La Vallée des chevaux

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La Vallée des chevaux Page 23

by Jean M. Auel


  Elle sentit soudain quelque chose de chaud et d’humide sur son visage et entendit le hennissement d’un cheval. Comme elle ne bougeait toujours pas, la pouliche se mit à la pousser de la tête. Ouvrant les yeux, elle aperçut les deux grands yeux noirs du petit cheval. Levant les bras, elle entoura le cou de l’animal et cacha son visage dans ses longs poils.

  — Tu veux que je me lève, n’est-ce pas, Whinney ? demanda-t-elle en lâchant la pouliche.

  Whinney leva la tête, puis la baissa comme si elle avait compris la question d’Ayla et y répondait par l’affirmative. Cela suffit pour que la jeune femme reprenne courage. C’est vrai qu’elle se sentait seule. Mais ce n’était pas une raison suffisante pour renoncer à la vie. Même lorsqu’elle vivait au sein du clan, entourée d’affection, elle était si différente des autres qu’elle avait appris très vite ce que c’était que la solitude. Et sa seule force avait été l’amour qu’elle prodiguait aux autres. A Iza, quand elle était tombée malade, à Creb, dans sa vieillesse, à son jeune fils. Le fait qu’ils aient besoin d’elle lui avait toujours fourni des raisons de continuer de vivre.

  — Tu as raison, Whinney. Il vaut mieux que je me lève. Je ne peux pas te laisser seule. Que deviendrais-tu sans moi ? Regarde comme je suis mouillée, ajouta-t-elle. Je vais mettre d’autres vêtements et te préparer une bouillie bien chaude. Cela te fera plaisir, n’est-ce pas ?

  Ayla observait deux renards polaires en train de se montrer les dents et de se mordre. Ils se battaient pour une renarde et leur odeur de mâles en rut était si forte qu’elle parvenait jusque sur la corniche où la jeune femme se trouvait. Leur pelage était magnifique en hiver alors qu’en été il était d’un brun terne. Si je veux une fourrure blanche, c’est le moment ou jamais, se dit Ayla. Mais au lieu de prendre sa fronde, elle continua à les regarder. Le combat était terminé et le mâle victorieux exigeait son dû. Quand il grimpa sur la femelle, celle-ci lança un cri perçant.

  Je me demande si elle aime ça, se dit Ayla. Moi, même quand cela a cessé de me faire mal, je n’ai jamais aimé ça. Les autres femmes m’ont dit qu’elles éprouvaient du plaisir. Pourquoi ne suis-je pas comme les autres ? Est-ce parce que je n’aimais pas Broud ? Peut-être est-ce différent quand on aime un homme. Cette renarde aime-t-elle le mâle qui la monte ? Apprécie-t-elle ce qu’il est en train de lui faire ? En tout cas, elle n’essaie pas de lui échapper.

  Ce n’était pas la première fois qu’Ayla se retenait de chasser pour pouvoir observer des renards ou d’autres carnivores. Elle avait passé des journées entières à observer les proies que son totem lui avait donné la permission de chasser, afin de connaître leurs coutumes et leurs habitats, et elle s’était rendue compte que c’était des animaux intéressants et attachants. Les hommes du Clan chassaient presque exclusivement des herbivores, pour se nourrir, et ne tuaient des carnivores que pour se procurer des fourrures. Ils les connaissaient donc beaucoup moins bien qu’Ayla.

  En regardant les deux renards en train de s’accoupler, elle pensait à ce qui allait suivre. Elle savait que l’accouplement avait toujours lieu à la fin de l’hiver et que la renarde mettait bas au printemps quand son pelage tournait au brun. Je me demande si elle va s’installer tout près d’ici à l’abri du tas d’ossements et de bois flotté ou si elle va creuser sa renardière ailleurs, songeait-elle. J’espère qu’elle leur fera manger de la viande qu’elle régurgitera pour eux. Ensuite elle leur apportera des proies mortes, des souris, des taupes, des oiseaux et, de temps à autre, des lapins. Dès qu’ils seront un peu plus grands, elle leur amènera des proies encore vivantes et leur apprendra à chasser. A l’automne, les renardeaux seront devenus adultes et, l’hiver prochain, les renardes se mettront à nouveau à glapir quand un mâle les approchera.

