher, dis-je. Je n’ai plus de voiture.

  — Quoi ? Je vais devoir traverser toute la ville pour un déjeuner chez Chevy ?

  Ai-je pensé à le préciser ? J’adorais ma sœur. Du fond du cœur.

  — Tu ne dois rien faire du tout, Leah. Tu peux très bien rester chez toi. Mais si tu veux déjeuner chez Chevy avec moi, tu n’as pas d’autre solution que de passer me prendre.

  Elle laissa échapper un long soupir.

  — Bon, on ira au Chevy de l’Embarcadero, ce sera moins loin. Je suis là dans trois quarts d’heure. Sois prête, je n’ai pas envie d’attendre avec Jack dans la voiture.

  — Je m’en voudrais de te déranger. A dans une heure.

  — Trois quarts d’heure, précisa Leah.

  — Comme tu voudras.

  Je raccrochai, frottai mes tempes douloureuses pour en chasser une migraine naissante et, m’adossant à mon fauteuil, fermai les yeux.

  Une heure et demie plus tard, Leah sonna à l’Interphone. Je gratifiai M. Katz d’une caresse encourageante.

  — Je vais devoir m’absenter un peu. Si quelqu’un essaie d’entrer dans la maison pendant que je ne suis pas là, je veux que tu miaules le plus fort possible, d’accord ?

  En réponse, M. Katz planta ses griffes dans le tapis persan et s’étira de tout son long.

  Je retrouvai ma sœur, qui s’était garée devant l’immeuble.

  — Le départ a été plus long que prévu ? demandai-je en montant dans la voiture.

  — Plus que tu penses, maugréa Leah en prenant la direction de l’Embarcadero.

  Je me retournai pour saluer mon neveu, assis à l’arrière.

  — Salut, Jack ! Tu vas bien ?

  — Nan.

  — Il est dans sa période d’opposition, m’expliqua Leah.

  Il me semblait que cette période durait depuis un bon moment et qu’elle risquait fort de se prolonger, mais cela ne me regardait pas. Tout ce que j’avais à faire, c’était de ne jamais oublier de prendre ma pilule.

  Leah appuya sur un bouton et le toit s’ouvrit.

  — C’est en partie à cause de cette gourde de Cheryl que je suis en retard.

  Je fis la grimace. La belle-sœur de Leah était effectivement une gourde de compétition. Son frère était à peine moins stupide qu’elle.

  — Elle a appelé pendant que je préparais Jack. J’ai bien cru que je n’arriverais pas à m’en débarrasser. Tu te rends compte ? Elle m’a encore bassinée pendant une demi-heure avec cette histoire à propos de Tolsky !

  — Quelle histoire ? demandai-je en vérifiant mon rouge à lèvres dans le miroir du pare-soleil. Elle devait écrire un scénario pour lui, elle aussi ?

  — Non, elle devait le rencontrer.

  Derrière nous, Jack se mit à babiller.

  — Il avait réservé une chambre au Ritz la veille de son suicide, expliqua Leah. C’est Cheryl qui a appelé pour annuler.

  D’un coup sec, je remontai le pare-soleil.

  — Tu dis ? Tolsky avait réservé dans un hôtel de San Francisco moins de vingt-quatre heures avant son décès ?

  — C’est ce qu’elle m’a dit. Tu te rends compte à quoi le pauvre gars a échappé ? Dans son malheur, il a eu de la chance. C’est déjà assez pitoyable d’entendre Cheryl raconter en boucle sa rencontre avec Meg Ryan… Après tout, elle travaille dans un hôtel, pas à Hollywood.

  — Tu ne trouves pas ça étrange ? Qui aurait l’idée de réserver une chambre quelques heures avant de se suicider ?

  — Tu sais, il était un peu spécial. Tu as vu Séduction mortelle ? Beurk. Un type capable de réaliser un film aussi…

  A cet instant, Jack poussa soudain un hurlement à vous glacer le sang. Leah se retourna pour le gronder, pendant que je pressais ma main sur mon cœur pour en calmer les battements désordonnés. Comment un être humain pouvait-il émettre un son aussi aigu ?

  — Leah ! criai-je à mon tour, quelques octaves plus bas. Regarde devant toi !

  Elle se tourna de nouveau, juste à temps pour éviter un cycliste d’un brusque coup de vol
ant qui nous projeta droit vers un autobus. Dans un gémissement de gomme sur l’asphalte, Leah redressa la voiture et freina de toutes ses forces. Le capot était à moins d’un centimètre du bus lorsque le véhicule s’immobilisa enfin. Devant nous, le feu passa au rouge. Je demeurai immobile, cramponnée à la poignée. Leah s’éclaircit la gorge.

  — Ça lui arrive parfois, dit-elle. Il ne faut pas y faire attention.

  Je notai dans un coin de ma tête : ne jamais, jamais oublier ma pilule. Durant le reste du trajet, Leah se concentra sur la conduite, et moi sur mes exercices de sophrologie.

  Au restaurant, Leah hissa Jack dans une chaise haute et se laissa tomber sur la banquette d’un air épuisé.

  — Je n’en peux plus. Jack a passé une nuit épouvantable.

  En revanche, il semblait passer une excellente journée.

  — Prends un café, proposai-je en ouvrant la carte.

  — Ça ne va pas me détendre.

  — Alors prends une margarita.

  — Sophie, tu crois que je peux m’occuper de mon enfant si je bois de l’alcool ?

  — Très bien. Moi, j’en prends une.

  — Bonjour, mesdames, dit un serveur en s’approchant de notre table. Un apéritif le temps de choisir votre commande ?

  — Un margarita à la mangue, dis-je.

  — Un verre de lait pour le petit et une sangria maison pour moi.

  — C’est noté ! dit le garçon, un rouquin au sourire plutôt agréable.

  — Je croyais que tu ne buvais pas d’alcool ? demandai-je une fois qu’il se fut éloigné.

  — Le vin ne compte pas.

  A côté de sa mère, Jack commença à s’agiter. Leah lui tendit une serviette en papier.

  — Tiens, chéri, si tu jouais avec ça ?

  Ravi, le petit s’empara de la serviette et entreprit de la déchirer en menus morceaux.

  — Qu’est-ce qui est arrivé à ta voiture ?

  — On l’a vandalisée.

  — C’est-à-dire ?

  — Ils ont éventré les sièges, découpé les tapis et crevé la roue de secours.

  — Ils ?

  — Probablement des gamins shootés.

  Je préférais ne pas lui parler des événements de la matinée. Leah avait tendance à réagir de façon excessive et mon mal de tête ne m’avait toujours pas quittée.

 

‹ Prev