  Pourquoi font-ils ça ? se demanda Ayla. Qu’est-ce qui les pousse à s’accoupler ? Je pense que ce mâle met en train les petits renards. Si, pour avoir des petits, il suffisait que la femelle avale un esprit, comme Creb me l’a toujours dit, pourquoi ces renards s’accouplent-ils ainsi ?

  Tout le monde croyait que je n’aurais jamais d’enfant, car l’esprit de mon totem était trop fort. Mais j’en ai eu un. Si Durc a été mis en train quand Broud m’a fait ce qu’est en train de faire ce renard, la force de mon totem n’avait plus d’importance.

  Mais les êtres humains ne sont pas comme les renards. Ils peuvent en avoir toute l’année. Et les femmes n’ont pas d’enfant chaque fois qu’elles vont avec un homme. Peut-être Creb disait-il vrai... Peut-être faut-il que l’esprit du totem de l’homme pénètre à l’intérieur de la femme. Mais elle ne l’avale pas. A mon avis, elle reçoit l’esprit du totem quand l’homme la pénètre avec son organe. Soit le totem de la femme repousse celui de l’homme, soit elle attend un enfant.

  Je crois que je vais me passer de cette fourrure blanche, continua Ayla. Si je tue un de ces renards, les autres vont partir et je ne saurai jamais combien de petits la renarde a mis bas. Je vais plutôt tuer cette hermine que j’ai aperçue en aval de la rivière. Sa fourrure est blanche et douce et le bout de sa queue noire. C’est vraiment très joli.

  Mais que vais-je faire d’une peau aussi petite ? Il y aura à peine de quoi fabriquer une moufle. Et l’hermine aura elle aussi des petits au printemps. Autant attendre l’hiver prochain quand elles seront plus nombreuses. Je n’irai pas chasser aujourd’hui. Je pense que je vais plutôt terminer le bol que j’ai commencé hier.

  Ayla ne se rendait pas compte qu’elle était en train de penser aux animaux qui seraient là l’hiver prochain alors qu’elle avait décidé de quitter la vallée au printemps. Au fond, elle avait fini par s’habituer à sa solitude. Celle-ci ne lui pesait que le soir, quand elle faisait une nouvelle entaille dans un bâton et apercevait alors la pile de bâtons accumulés depuis son arrivée dans la vallée.

  D’un geste vif, Ayla repoussa la mèche de cheveux qui lui tombait dans les yeux. Elle était en train de fendre une racine secondaire d’un arbre dans le but de confectionner un panier à larges mailles. Depuis le début de l’hiver, elle avait expérimenté de nouvelles techniques de vannerie : elle utilisait toutes sortes de matériaux et les associait pour obtenir des textures différentes et des mailles de différentes tailles. Elle éprouvait un tel intérêt pour les travaux de vannerie – tressage, tissage, nouage des fibres végétales – et la fabrication des cordes, sangles et cordons, que cette tâche l’absorbait plus que toute autre. Même si le résultat était parfois décevant, cela ne l’empêchait pas de continuer à innover et elle en venait à entrelacer ou à tresser tout ce qui lui tombait sous la main.

  Elle avait commencé à travailler en début de matinée sur un procédé de vannerie particulièrement compliqué et il fallut que Whinney pousse de la tête le brise-vent qui se trouvait à l’entrée pour qu’elle s’aperçoive que la nuit était tombée.

  — Je ne m’étais pas rendu compte qu’il était si tard, Whinney, dit-elle en se levant aussitôt. Il faut que je prépare quelque chose à manger. Ayla commença par nourrir Whinney, puis elle changea sa litière. En revenant vers la caverne, elle s’arrêta pour ramasser de la neige. Le tas avait beaucoup diminué et elle se dit que dans peu de temps, elle serait à nouveau obligée de descendre chercher de l’eau à la rivière. Après avoir pesé le pour et le contre, elle décida de se laver les cheveux avant que cette opération devienne trop compliquée.

  Elle mit de la neige à fondre près du feu pendant que son repas cuisait et attendit d’avoir mangé pour se laver les cheveux. Quand sa chevelure fut propre, elle commença à la démêler en se servant comme d’habitude de ses doigts et d’une brindille. Puis soudain son regard tomba sur la cardère sèche dont elle s’était servie le matin même pour démêler les fibres d’une écorce qu’elle comptait tresser. C’était le fait d’étriller régulièrement Whinney qui lui avait donné l’idée d’utiliser les capitules de cardère pour démêler des fibres végétales et tout naturellement elle songea à s’en servir pour peigner ses cheveux.

  Le résultat lui plut beaucoup. Ses
longs cheveux blonds et fournis étaient maintenant souples et doux au toucher. Elle les ramena en avant pour les examiner à la lueur du feu et trouva que leur couleur était plutôt belle. Elle ne se lassait pas de les toucher et, avant qu’elle réalise ce qu’elle était en train de faire, elle en saisit une partie et se mit à la tresser.

  Quand elle eut terminé, elle attacha l’extrémité de la tresse avec un tendon et recommença l’opération jusqu’à ce que sa tête soit couverte de longues tresses. Elle remua alors la tête en souriant, étonnée par cette sensation toute nouvelle. Les tresses qui encadraient son visage la gênaient un peu et, comme elle n’arrivait pas à les faire tenir derrière ses oreilles, elle finit par les replier et les attacha sur le devant, un peu au-dessus de son front. Celles qui retombaient sur ses épaules et dans son dos ne la gênaient pas et elle les laissa pendre librement.

  Au début, ce fut la nouveauté de la chose qui lui plut. Mais très vite elle se rendit compte que porter des tresses était aussi bien pratique : ses cheveux restaient en place et elle n’était plus sans cesse obligée de repousser en arrière les mèches qui lui tombaient dans les yeux.

  Peu de temps après qu’elle eut adopté cette nouvelle coiffure, elle dut s’occuper à nouveau de son approvisionnement en eau car elle avait entièrement utilisé le tas de neige qui se trouvait à côté de la caverne. Il était inutile qu’elle recommence à casser de la glace car la neige était tombée en si grande quantité qu’il y avait maintenant un peu partout des congères. Quand elle examina celles qui se trouvaient juste en dessous de la caverne, elle s’aperçut qu’à cet endroit la neige était couverte de cendres et de suie qui provenaient de son feu. Elle se mit alors à remonter la rivière pour trouver un endroit où la neige serait propre.

  Elle avançait avec précaution sur la surface gelée du cours d’eau et, lorsqu’elle se retrouva à l’entrée de l’étroite gorge, au lieu de ramasser la neige qu’elle était venue chercher, elle continua à marcher, poussée par la curiosité. C’était la première fois qu’elle explorait cette partie de la rivière. Le courant y étant plus fort, elle ne s’y était encore jamais aventurée. A l’intérieur de la gorge, le froid avait gelé l’eau projetée contre les parois, construisant des édifices de glace fantastiques, dignes d’un pays de rêve. Ayla souriait de plaisir en contemplant ces formations merveilleuses, sans savoir qu’elle allait bientôt découvrir un spectacle encore plus étonnant.

  Cela faisait déjà un bon moment qu’elle marchait et elle songeait à faire demi-tour car il faisait très froid au fond de cette gorge privée de soleil. Elle décida donc qu’elle n’irait pas plus loin que la prochaine boucle de la rivière. Mais arrivée là, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil de l’autre côté et s’arrêta, médusée. Les deux parois de la gorge se rejoignaient, formant une haute falaise rocheuse dont le sommet arrivait à la hauteur des steppes et le long de laquelle descendait une cascade gelée d’un blanc éblouissant.

  Cette sculpture de glace était d’une telle splendeur qu’Ayla en eut le souffle coupé. Elle avait l’impression que la force de l’eau emprisonnée par la main de l’hiver était sur le point de se précipiter sur elle. La tête lui tournait et elle restait pourtant sans bouger, clouée au sol par la magnificence du spectacle et le corps parcouru de frissons. Avant de faire demi-tour, elle crut apercevoir une goutte d’eau à l’extrémité d’une des chandelles de glace et frissonna de plus belle.

  Ce fut le vent qui réveilla Ayla. Ouvrant les yeux, elle regarda vers l’entrée de la caverne et constata alors que la peau d’aurochs s’était en partie détachée et battait contre un des pieux. Après avoir réparé le brise-vent, elle avança la tête au-dehors pour voir quel temps il faisait.

  — Il fait meilleur, Whinney, annonça-t-elle. Je suis sûre que le vent est un peu moins froid.

  Whinney remua les oreilles et la regarda avec l’air d’attendre quelque chose. Mais Ayla ne proposait rien de précis, elle ne faisait que lui parler. Elle n’avait pas fait de geste ni produit de son qui exigeât une réponse de la pouliche : elle ne lui avait pas fait signe de s’approcher ou de s’en aller, elle ne lui annonçait pas qu’il était temps de venir manger, et le message qu’elle venait d’émettre n’indiquait pas qu’elle ait l’intention de l’étriller ou de la caresser. Considérant Whinney comme une amie et une compagne, Ayla ne l’avait pas dressée. Mais celle-ci commençait à comprendre que certains sons et signaux étaient associés à des activités bien particulières et elle s’était mise à y répondre de la manière qui convenait.

  Et Ayla, elle aussi, commençait à comprendre le langage de Whinney. Ayant l’habitude du langage par signes, il lui suffisait d’observer l’attitude et l’expression de la jeune jument pour savoir aussitôt ce que celle-ci ressentait ou désirait lui dire. L’hiver, en les obligeant à vivre côte à côte, avait renforcé le lien qui les unissait et leur avait permis d’atteindre un haut niveau de communication et de compréhension. Ayla savait maintenant quand Whinney était heureuse, contente, nerveuse ou bouleversée et elle était en mesure de répondre aux demandes de l’animal, que Whinney ait soif, faim ou besoin d’affection. Intuitivement, c’est elle qui avait assumé depuis le début le rôle dominant, qui avait commencé à donner des directives à l’animal et à émettre des signaux auxquels Whinney répondait.

  Debout à l’entrée de la caverne, elle était en train d’examiner la peau qui servait de brise-vent. Elle devrait refaire des trous un peu au-dessous de ceux qui s’étaient déchirés pour y enfiler une longue lanière afin de pouvoir réattacher la peau sur la traverse horizontale. Soudain, elle sentit quelque chose d’humide à la base de son cou.

  — Arrête, Whinney, dit-elle en se retournant.

  Ce n’était pas Whinney car celle-ci n’avait pas bougé. Quand une deuxième goutte lui tomba dans le cou, Ayla releva la tête et aperçut la longue pointe de glace qui pendait dans le trou à fumée. La buée dégagée par la respiration des deux occupantes et la cuisson des aliments était transportée par la chaleur du feu vers la voûte de la caverne et, en rencontrant l’air froid qui rentrait par le trou, se transformait en glace. Mais le vent sec qui soufflait sans relâche chassait suffisamment l’humidité pour que, durant l’hiver, le sommet du trou à fumée n’ait été décoré que d’une frange de glace. Ayla fut donc très surprise de voir la longue chandelle, grise de cendres et de suie, qui pendait à cet endroit.

  Une troisième goutte d’eau tomba sur le sommet de son crâne avant qu’elle ait eu le temps de se reculer. Elle alla s’essuyer et poussa un cri de joie.

  — Whinney ! Whinney ! dit-elle en se précipitant vers la jeune jument pour la prendre par le cou. La glace commence à fondre ! Le printemps n’est pas loin ! Bientôt les arbres vont bourgeonner et tout va reverdir. Tu vas pouvoir manger de l’herbe tendre. Je suis sûre que tu adoreras ça !

  Lâchant le cou de Whinney, Ayla courut sur la corniche, comme si elle espérait y découvrir un paysage déjà verdoyant. La neige n’avait nullement disparu durant la nuit et le vent était si froid qu’elle rentra prestement à l’intérieur de la caverne.

  Les jours suivants, elle fut bien déçue : au lieu du printemps tant attendu, le blizzard se mit à souffler. Il fit encore plus froid qu’au cœur de l’hiver. Malgré tout, le printemps arrivait, talonnant sans relâche l’hiver, et le soleil, déjà plus chaud, faisait fondre la croûte gelée qui recouvrait le sol. Les gouttes qui étaient tombées dans le cou d’Ayla annonçaient bien que la glace allait se transformer en eau – et les effets de la fonte seraient plus impressionnants qu’elle n’aurait jamais osé l’imaginer.

  Non seulement la neige et la glace fondaient, mais il se mit aussi à pleuvoir, ce qui accéléra encore le processus de la fonte, et les steppes bénéficièrent de cet apport d’humidité. Il ne s’agissait nullement d’un phénomène localisé. La source de la rivière qui coulait dans la vallée était alimentée par la fonte de l’immense glacier, et toutes sortes d’affluents, qui étaient déjà à sec lorsque Ayla était arrivée da
ns la vallée, venaient s’y jeter aussi.

  Ces torrents dévalant des lits qui, l’instant d’avant, étaient encore à sec, surprenaient les animaux qui avaient le malheur de s’y trouver et les entraînaient en aval. Leur force et leur violence étaient telles que les cadavres qu’ils charriaient étaient broyés et dénudés jusqu’à l’os.

  Parfois, négligeant d’anciens tracés, l’eau de la fonte choisissait un nouveau parcours, déracinant au passage les arbres et les buissons qui avaient vaillamment réussi à pousser depuis des années dans un environnement hostile. Des pierres, des galets et même de gros rochers étaient entraînés au passage par cette marée de débris.

  Les parois de la gorge en amont de la caverne bridaient le flot furieux qui se déversait par-dessus la cascade. La résistance que rencontrait la rivière lui donnait encore plus de force et faisait monter le niveau des eaux. Les renards qui avaient installé leur terrier sous le tas d’ossements et de bois flottés étaient maintenant inondés.

  Le spectacle de la crue était si impressionnant qu’Ayla passait une partie de la journée sur la corniche à observer ces eaux tumultueuses et couvertes d’écume dont le niveau montait un peu plus chaque jour. Surgissant de l’étroite gorge, l’eau se précipitait avec violence contre la saillie rocheuse, déposant à la base de celle-ci son lot de débris variés. Ayla comprenait enfin pourquoi autant d’os, de bois flottés et de blocs erratiques avaient pu s’accumuler à cet endroit et elle se félicitait que la caverne soit située aussi haut.

  Lorsqu’un gros rocher ou un arbre venait s’écraser contre la saillie rocheuse, le choc se répercutait jusque sur la corniche. A chaque fois, Ayla sursautait, effrayée. Puis elle oubliait ses craintes. Elle était devenue fataliste. Si le moment était venu pour elle de mourir, tant pis ! De toute façon, elle était morte le jour où Broud l’avait maudite. Elle n’était pas de taille à combattre les forces qui présidaient à son destin. Même si la corniche où elle se trouvait devait être emportée par les eaux, elle ne pouvait rien faire pour empêcher cela. Et elle était fascinée par la violence aveugle de la nature.

 

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